Mad-Max: Fury Road de George Miller, 2014

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Mad-Max: Fury Road de George Miller, 2014

Messagepar BRUNO MATEI » 15 Mai 2015, 06:26

Réalisateur: George Miller
Année: 2014
Origine: Australie/U.S.A.
Durée: 2h00
Distribution: Tom Hardy, Charlize Theron, Nicholas Hoult, Hugh Keays-Byrne, Rosie Huntington-Whiteley, Riley Keough, Zoë Kravitz.

Sortie salles France: 14 Mai 2015. U.S: 15 Mai 2015. Australie: 14 Mai 2015

FILMOGRAPHIE: Georges Miller est un réalisateur, scénariste et producteur australien, né le 3 Mars 1945 à Chinchilla (Queensland).
1979: Mad-Max. 1981: Mad-Max 2. 1983: La 4è Dimension (dernier segment). 1985: Mad-Max : Au-delà du dôme du Tonnerre. 1987: Les Sorcières d'Eastwick. 1992: Lorenzo. 1997: 40 000 ans de rêve (documentaire). 1998: Babe 2. 2006: Happy Feet. 2011: Happy Feet 2. 2014: Mad Max: Fury Road.

"90% de ce que vous verrez à l'écran a vraiment eu lieu". Tom Hardy.
"J'ai fait Mad-Max pour retrouver l'essence du cinéma". George Miller.

30 ans d'attente qu'il nous aura fallu patienter !!! 30 ans à se ronger les ongles pour espérer l'éventuel retour du "Road Warrior" sur nos écrans poussiéreux, bien avant de fantasmer sur une poignée de trailers transis d'émoi ! Mad-Max: Road Fury a enfin débarqué sur nos écrans en ce jour de gloire du 14 Mai 2015. Oui, jour de gloire si j'ose dire, dans le sens où cette date commémorative restera ancrée dans le coeur des cinéphiles pour tous ceux qui auront eu l'aubaine de découvrir le monstre sur la toile ! Réalisateur de génie responsable d'une (première) trilogie légendaire, George Miller s'est à nouveau surpassé dans sa fonction d'alchimiste n'ayant rien à envier à Méliès puisqu'il réinvente ici le langage cinématographique sous le concept de l'actionner bourrin ! Oubliez donc les puddings à l'aspartam cuisinés par la saga Fast and Furious et plongez vous dans la course-poursuite automobile la plus longue et affolante du 7è art ! Tourné dans le désert de Namibie en Afrique australe, Mad-Max Fury Road débute avec l'apparition de notre héros solitaire adossé en amont d'une colline désertique. Alors qu'il tente de reprendre la route à bord de son Interceptor, Max est rapidement pris à parti et capturé par une horde de motards. Après une tentative d'évasion, il établit la rencontre d'Immortan Joe. Un leader imposant sa tyrannie auprès d'une population affamée réduit à l'esclavage. Parmi son clan d'alliés, l'impératrice Furiosa s'efforce de faire diversion pour s'échapper parmi ses épouses, quand bien même l'une d'elles porte l'enfant du tyran. Effrayé à l'idée de perdre son rejeton, Immortan Joe s'empresse dès lors de lâcher ses chiens de guerre contre Furiosa. Sur l'un des bolides antagonistes, Max, enchaîné et muselé, assiste impuissant à cette course infernale en plein désert.

Spectacle homérique ahurissant d'inventivité visuelle et de prouesse technique (dont sens du découpage à couper au rasoir !) dans son lot incessant de cascades automobiles s'affrontant sur des plaines tempétueuses au rythme hard-rock d'une guitare rugissante, Mad-Max Fury Road symbolise la fulgurance de surpasser tout ce qui a été vu au préalable afin de combler un public abasourdi par la tornade de bruit et de fureur. Nanti de décors et accessoires à couper le souffle dont le souci du détail permet de crédibiliser son univers post-apo, que ce soit les infrastructures du palais d'Immortan, la morphologie débridée des bolides, motos et camions customisés, les défroques guerrières, les armes à canon scié, arbalètes, lance-flammes et autres gadgets de destruction, c'est la résurrection d'une saga barbare que nous illustre George Miller parmi l'influence de freaks estropiés (le grimage tribal se succède au look cyberpunk) surgis de Métal Hurlant ! Véritable hymne à l'action dans sa noble générosité et son acuité, à mi-chemin entre le concert hard-rock et le ballet opératique, Mad-Max Fury Road multiplie par 10 les poursuites belliqueuses préalablement transfigurées par son modèle Mad-Max 2. En respectant avec une efficacité imparable la continuité de la mythologie sans jamais s'incliner vers la gratuité et la routine, Miller réussit à renouveler l'action (stratégies récursives d'attaques et de contre-attaques pour l'enjeu de l'eau et de la nourriture, d'allers et retours vers l'oasis de la terre verte, entre guet-apens et retrouvailles pacifistes !) grâce à l'inventivité des corps à corps et affrontements motorisés chorégraphiés avec stylisme vertigineux ! Prenant pour thèmes la survie, l'espoir, l'entraide et la rédemption, principalement du point de vue d'une communauté de guerrières farouches, l'intrigue reprend les même motifs que Mad-Max 3 nous avait surligné sous l'impulsion d'une colonie d'enfants (Max s'était alors érigé en figure christique face à leur influence pour renouer contre son gré avec sa part d'humanité). En l'occurrence, les enfants sont ici substitués par des femmes aussi fragiles dans leur soumission de procréation que combatives pour défier leur oppresseur devant le témoignage d'un Max sévèrement individualiste. Toujours hanté par son passé meurtri mais à nouveau impliqué dans un contexte impitoyable de survie, Max va devoir s'initier à la confiance et à la fraternité afin de prêter à main forte à ces rebelles féministes sous l'icone de Furiosa. Charlize Theron endossant avec charisme viril une guerrière redoutablement pugnace dans ses bravoures intensives tout en insufflant une profonde humanité quant à la destinée de sa communauté en quête de héros. D'ailleurs, bien que convaincant mais quelque peu desservi par sa posture indécise et finalement secondaire (il ne fait qu'épauler durant tout le périple la tribu de Furiosa), Tom Hardy se prête au jeu du guerrier de la route avec moins d'aplomb que sa partenaire, notamment faute de ses états d'âme perturbés par une réminiscence filiale.

This is a Lovely Day !
Habité par le rugissement d'une course-poursuite rarement à court de carburant alors que la folie convulsive irrigue les pores de chaque pilote, Mad-Max Fury Road réinvente le cinéma d'action avec une virtuosité et une inventivité telle qu'une première vision nous empêche d'en capter toutes ses trouvailles ! (à l'instar du cinéma précurseur de Buster Keaton et de John Woo !). Sous son aspect de roller coaster insatiable conçu pour transcender indéfiniment la prochaine action se dévoile aussi l'humilité de la cause féminine. Par le biais de leur courage, leur espoir et leur sens de cohésion, l'homme semble aujourd'hui destiné à réapprendre ses valeurs perdues malgré l'entêtement du guerrier solitaire. Max, héros encore déchu de son lourd passé pour tolérer une nouvelle existence communautaire.
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BRUNO MATEI
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