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[BRUNO MATEI]

MONDWEST
Titre d'origine: Westworld
Réalisateur: Michael Chrichton.
Année: 1973.
Origine: U.S.A.
Durée: 1h29.
Distribution: Yul Brynner, Richard Benjamin, James Brolin, Norman Bartold, Alan Oppenheimer, Victoria Shaw, Dick Van Patten, Linda Gaye Scott, Steve Franken.

Sortie salles France: 27 Février 1974. U.S: 21 Novembre 1973

FILMOGRAPHIE (source Wikipedia): Michael Chrichton est un écrivain, scénariste, producteur et réalisateur américain, né le 23 Octobre 1942, décédé le 4 Novembre 2008 à Los Angeles.
1972: Pursuit (télé-film inédit en France)
1973: Mondwest
1978: Morts Suspectes
1979: La Grande Attaque du Train d'or
1981: Looker
1984: Runaway, l'évadé du futur
1989: Preuve à l'appui (Physical Evidence)

Avertissement ! Cet hommage concerne l'avis subjectif d'un puriste amateur, amoureux de cinéma de genre, en toute indépendance. Il ne s'agit pas d'un plagiat. Toute analogie avec une critique d'un site spécifique ne serait que pure coïncidence.

Premier long-métrage du célèbre écrivain Michael Crichton, Mondwest est le précurseur de bon nombre de blockbusters américains, dont Génération Proteus, Terminator, Hardware, Robocop et Blade Runner en seront les dignes représentants. Récit d'anticipation dénonçant les dangers de nos technologies toujours plus innovantes, ce western hybride décuple son caractère inquiétant par l'interprétation innée de notre illustre Yul Brynner.

Deux hommes d'affaires se retrouvent embarqués dans l'incroyable attraction de Delos, un univers fantasmatique scindé en trois époques distinctes. Le Moyen-âge, le Far-West et l'époque Romaine sont reconstitués sous l'effigie de décors criant de vérité par une équipe d'éminents techniciens et des scientifiques experts dans l'art de confectionner des robots humains plus vrais que nature. Alors que tout semblait réuni pour égayer nos touristes nantis, l'armada d'humanoïdes semble investi d'une riposte vindicative totalement incontrôlée !

Qui n'a pas fantasmé un jour idéaliser une époque vétuste de notre histoire pour se retrouver plongé dans la concrétisation d'un univers aussi flamboyant qu'obsolète ! Mondwest est l'utopie cinématographique de nos désirs ludiques les plus débridés et saugrenus. Ainsi, pour divertir l'homme avide de sensations nouvelles et d'expériences exaltantes, Michael Chrichton conçoit un parc d'attraction révolutionnaire où des vacanciers aisés vont devoir côtoyer et cohabiter avec la présence docile de robots d'apparence humaine.
Dans des décors criant de vérité pour peaufiner son univers antique et réinterpréter avec parcimonie nombre de péripéties homériques pour mieux contenter le touriste avide d'action échevelée (bagarres de saloon, évasion de prison, duels au pistolet et luxure avec prostituée), Mondwest se savoure comme une friandise acidulée au fil de son cheminement délétère.
Par conséquent, nos deux protagonistes machistes ont pu concrétiser leur rêve de gosse insolent en endossant les rôles de cowboy désinvolte sombrant dans la marginalité criminelle par l'entremise d'un antagoniste toujours plus arrogant. Et dans la peau de cet androïde opiniâtre, Yul Brynner crève l'écran avec sa posture monolithique de rival impassible, engagé à persécuter ses adversaires puis annihiler toute présence humaine planquée dans les recoins de Delos.

De prime abord, le réalisateur met en avant le caractère ludique d'une telle situation quand nos touristes peuvent à loisir cristalliser leurs fantasmes les plus récréatifs. Par la provocation hostile d'humanoïdes conçus pour émoustiller nos héros capricieux, il dépeint la peur instinctive extériorisée par tout être humain quand il est opposé à une situation de danger létal. Car ces robots plus vrais que nature engendrent malicieusement la confusion chez nos protagonistes altérés par le simulacre de fiction et de réalité. Par ce sentiment viril de puissance égotiste, nos deux héros convaincus de leur prépondérance vont finalement se laisser influencer par leurs instincts les plus primaires en se comportant comme des gangsters mégalomanes insatiables d'indépendance. C'est à ce moment même que les robots préalablement asservis par l'autorité de l'homme auront décidé de perpétrer leurs exactions par leur défaillance inexpliquée d'une technologie perfectible. Alors que tout semblait édénique afin de combler les attentes extravagantes d'estivants hautains, nos androïdes détraqués vont se lancer dans une impitoyable chasse à l'homme. Et cela jusqu'à ce qu'un terminator azimuté perdure grâce à son autonomie vigoureuse pour exterminer le dernier survivant.

Un monde où rien ne peut aller de tarvers
Terriblement excitant, dépaysant et jubilatoire, Mondwest est un spectacle haut en couleur rempli de péripéties haletantes où le spectateur complice peut laisser libre court à son imaginaire d'aventurier farouche. Par l'entremise du cinéma d'anticipation, ce western baroque présage les dangers de nos technologies futuristes subordonnées aux ambitions prétentieuses de l'homme. Transcendé par la prestance pugnace de Yul Brynner, Mondwest provoque avec une belle efficience autant l'euphorie que l'inquiétude d'un futur pessimiste discrédité par sa technologie déficiente.