La Mauvaise Graine de Melvyn Leroy, 1956

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La Mauvaise Graine de Melvyn Leroy, 1956

Messagepar BRUNO MATEI » 01 Juin 2013, 06:31

Titre d'Origine: The Bad Seed
Réalisateur: Melvyn Leroy
Année: 1956
Origine: U.S.A.
Durée: 2h09
Distribution: Nancy Kelly, Patty McCormack, Henry Jones, Eileen Heckart, Evelyn Varden, William Hopper, Paul Fix.

Sortie salles U.S: 12 Septembre 1956

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Melvyn Leroy est un réalisateur, producteur, acteur et scénariste américain, né le 15 Octobre 1900 à San Francisco, Californie, décédé le 13 Septembre 1987 à Beverly Hills (Los Angeles).
1939: Le Magicien d'Oz (non crédité). 1942: Prisonnières du passé. 1943: Aventure en Lybie. 1949: Les 4 Filles du Dr March. 1951: Quo Vadis. 1955: Permission jusqu'à l'aube. 1956: La Mauvaise Graine. 1961: Le Diable a 4 heures. 1968: Les Bérets Verts.

Les Tueurs de l'éclipse, l'Autre, les Révoltés de l'an 2000, les Enfants du Maïs, la Malédiction, Une si gentille petite fille, Emilie, l'enfant des Ténèbres, l'Enfant Miroir, puis plus récemment Esther et The Children... Tous ces films notoires ont comme particularité d'avoir traité le thème de l'enfance diabolique avec plus ou moins de bonheur. Si certains d'entre eux restent de véritables chefs-d'oeuvre toujours aussi acerbes dans leur acuité psychologique (les Révoltés... l'Autre), une oeuvre avant-gardiste réalisée en 1956 par Melvyn Leroy avait aussi marqué les esprits par sa force de suggestion et son intensité émotionnelle.

Depuis la découverte macabre d'un enfant repêché dans un lac, une mère commence à suspecter la responsabilité de sa propre fille tant elle semble impassible face à la disparition de son camarade de classe. D'autres évènements vont venir confirmer l'inquiétude exponentielle de sa génitrice.

Tiré d'un roman de William March et d'une pièce de Maxwell Anderson, La Mauvaise Graine est une perle rare occultée depuis sa sortie et peu diffusée à la télévision. Réalisé par un cinéaste prolifique ayant à son actif plus de 80 métrages (dont le fameux Quo-vadis et Les 4 Filles du Dr March), ce thriller psychologique réussit avec intelligence à combiner suspense et angoisse pour les portraits octroyés à une mère démunie et sa fille pernicieuse. Prenant pour cadre la scénographie d'une demeure familiale, Melvyn Leroy nous illustre de façon circonspecte une confrontation intense entre cette mère de famille davantage contrariée par l'attitude désinvolte de sa fille. Ce thriller redoutablement efficace et scrupuleusement interprété redouble de densité dans la filiation indécise allouée à une épouse autrefois orpheline. En mettant en exergue cette caractérisation maternelle compromise à l'adoption parentale, la Mauvaise Graine exacerbe sa force émotionnelle du point de vue d'une génitrice déchue de son identité mais aussi rongée par la culpabilité de sa postérité criminelle. Quoi de plus ardu et de déviant que d'apprendre et tolérer l'impensable ! C'est à dire admettre que son propre rejeton (en l'occurrence une fillette capricieuse âgée de 8 ans !) soit inconsciemment habitée par le Mal. Afin d'exacerber son caractère réaliste et sa tension perpétuelle, la qualité de l'interprétation se révèle l'atout inhérent de cette intense confrontation. Que ce soit au niveau de la prestance fragile de Nancy Kelly dans un rôle rigoureux chargé d'amertume ou celle, diabolique, de Patty McCormack, en fillette véreuse incapable de refréner ses pulsions vengeresses. ATTENTION SPOILER ! A cet égard meurtrier, le traitement infligé au jardinier (de manière hors-champs) s'avère bien pénible et cruel dans l'intonation invoquée à ces hurlements ! FIN DU SPOILER. Enfin, un second rôle féminin (sobrement incarné par Eileen Heckart) vient notamment renforcer le caractère dramatique de cette situation de crise face au désespoir d'une mère accablée par le deuil de son propre fils !

En dépit de l'aspect édulcoré de son épilogue salvateur, La Mauvaise Graine s'avère une excellente surprise brillamment interprétée et réalisée avec concision dans la froideur de son impact psychologique. Une vraie perle de noirceur macabre d'autant plus rare et ignorée qu'on aurait tort de l'occulter indéfiniment !
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BRUNO MATEI
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