Réalisateur: George Miller
Année: 1979
Origine: Australie
Durée: 1h33
Distribution: Mel Gibson, Steve Bisley, Joanne Samuel, Hugh Keays-Byrne, Tim Burns, Sheila Florence.
Sortie salles France: 13 Janvier 1982 (Interdit au - de 18 ans). Australie: 12 Avril 1979. U.S: 9 Mai 1980 (classé X).
Récompense: Prix Spécial du Jury à Avoriaz, 1980.
FILMOGRAPHIE: Georges Miller est un réalisateur, scénariste et producteur australien, né le 3 Mars 1945 à Chinchilla (Queensland).
1979: Mad-Max. 1981: Mad-Max 2. 1983: La 4è Dimension (dernier segment). 1985: Mad-Max : Au-delà du dôme du Tonnerre. 1987: Les Sorcières d'Eastwick. 1992: Lorenzo. 1997: 40 000 ans de rêve (documentaire). 1998: Babe 2. 2006: Happy Feet. 2011: Happy Feet 2. 2014: Mad Max 4; Fury Road.
"Quand la violence s'empare du monde, priez pour qu'il soit là !"
Film mythique s'il en est, de par son succès international, son affiche fantasmatique, sa fascination véhiculée par le bolide customisé, son Prix Spécial décerné à Avoriaz, ses problèmes avec la censure (3 ans d'interdiction en France, Classé X aux States !), et les révélations du réalisateur australien George Miller et de son acolyte débutant Mel Gibson, Mad-Max fit jubiler non seulement les cinéphiles du monde entier mais aussi les motards et les pilotes de course pour la vigueur des poursuites et cascades automobiles exécutées à l'artisanal. Quand bien même aujourd'hui, l'incursion high-tech du numérique aura fini par décrédibiliser tout un pan du cinéma d'action dans sa surenchère aussi orgueilleuse qu'improbable (Transformers, Man on Steel, Fast and Furious pour ne citer que les plus emblématiques). Prenant pour cadre l'époque indéterminée d'un contexte dystopique, Mad-Max retrace la déliquescence morale d'un flic pugnace assoiffé de violence et de vengeance après que sa famille eut été massacrée par une bande de motards. Accoutrés de blousons et pantalons de cuir noir, les forces de l'ordre tentent vainement de maîtriser l'inflation de la délinquance, là où l'anarchie urbaine règne en maître ! Rendus obsédés par la vitesse et l'action de leurs courses effrénées contre les fuyards, ces policiers d'un genre extravagant ressemblent à s'y m'éprendre à leurs bourreaux dans leur insatiable goût pour la traque sur bitume et riposte revancharde.
Ce qui frappe toujours aujourd'hui lorsque l'on revoit ce morceau de cinéma homérique émane de sa frénésie irraisonnée d'une débauche agressive (fascination irrépressible pour la vitesse des engins motorisés, comportements grotesques de marginaux soumis à leur médiocrité, actes de vandalisme et agressions gratuites intentées sur les citadins). Sans compter l'orchestration épique du score de Brian May et le réalisme de son climat blafard où le western urbain s'entrechoque avec le film de bandes instauré dans les sixties. Brutal et cruel, le film l'impose avec la rigueur d'un montage assidu (une manière suggérée de repousser la violence graphique) pour dénoncer la déshumanisation d'une société en déclin où les exactions des pillards et des flics ne font plus qu'un dans leurs compétitions aussi primitives qu'erratiques. Emaillé de séquences fortes d'une intensité dramatique aussi cruelle que bouleversante, à l'instar du sacrifice de Goose lâchement immolé par le feu et surtout de la femme de Max et de son jeune bambin écrasés sur la route, Mad-Max tire-parti de sa puissance émotionnelle dans ses ressorts dramatiques, éléments déclencheurs d'une redoutable vendetta ! Ce sentiment de fureur incontrôlée que se disputent incessamment les bons et les méchants est notamment transcendée par la notoriété héroïque du jeune loup, Max Cocktansky. Un casse-cou flegmatique apte à contredire la démence des pires psychopathes routiers (à l'instar de sa traque perpétrée contre le "cavalier de la nuit" lors d'un prologue en furie !). Par le biais de ce nouveau héros des temps perdus censé représenter l'ordre et la loi, George Miller en engendre un criminel en perte identitaire dans un monde où la violence nécrose ceux qui la combattent.
"Si tu regardes longtemps un abîme, l’abîme regarde aussi en toi."
Sauvage et explosif dans ses éclairs de violence et cascades affolantes, mais aussi bouleversant car pourvu d'une intensité dramatique parfois éprouvante (à contrario du second volet entièrement focalisé sur l'action frénétique !), Mad-Max fait aujourd'hui office de légende du 7è art grâce à la virtuosité de sa mise en scène (montage à couper au rasoir !), l'efficacité du script visionnaire et l'icône du anti-héros damné par sa vengeance expéditive.
24è visionnage.
Mad-Max 2: http://brunomatei.blogspot.fr/…/mad-max-2-mad-max-2-road-wa…
Mad Max 3: http://brunomatei.blogspot.fr/2013/09/m ... e-mad.html