SEQUENCE NOSTALGIE !
Après s'être fait une spécialité dans l'univers du fantastique grand public avec "Le trésor de la montagne sacrée", la quadrilogie des continents fantastiques (le 6è continent / Centre Terre, 7è continent / Le Continent Oublié / les 7 Cités d'Atlantis !) et après avoir réalisé un bon p'tit film d'horreur en hommage aux EC-comics, "Frissons d'outre-tombe", notre habile artisan Kevin Connor nous livre en 1980 son meilleur film.
Un hommage parodique au cinéma d'horreur contemporain alors en pleine vogue en ce début de décennie, friand d'horreur sanglante et de monstres en tous genres.
Un couple de fermiers, propriétaires d'un Motel ont une façon bien particulière de cuisiner leur viande fumée. En effet, les touristes égarés en auront pour leur frais (de consommation) dans une manière bien particulière de les appréhender pour les faisander et laisser mijoter ! Bienvenu dans la ferme de vincent !!!
Kevin Connor entreprend ici de nous amuser aimablement avec de gentillets frissons pour une comédie d'horreur parodique jubilatoire à répertorier dans les plus beaux spécimens débridés des années 80 !!!
Le scénario d'une limpide simplicité va de manière générale nous familiariser avec les fameux patrons du Motel: Vincent et Ida, deux quinquagénaires qui doivent tant à leur plaisir communicatif qui imprègne tout le film. Un duo attractif mis en exergue dans leur bonne humeur ambiante, leur sens de l'humour noir qui vire parfois jusqu'à l'hilarité (le coup de la gifle du gars en terre est à s'éclater de rire !) et surtout dans leur manière bien caractérisée de kidnapper et tuer leurs prochaines proies.
Imaginez le tableau ! Des touristes sont volontairement accidentés, séquestrés pour être enterrés jusqu'au cou dans un jardin camouflé tenu secret au fond d'un bois. Ils sont ensuite gavés comme des oies après leur avoir couper les cordes vocales pour ne pas les entendre crier ou pire, hurler !
Mais ce n'est pas tout !!! Quelques jours plus tard, les victimes toujours semi ensevellies en terre sont enfin hypnotisées en face d'un drôle d'appareil trafiquoté disposé sur le sol, qui leur renvoit dans les yeux des couleurs psychédéliques multicolores !
Une corde est alors mise autour de chacun de leur cou pendant que Edie les tractionnera avec son tracteur par tête de quatre pour leur broyer le muscle sterno-hyoîdien et angulaire !
Et toute cette charmante besogne bien planifiée est concoctée pour éviter de les faire souffrir !
On déterre ensuite ces cadavres fraichement cueillis, direction à l'abattoir du motel, et les découper en rondelles pour les fumer !
Ce qui nous vaut quelques séquences d'anthologie totalement déjantées jamais vues ou imaginées dans n'importe quel métrage tout aussi délirant qu'il puisse être !
Kevin Connor s'amuse constamment entre les deux genres avec un sens de la convivialité non dissimulé ! Et réussir à nous attacher avec un duo aussi barré et improbable n'était pas une aussi mince affaire.
Mais il faut dire que le couple formé par Rory Calhoun dans celui de Vincent, le vieux propriétaire du Motel et Nancy Parsons dans celui de Ida jouant le rôle de la soeur complice sont absolument épatants de charme, de chaleurosité (si si !), de cordialité, de désinvolture et de bonne humeur communicative !
Il fait les voir s'occuper méthodiquement de leur cobaye humain, chacun ayant un rôle bien spécifié, avant de les rotir et le lendemain se comporter comme des gens civilisés de tout ce qu'il y a de plus normaux. C'est à dire un couple charmant débordant de sympathie, de vivacité et dôtés d'un tempérament bon enfant !
Ajoutons à ce duo iconoclaste, deux autres protagonistes presqu'aussi attachants: un flic crétin nommé Bruce qui n'en peut plus de rester célibataire endurci et Nancy Parsons, l'unique jeune fille rescapée que Vincent aura épargné en scène d'introduction du film pour un peu plus tard tomber éperdument amoureux l'un de l'autre.
Evidemment, l'amourette entreprise malgré leur différence d'âge ne sera pas de tout repos, surtout quand Vincent doit machinalement s'occuper la nuit de son boulot routinier de cuisine humaine bien saignante.
Le final joyeusement bordélique se permet un hommage loufoque à "Massacre à la Tronçonneuse" à tête de cochon dans un duel fébrilement sanglant pendant que quelques rescapés de l'enfer (sous terre) ont réussi à s'extraire de leur tanière, fermement décidés à se venger de leurs mesquins tortionnaires.
"Nuits de Cauchemar" est un amour de série B horrifico-loufoque d'un charme et d'un humour noir parfaitement accomplis.
Un bijou qui n'a pas eu le temps de prendre une ride tant son degré de folie reste atypique pour un canevas si classique mais savoureusement amusant et oh combien jouissif.
On en regretterait presque que nos fameux propriétaires du motel, Vincent et Ida soient de pauvres demeurés meurtriers tuant pour la cause animalière et la famine précaire (bien que ça ne soit que de simples prétextes puisque vincent révèlera aussi en toute dernière info un détail bien hypocrite !) tant ils renvoient au spectateur une image fantaisiste éprise d'affectation et de gentillesse sans commune mesure.
La dernière image savoureuse se permet à nouveau un dernier éclat de rire avec une paire de pieds déliés nerveusement convulsés !
Dédicace à Gama !
(5è visionnage hier soir

)