Les fantômes de Hurlevent de Antonio Margheriti, 1971

-> Les films d'horreur, fantastique, SF...

Les fantômes de Hurlevent de Antonio Margheriti, 1971

Messagepar BRUNO MATEI » 17 Décembre 2013, 08:18

Titres d'origine: Edgar Poe chez les morts-vivants / Nella stretta morsa del ragno
Réalisateur: Antonio Margheriti
Année: 1971
Origine: Italie
Durée: 1h49
Distribution: Avec Anthony Franciosa, Michèle Mercier, Klaus Kinski, Peter Carsten, Silvano Tranquilli, Karin Field, Raf Baldassarre, Irina malleva.

FILMOGRAPHIE: Antonio Margheriti (Anthony M. Dawson) est un réalisateur italien, né le 19 septembre 1930 à Rome, décédé le 4 Novembre 2002 à Monterosi.
1960: Le Vainqueur de l'espace. 1962: Les Derniers jours d'un empire. 1963: La Vierge de Nuremberg. 1964: La Sorcière Sanglante. 1964: Les Géants de Rome. 1964: Danse Macabre. 1968: Avec Django, la mort est là. 1970: Et le vent apporta le Violence. 1971: Les Fantômes de Hurlevent. 1973: Les Diablesses. 1974: La brute, le colt et le karaté. 1975: La Chevauchée terrible. 1976: l'Ombre d'un tueur. 1979: l'Invasion des Piranhas. 1980: Pulsions Cannibales. 1980: Héros d'Apocalypse. 1982: Les Aventuriers du Cobra d'Or. 1983: Yor, le chasseur du futur. 1985: L'Enfer en 4è vitesse.

Connu également sous le titre Edgar Poe chez les morts-vivants (c'est d'ailleurs sous cette appellation que j'ai pu le découvrir auprès de mon cinéma provincial), Les Fantômes de Hurlevent est le remake colorisé du fameux classique Danse Macabre. Peu apprécié des critiques en général depuis sa sortie, cette petite bisserie transalpine s'avère pourtant séduisante pour peu que l'on soit indulgent à l'aspect copié-collé de sa trame originelle. Pour rappel: A la suite d'un pari, un homme doit passer une nuit entière dans un château parmi la potentielle présence de fantômes d'outre-tombe.

Bénéficiant d'une ambiance gothique réellement envoûtante, Les Fantômes de Hurlevent tente de dépoussiérer son ancêtre avec l'emploi de la couleur ainsi qu'une distribution éclectique réunissant les illustres Anthony Franciosa, Michelle Mercier et le fou furieux Klaus Kinski. Si Franciosa cabotine un peu en journaliste rationnel mais davantage compromis par sa névrose paranoïaque, Michelle Mercier ne manque pas d'élégance en fantôme vertueuse éprise d'empathie pour notre héros, tandis que Klaus Kinski reste transi d'émoi dans sa discrète performance d'Edgar Poe pour incarner un écrivain alcoolo habité par ses démons (nous ne le verrons apparaître qu'au prologue et à la conclusion du film). Le film suit la même ligne de conduite narrative que son modèle mais avec un sens de l'efficacité dans l'art de brosser studieusement une histoire de hantise au sein d'un château bordé de toiles d'araignées, de chandeliers et de cranes humains. Toute l'intrigue, à la lisière du cauchemar éveillé, est donc centrée sur la visite du journaliste en interne du manoir, témoin malgré lui d'une succession de visions hallucinatoires qui tendraient à prouver l'existence de fantômes. Serein mais gagné par l'inquiétude, cet aimable hôte va donc se retrouver persécuté par les anciens propriétaires en revivant des épisodes du passé jusqu'à ce que sa survie en dépende ! En affiliant l'iconographie du fantôme au thème vampirique (ils se nourrissent de sang humain pour pouvoir revenir d'entre les morts), Antonio Margheriti trousse une agréable série B teintée de tabous sexuels (le lesbianisme, l'adultère) et survole au passage une intéressante théorie sur la mort (l'instinct vital du corps permettant de prolonger la vie amène une réflexion spirituelle !). Mais c'est dans l'atmosphère mortifère que les Fantômes de Hurlevent s'avère le plus saisissant ! Que ce soit dans le salon du bal victorien, dans les sous-sol de sépulture ou dans les chambres (lieux de théâtre macabre des crimes d'adultère), la scénographie insuffle une aura funèbre prégnante jusqu'au climax ironiquement tragique.

Réalisé sans génie particulier mais avec réel savoir-faire pour matérialiser une ambiance anxiogène dédiée au gothisme, les Fantômes de Hurlevent ne cherche pas à concourir avec la réussite de son illustre homologue. Dans l'art de construire une histoire simple, Margheriti compte aussi sur la présence attachante de ces comédiens et sur la mélodie classique de Riz Ortolani pour nous séduire, mais surtout il fignole obstinément l'esthétisme macabre du manoir des amants maudits. Pour les amoureux d'ambiance séculaire palpable, les Fantômes de Hurlevent est une oeuvre mineure mais indéniablement envoûtante.
Avatar de l’utilisateur
BRUNO MATEI
Oh My Gore ! Fan
 
Messages: 1319
Inscription: 14 Novembre 2010, 10:25

Retourner vers Cinéma Horreur & Fantastique

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités