La Malédiction Finale de Graham Baker, 1981

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La Malédiction Finale de Graham Baker, 1981

Messagepar BRUNO MATEI » 18 Octobre 2013, 06:45

Titre d'origine: The Final Conflict
Réalisateur: Graham Baker
Année: 1981
Origine: U.S.A
Durée: 1h48
Distribution: Sam Neill, Rossano Brazzi, Don Gordon, Lisa Harrow, Barnaby Holm, Mason Adams.

Sorties salles France: 7 Octobre 1981

FILMOGRAPHIE: Graham Baker est un réalisateur, producteur et scénariste américain, né le
1981: La Malédiction Finale. 1984: Impulse. 1988: Futur Immédiat, Los Angeles 1991. 1990: The Recruit. 1991: Ni dieu ni maître (Born to Ride). 1999: Beowulf

Regarde le Lion de Juda ! Le messie qui est venue d'abord enfant et ne revient pas enfant, mais en Roi des Rois, pour régner dans la gloire à jamais !

Dernier volet d'une trilogie à succès (en épargnant son calamiteux télé-film entrepris à l'aube des années 90), La Malédiction Finale boucle l'achèvement de l'Antéchrist parmi ses motivations politiques prochainement vouées à la déroute.

Aujourd'hui âgé de 32 ans, Damien Thorn vient d'être nommé ambassadeur en Grande-Bretagne après s'être débarrassé de son prédécesseur. Alors que la nouvelle naissance du Nazaréen est sur le point de converger, il décide de tout mettre en oeuvre pour l'éradiquer avec l'appui de ses disciples.

Cinéaste discret ayant tout de même réalisé deux sympathiques séries B (Impulse, Futur Immédiat), Graham Baker contourne ici l'horreur cinglante du second volet pour vanter la sobriété psychologique du chef-d'oeuvre de Donner avec un esthétisme gothique plus prononcé (les divers monuments en ruine par lesquels se regroupent les moines, le final crépusculaire où Damien s'est isolé dans une immense abbaye). Renforcé par l'interprétation inquiétante d'un Sam Neil tout en magnétisme, La Malédiction Finale s'avère plus ambitieux que l'opus précédant par sa conduite narrative en primant sur les stratégies de Damien afin d'accéder à son omnipotence. Exit donc le rythme effréné d'une horreur spectaculaire et place au thriller spirituel sous l'entremise du combat éternel du Mal contre le Bien. C'est un Damien en pleine ascension politique mais néanmoins faillible que nous illustre le réalisateur dans sa crainte toujours plus confirmée d'assister à la résurrection du Christ. Et spécifiquement en cette date commémorative du 24 mars, entre minuit et six heures ! En parallèle, grâce à la prémonition de la Bible et des signes astraux, une confrérie de 7 moines s'envisagent de déjouer ses plans en tentant de l'assassiner à maintes reprises sous l'influence symbolique des fameux poignards !
Si la réalisation manque parfois d'autorité et n'échappe pas à certaines maladresses (la vision grotesque du bébé calciné, la facilité à laquelle la maîtresse de Damien réussit en un coup d'oeil à décrypter les chiffre 666 sous sa chevelure !), la densité des enjeux alarmistes captive le spectateur jusqu'à la fatalité déclinante du fils du diable ! Si l'aspect horrifique est écarté au profit de la dimension mystique de Damien, certaines séquences de mise à mort s'avèrent encore redoutablement percutantes. A l'instar de son prélude sanglant auquel le premier ambassadeur décide de se suicider en se tirant une balle dans la bouche par un ingénieux système, ou la chute accidentelle du chrétien brûlé vif par les câbles techniques en plein plateau télévisé ! D'autres moments superbement coordonnés insufflent un certain souffle homérique (la redoutable course poursuite de la chasse à courre à travers champs !), mais aussi une dimension emphatique lors des déclarations théâtrales de Damien devant une foule de fanatiques, ou lors de son monologue intimiste devant la sculpture du christ.

Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. La mort ne sera plus. Il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni souffrance, car le monde ancien a disparu.
REVELATION XXI-4

Non exempt de défauts dans sa réalisation parfois hésitante mais pourvu d'une ambition intègre, La Malédiction Finale a le mérite de se différencier de ses aînés à travers un scénario solide mettant en exergue la mégalomanie d'un Damien défaillant. Le jeu trouble de l'acteur Sam Neil (en pleine reconnaissance public !), le score traditionnel des chants grégoriens et l'ampleur de certaines séquences clefs achèvent cette passionnante trilogie avec la bénédiction du Messie !
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BRUNO MATEI
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