Réalisé par Martin Scorsese
Avec Robert De Niro, Harvey Keitel, David Proval
Film américain.
Genre : Drame
Durée : 1h 50min.
Titre original : Mean Streets
Distribué par Ciné Classic
En 1973, à New York, dans la petite Italie, Johnny Boy et Charlie, des malfrats à l'affût de combines louches, côtoient les mafiosi qu'ils envient. Pour accéder au haut du pavé, une règle impérative : respecter la loi d'honneur du milieu. Charlie, lui, a ses chances, car il a un oncle mafieux. Mais le problème se pose pour Johnny, un bagarreur inconscient, criblé de dettes. Lorsque celui-ci se procure une arme à feu et commence à faire le malin, ça dérape...
[Source: Allocine]
Scorsese se cherche encore, et Mean Streets simpose pourtant dores et déjà comme une pièce majeure dans son exceptionnelle filmographie. Au rythme dune panoplie de musiques sixties issues de la belle collection de disques du réalisateur, le quotidien dune bande de frappes dun Little Italy new-yorkais à la fois morne, glauque - mais parfois aussi chaleureux, humainement parlant - nous saute violemment aux yeux.
De Niro, et plus particulièrement Harvey Keitel (la présence de celui-ci savère en loccurrence nettement plus ample par rapport au premier; le contraire agira malgré tout dans le futur chef-duvre Taxi Driver) livrent tous deux une composition hors pairs, et leurs jeux respectifs font preuve dun réalisme, dune justesse tout bonnement miraculeux, il est important de le souligner. La mise en scène, en dépit dun inévitable grain de pellicule (que veut-on, Scorsese navait pas encore les moyens quil a aujourdhui), rivalise daudace et doriginalité, tout en nous éblouissant de sublimes plans nocturnes de la city.
Lintrigue a beau être minimaliste, on ne sennuie pas une seconde durant ces quasi deux heures de confrontations, de magouilles, de coups de gueule bien ou mal placés, derrance, damitié et de désespoir, au cur dune petite communauté de pseudo-caïds loosers et minables, et pourtant bien souvent attachants. Mean Streets: une peinture puissante et maîtrisée de la face urbaine sombre des années 70, soutenue par une réalisation et une interprétation toutes deux formidables.
9/10