Oh My Gore ! - Forum

[BRUNO MATEI]

Titre d'origine: Terror Train
Réalisateur: Roger Spotiswoode
Année: 1980
Origine: U.S.A/Canada
Durée: 1h35
Distribution: Jamie Lee Curtis, Ben Johnson, Hart Bochner, David Copperfield, Derek McKinnon, Sandee Currie.

Sortie salles U.S: 3 Octobre 1980

FILMOGRAPHIE: Roger Spottiswoode est un réalisateur, monteur, producteur et scénariste canadien, né le 5 Janvier 1945 à Ottawa (Canada)
1980: Le Monstre du Train. 1981: 200 000 Dollars en cavale. 1983: Under Fire. 1986: La Dernière Passe. 1988: Randonnée pour un Tueur. 1989: Turner et Hooch. 1990: Air America. 1992: Arrête ou ma mère va tirer ! 1994: Mesmer. 1997: Demain ne meurt jamais. 2000: A l'aube du 6è jour. 2003: Spinning Boris. 2005: Ripley Under Ground. 2007: J'ai serré la main du Diable. 2008: Les Orphelins de Huang Shui.

En plein essor du slasher, le néophyte Roger Spottiswoode (futur réal d'Under Fire !) profite du filon commercial lancé par Carpenter pour entreprendre ses premières armes derrière la caméra. Psycho-killer académique au canevas éculé émaillé de situations décousues (à l'instar du procès intenté au magicien en guise de culpabilité !), le Monstre du Train réussit malgré tout à sortir son épingle du jeu par sa scénographie restreinte allouée au chemin de fer. En prime, pour pimenter l'horreur ludique et sortir quelque peu des sentiers battus, le réalisateur nous caractérise un tueur fou multiforme dans l'accoutrement de ses déguisements afin de mieux duper ses prochaines victimes. Enfin, c'est la scream queen des eighties, Jamie Lee Curtis, qui endosse à nouveau l'archétype de la victime pourchassée par son maniaque avec un sens de bravoure pugnace !

En dépit d'une première demi-heure languissante et peu motivante (se contenter d'observer les pitreries de jeunots en état d'ébriété la veille du nouvel an pendant qu'un magicien - David Copperfield himself - leur concocte ses tours de prestige), la série B finit par prendre son envol au fil de son troisième meurtre. C'est à dire au moment où le conducteur de train (le vétéran Ben Johnson se livre avec une probité sincère !) s'aperçoit que deux crimes ont été sauvagement perpétrés et lorsque Alana (Jamie Lee Curtis) présage le danger en étroit rapport avec une réminiscence intrinsèque. En effet, le prologue nous avait averti qu'à la suite d'une macabre blague de potache initiée de son gré, un jeune puceau timoré s'était finalement retrouvé interné en cellule psychiatrique pour raison traumatique. Trois ans plus tard, notre jeunot refoulé décide d'accomplir sa vengeance auprès de ses anciens camarades, accoutrés pour l'occasion festive de masques de carnaval dans l'enceinte d'un train. Sur ce dernier point, Roger Spottiswoode exploite à bon escient le cadre restreint de ces compartiments puisqu'un effet de claustration est habilement rendu auprès du spectateur. Les courses poursuites entamées à travers les couloirs et les altercations à l'intérieur des chambres provoquent une certaine angoisse malgré quelques incohérences téléphonées (comme cette victime préalablement appréhendée par les pieds, n'apportant ensuite aucune résistance au meurtrier après avoir réussi à s'en dépêtrer).
Toujours accoutré d'un déguisement distinct, notre tueur insuffle notamment une petite tension paranoïaque auprès des voyageurs toujours plus contrariés par sa présence insidieuse ! D'ailleurs, le final haletant entamé avec Alena nous accorde un rebondissement inopiné vis à vis de sa supercherie d'avoir su duper son entourage sous un habile camouflage !

Psycho killer mineur au sein de la décennie 80, Le Monstre du Train reste toutefois suffisamment efficace, sympathique et quelque peu ombrageux pour contenter l'amateur en dépit d'une première partie inféconde. La présence lascive de Jamie Lee Curtis, l'utilisation amusée de 2/3 jump scares, l'ambiance claustrophobe régie au sein du wagon et la manière habile dont le tueur protéiforme est mis en évidence restent d'honorables ressources.