Messiah of Evil .

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Messagepar SUSPIRIA » 22 Septembre 2010, 16:19

MESSIAH OF EVIL / DEAD PEOPLE
(Le Messie du Mal)
Réalisateur: Willard Huyck.
Année: 1973.
Origine: U.S.A.
Durée: 1H32.
Distribution: Muchael Greer, Marianna Hill, Joy Bang, Anitra Ford, Royal Dano, Elisha Cook Jr., Charles Dierkop, Bennie Robinson, Morgan Fisher.

BIO: Willard Huyck (08.09.45) est un producteur, scénariste et réalisateur américain à l'origine de 4 longs-métrage dont la célèbre production villipendée de Georges Lucas, Howard The Duck (alors que certains afficionados lui vouent un véritable culte !)
Messiah of Evil est son premier long-métrage.

L'ARGUMENT: Alerty, belle jeune dame épanouie se rend dans la région de Dune pour y retrouver son père, un peintre solitaire.
Sur place elle va rencontrer un trio de quidams à la recherche d'un gourou responsable d'une terrible épidémie qui transforme les gens en cannibales.

LES TUEURS DE LA PLEINE LUNE.
Dès la scène d'introduction inopinée et poétiquement sauvage, nous sommes irrémédiablement attirés par son ambiance insolite sans point de repère ! Un homme (Walter Hill ???) perdu au milieu de nulle part court à perdre haleine et finit par demander de l'aide après avoir aperçu une jeune fille lambda au comportement étrange.
Cette séquence déroutante nous amène langoureusement vers sa fin de trajectoire à un frivole moment de tendresse pour bifurquer sans avertir à un meurtre lapidaire sans issue de secours. Ce qui pourrait rappeler aux amateurs l'inoubliable scène d'introduction de Réincarnations de Gary Sherman avec sa séquence érotico-morbide d'une sauvagerie inouïe, sautant à la gorge du spectateur avec un art consommé de l'effet de surprise en estocade.
A la manière d'un autre film culte, Carnival of Souls pour son ambiance singulière, la suite va nous entrainer parmi notre héroïne dans une visite mortuaire,fantasmagorique d'un village fantôme perdu au milieu de nulle part, situé aux alentours d'un océan terne dans l'attente potentielle de l'arrivée d'un messie.
Arlety va se révéler tourmentée par la disparition de son père qui aura laissé comme ultime preuve de son départ soudain un journal détaillé improbable sur une potentielle épidémie anonyme qui aurait contaminer les habitants de Dune.
Furtivement, elle fera ensuite la rencontre paradoxale d'un trio de personnages inquiétants, un homme et deux jeunes filles confortablement installés dans une propriété luxueuse, attendant le moment propice de la lune rouge pour tenter de retrouver un gourou responsable d'une épidémie survenue il y a 100 ans.
Autant dire que ce voyage onirique et macabre va nous balader dans une zone inexplorée, entre songe et réalité, avec l'intermittence d'une fidèle voix-off pour nous narrer le climat anxiogène et mystérieux qui imprègne la ville maudite.

On pense beaucoup à l'ambiance envoutante de Fog de Carpenter ou surtout du climat clinique, blafard de Frissons de David Cronenberg avec ces personnes étranges à l'allure exsangue, fascinés et obsédés par l'idée du sang et de s'en nourrir harmonieusement.
La scène d'anthologie dans le cinéma où une jeune fille regarde tranquillement un western classique en mangeant du pop corn est un modèle de mise en scène dans sa façon insidieuse d'amener l'angoisse de manière insinueuse. Une jolie demoiselle esseulée au beau milieu d'une salle de ciné, un écran blanc habillé de rideaux de velours d'un rouge vif classieux avant la prémice de la projection. Discrètement, elle va se laisser envahir par un, deux, trois, puis dix, vingt, trente quidams austères, muets et intrigants venus s'installer calmement sur leur siège mais qui n'attendent en résumé de manière indocile le moment propice pour s'emparer du corps de la jeune fille et la dévorer.
Notre protagoniste flairant le danger se décide alors à sortir de la salle mais toutes les portes sont barricadées ! Un moment de douce frayeur va alors lentement s'emparer d'elle à son grand désarroi ! L'effet de panique impromptu et la claustrophobie de ce lieu clos sont superbement retranscrits dans la maitrise du montage envers cette menace grandissante.

Tout le film est concentré sur son ambiance atypique vue nulle part ailleurs ! Comme tous ces décors architecturaux et baroques, ses images d'hommes politiques dessinés en noir et blanc, mis en exergue sur les murs de la demeure du peintre. La superbe photographie criarde, à la manière d'Argento dans ses nuances saturées de rouge, bleu et oranger envoutent l'écran dans un récit dérangeant et morbide qui fait intervenir des silhouettes moribondes, des êtres anormaux au teint blême, à l'oeil malade coulant une larme de sang !
Des endroits déserts oniriques comme sur cette plage où un groupe de fanatiques réunis pour la bonne cause regardent la tête élevée vers le ciel pour contempler une lune qui attend de se remplir de sang. Ou ce centre ville dénué de toute présence humaine qui, tout à coup fera intervenir un duo de flics pris de panique devant un groupe inopiné de ghoules assoiffés de sang ! Ou enfin ce self service ravitaillant ces mêmes gens se jetant sur des paquets emballés de viandes sanguinolentes, bien juteuses alors que notre pauvre héroïne égarée tentera malgré elle d'échapper à cet endroit de cauchemar !
Cet incessant jeu de cache-cache troublant, anxiogène et déstabilisant transmet au spectateur un état d'inconfort constant mêlé de fascination. Un pouvoir d'envoutement s'insinue dès la mise en route du film dans l'esprit du public induit dans un cauchemar sans fin avant son final libérateur détonnant, ce rêve éveillé prisonnier d'un esprit torturé !
La lourde partition musicale à base de synthé aux influences des Goblins ou des instrumentes d'Howard Shore pour les accents malsains de Frissons adhère parfaitement à l'ambiance funèbre peu sécurisante de la région de Dune.
La comédienne principale naturellement mise en valeur, aussi étrangement belle que curieusement attirante transmet bien au spectateur son état d'angoisse et de terreur, sa contrariété diffuse face au cauchemar semi éveillé qu'elle traversera, tel un fantôme maudit refusant obstinément sa nouvelle condition de vie mortuaire.

L'HOMME EN NOIR.
Inédit en France, réalisé par des non professionnels en techniscope et avec un faible budget, Messiah of Evil est un authentique film culte qui mérite impérativement à être réévalué à sa juste valeur, au même titre que son acolyte Carnival of Souls et même si une poignée de fidèles lui vouent enfin aujourd'hui une véritable ovation.
Expérimental, baroque, artistique, fou, continuellement intriguant et hypnotique, parfaitement interprété par des acteurs la plupart inconnus, il s'agit d'un film atypique visuellement superbe dont plusieurs images fortes restent longtemps enracinées dans l'esprit du spectateur (même si parfois la lenteur du récit pourrait en rebuter certains).

Note: Comme je l'ai précisé au début de mon article, c'est Walter Hill lui même qui apparait au tout début du film dans le personnage du fugitif fuyard et apeuré ! (sans doute un ami du réalisateur)
Le réalisateur n'est pas un fervent admirateur de cinéma d'horreur et de fantastique mais il s'est senti contraint de le réaliser, faute de proposition plus alléchante. Il a souhaité avant tout avec Messiah of Evil mettre en scène un film d'art et essai de la nouvelle vague dans la lignée de Godard !

. Disponible en dvd zone 2, VOSTF chez Artusfilms au prix de 12,99 euros.
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SUSPIRIA
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Messagepar jigsaw » 23 Septembre 2010, 20:41

Et aussi en K7 chez DELTA video.... ;)


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JIGSAW,le sadique a la k7 RARE .. [/URL]
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