Force est de saluer le souci de réalisme et l'absence total de parti pris que l'équipe de ce film a tenu à appliquer. Retraçant les sévices infligés par l'occupation japonaise en Chine durant la Seconde Guerre Mondiale à des prisonniers chinois ou coréens leur servant de cobayes afin d'élaborer des armes bactériologiques,
Camp 731, production purement hongkongaise, demeure à ce jour réputé pour figurer parmi les bandes les plus voyeuristes, les plus
trash jamais réalisées.
Réservant forcément son lot de scènes absolument atroces (glaçage des bras et mains d'une femme, avant de les faire plonger dans de l'eau bouillonnante puis d'en arracher la peau comme l'on ôterait sa chaussette, mains congelées puis brisées en petits morceaux à coups de marteau, intestins d'un homme enfermé dans une chambre hyperbare surgissants par voie anale sous l'effet de la montée de pression, autopsie ultra-Gore et explicite au possible d'un petit gosse chloroformé, lente agonie d'un chat jeté aux rats, pour citer les plus marquantes d'entre elles), le film ne se résume pourtant pas à une succession lambda de tortures - celles-ci se déroulent au milieu de l'intrigue, puis disparaissent complètement avant les trente dernières minutes -, et dissèque plus particulièrement les douteuses méthodes d'enseignement pédagogique de la part des japonais, du moins dans le contexte de l'époque qu'il représente.
Réalisation classique mais soignée, interprétation honnête et budget visiblement assez confortable à l'appui,
Camp 731 rebute pourtant de par son ton glacial et son tempo extrêmement léthargique. On se souviendra de cette oeuvre avant tout pour ses mises à mort et sévices d'une cruauté achevée, ainsi que pour l'impressionnante crédibilité de sa reconstitution, dont ce sont les deux uniques véritables intérêts.
7/10
