Les Yeux De Julia

-> Les films d'horreur, fantastique, SF...

Messagepar Lan » 20 Janvier 2011, 20:48

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Ecrit par Guillem Morales, Oriol Paulo
Avec Belén Rueda, Lluís Homar, Clara Segura, Hector Claramunt , Julia Gutiérrez Caba , Francesc Orella , Joan Dalmau

Année : 2009
Pays : Espagne
Durée : 116 min

.: L'HISTOIRE
Quand Julia apprend la mort soudaine de sa sœur Sara, tout semble clairement indiquer qu'elle s'est suicidée. Mais Julia n'arrive pas à accepter cette version des faits et commence à passer au crible les événements qui ont eu lieu les derniers mois avant le drame. La découverte d'éléments déconcertants, en désaccord avec la personnalité de Sara, et sa rupture de contacts avec son entourage, ne font que nourrir les soupçons de Julia quant aux circonstances réelles du décès...

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.: LA CRITIQUE
Ambiance austère typiquement espagnole, ombre malfaisante qui plane - au sens propre comme au figuré - autour du personnage de Julia, décidemment bien seule face à ses doutes ; "LES YEUX DE JULIA" s'annonçait sous les meilleurs auspices.
Sous la houlette de Guillermo Del Toro, le deuxième film de Guillem Morales bénéficie également de la présence de Belén Rueda (actrice principale de "L'ORPHELINAT"), ainsi que d'une grosse partie de l'équipe technique du film de Juan Antonio Bayona.

L'héroïne, Julia, ne croit pas au suicide de sa sœur Sara. En plus de partager des liens de gémellité, les deux sœurs sont atteintes du même mal, toutes deux vouées à une dégénérescence de la vue. Sara était aveugle, vraisemblablement sur le point de se faire opérer pour retrouver une partie de ses facultés, quant à Julia, quelques crises passagères en période de stress ne l'encourage guère à aborder l'avenir avec sérénité.
Alors qu'elle tente d'y voir plus clair, un épais mystère semble entourer la mort de sa sœur jumelle, qui quelques mois avant qu'on ne la retrouve pendue dans sa cave, fréquentait un homme mystérieux...

A mesure que Julia découvre des indices troublants, elle sombre à son tour dans la cécité, comme si se retrouver dans la peau de sa sœur lui était nécessaire pour découvrir la vérité. Et c'est en l'occurrence cette incursion dans l'obscurité qui va la conduire à la clé de l'énigme, qui au final ne revêtira pas le caractère fantastique qu'on aurait espéré.
Alors que toute la première partie du film jouait avec l'ambigüité, à la frontière entre réel et imaginaire, entrainant le spectateur sur la piste de visions fantomatiques à la "THE EYE" ou de troubles psychologique sur fond d'un terrible secret, la suite (et par extension le dénouement) s'en trouve beaucoup moins palpitante et surtout peu crédible.

Bien que maintenant un certain suspens et réservant quelques bonnes surprises, "LES YEUX DE JULIA" s'apparente plutôt à un thriller horrifique, qui frôle parfois le Giallo dans l'esthétique. Et dans ce contexte là, il est assez réussi.
On regrettera néanmoins que l'identité de l'ombre, perçue uniquement par l'héroïne, ainsi que ses motivations soient traitées de manière aussi conventionnelle...

Note de Lan : 6 sur 10

Critique du film "LES YEUX DE JULIA"
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Messagepar BRUNO MATEI » 21 Mars 2011, 13:47

Dans la tradition classique du thriller à suspense hérité de classiques notoires comme Seule dans la Nuit de Terence Young ou Terreur Aveugle et Jennifer 8 à échelle moindre, Les Yeux de Julia est un premier long-métrage dont l'ambition primordiale est de tenter de confectionner avec intelligence et savoir-faire un scénario déterminant pour s'atteler à sa réussite théorique. Un script louablement structuré, futilement confus de prime abord mais finalement limpide, prenant son temps à amplifier l'attente révélatrice de l'énigme avant d'établir le profil psychotique d'un tueur désespérément esseulé, en quête d'amour idyllique parce que trop longtemps ignoré et mis de côté d'une population égotiste et dédaigneuse.

A la suite d'un cauchemar prémonitoire, Julia demande à son mari de se rendre au domicile de sa soeur aveugle, Sara, pour s'apercevoir avec horreur qu'elle vient de se pendre dans la cave.
Dubitative de ce suicide soudain, elle décide de mener une enquête abstraite sur l'entourage de sa défunte et les raisons qui auraient pu la pousser à entreprendre un acte aussi improbable. Rapidement, Julia va découvrir que celle-ci entretenait une potentielle liaison avec un mystérieux inconnu qu'aucun témoin proche de la victime ne semble avoir la faculté de décrire avec précision et détail fructueux.
A son tour, Julia commence à perdre la vue de manière dégénérescente et envisage une opération chirurgicale de la dernière chance. Mais le mystérieux individu tapi dans l'ombre rode et semble maintenant en vouloir à sa nouvelle dulcinée.


En abordant la thématique du trouble identitaire réprimandé par le poids écrasant de la solitude, le néophyte Guillem Morales s'engage à un formidable exercice de style qui doit beaucoup à son scénario dense et haletant avant que la dernière partie nous entraîne dans un angoissant et tendu huis-clos horrifique d'une intense efficacité.
En se jouant de la faculté qu'ont les aveugles à percevoir les présences tangibles dans l'opacité de la transparence, le réalisateur tisse un diabolique récit d'épouvante auquel un individu lambda victime de sa solitude mentalement affectée souhaite mortellement réprimander autant que s'éprendre en guise d'affection les femmes privées de lucidité. Et en particulier vers ces deux soeurs au handicap commun afin que celles-ci puissent ressentir sa présence invisible via le noir de l'obscurité. Seule et unique manière salvatrice pour le tueur d'éprouver un regain d'attention à son existence tristement terne et aseptisée, se condamnant lui même à errer dans l'invisibilité.

La première heure du film s'alloue à une enquête apparemment saugrenue entreprise par notre héroïne, persuadée que sa soeur n'est pas décédée par un acte volontairement suicidaire mais qu'un mystérieux individu tapi dans l'ombre pourrait bien être le véritable coupable de ce potentiel crime passionnel.
En ne dévoilant le moindre indice possible qui pourrait enfin nous éclaircir les méninges sur cette sombre histoire de cécité paranoïaque, le scénario bien agencé va au contraire brouiller les pistes, effleurer les cimes du fantastique (comme ses songes cauchemardesques falsifiant la part de réalité) et éliminer un protagoniste éloquent à mi parcours pour mieux nous empiéter dans la confusion et l'interrogation perplexe.
Alors que son langoureux final inscrit dans la vigueur multipliera les situations alertes et échevelées.
C'est dans cette seconde partie que Guillem Morales va apporter un soin particulier à établir un affrontement tendu envers les relations psychologiques et tourmentées de la victime séquestrée et ce meurtrier glaçant d'austérité dans son regard neutre dérangé.

La belle Belén Rueda (reconnue dans l'Orphelinat) incarne avec beaucoup de conviction et de naturel son personnage chétif en demi-teinte d'aveugle novice désorientée par la peur de l'obscurité mais également celle qui retrouve la vue par l'entremise diaphane d'une parcelle de luminosité le temps d'un brusque retour à la réalité matérialisée.
Une manière exutoire de tenter de s'extraire des griffes du tueur à la suite d'une délicate opération chirurgicale au cours duquel elle doit garder durant quinze jours un bandage autour des yeux.
Une astuce narrative finaude donnant lieu à un affrontement final riche en rebondissements intrépides et d'un sens du suspense maîtrisé, exacerbés par le sentiment d'angoisse palpable causé entre l'héroïne et le tueur. S'ensuit sur un rythme alerte une succession de séquences jouissivement sardoniques comme l'échange des tasse de thé dont l'une d'elles est empoisonnée, l'ouverture du congélateur renfermant une surprise de choix, la voisine aussi suspicieuse que fructueuse dans ses avides tentatives de secourir l'héroïne, la vieille dame au profil identitaire fortuit et éloquent, le riverain voyeur épris subitement d'attouchements sexuels envers la victime et enfin les flashs de l'appareil photo interposés en pleine obscurité par notre tueur afin d'appréhender Julia dans leur ultime opposition anxiogène.

FERME LES YEUX.
Les yeux de Julia est un excellent thriller hispanique qui apporte comme ambition première de livrer un scénario compact et structuré alors que l'interprétation mesurée de Belan Rueda ajoute un bel impact émotionnel culminant son point de chute vers un final fantasmagorique inopiné d'une beauté universelle. Le récit épousant également en toile de fond une belle histoire d'amour écornée entre deux amants insolubles, condamnés à s'aimer dans l'obscurité des ténèbres.
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Messagepar asath » 23 Avril 2011, 19:16

Un bon thriller horrifique non sans rappeler le style des giallos italiens comme l'evoque Lan. Un film à voir.
6,5/10
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Messagepar jambonpuree59 » 02 Mai 2011, 15:55

je me le fais ce soir et vous donne mon avis apres visionnage

mais ca me tente bien rien qu'a voir del toro en producteur
jambonpuree59
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Messagepar jambonpuree59 » 07 Mai 2011, 14:39

voila vu et pas déçue!

ambiance silencieuse angoissante a souhait sans fioriture

tres bon film, malgré quelques scenes previsibles!

a conseiller fortement
jambonpuree59
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