Les Enfants de Salem

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Messagepar BRUNO MATEI » 08 Juin 2011, 07:13

LES ENFANTS DE SALEM
Titre Original: A return of salem's lot.
Réalisateur: Larry Cohen.
Année: 1987.
Origine: U.S.A.
Durée: 1h41.
Distribution: Michael Moriarty, Samuel Fuller, Ricky Addison Reed, Andrew Duggan, June Havoc, Evelyn Keyes, Ronee Blakley, James Dixon, David Holbrook, Katja Crosby, Tara Reid, Brad Rijn.

Sortie US le 11 Semptembre 1987. Sortie France le 2 Mars 1988.

FILMOGRAPHIE: Larry Cohen est un réalisateur, producteur et scénariste américain né le 15 Juillet 1941. Il est le créateur de la célèbre série TV, Les Envahisseurs.
1972: Bone, 1973: Black Caesar, Hell Up in Harlem, 1974: Le Monstre est vivant, 1976: Meurtres sous contrôle, 1979: Les Monstres sont toujours vivants, 1982: Epouvante sur New-York, 1985: The Stuff, 1987: La Vengeance des Monstres, Les Enfants de Salem, 1990: l'Ambulance.
- Comme Producteur: Maniac Cop 1/2/3.
- Comme Scénariste: Cellular, Phone Game, 3 épisodes de Columbo.

La même année que le troisième volet du Monstre est Vivant, le vétéran Larry Cohen s'entreprend en 1987 à donné une suite aux Vampires de Salem, réalisé par Tobe Hooper et d'après le roman de Stephen King.
Dans cette seconde mouture cinématographique entreprise après un roman à succès publié en 1975, un réalisateur de choix vient jouer les fouteurs de trouble dans la prestance inopinée d'un acteur vieillissant endossant le rôle d'un tueur de Nazis ! Mr Samuel Fueller en personne !

Après une expédition dans un pays étranger pour étudier les coutumes cruelles d'une ethnie reculée, l'anthropologue Joe Weber doit récupérer son fils à l'aéroport pour en avoir la garde le temps de quelques jours de vacances. Ils se rendent tous deux dans la région du Maine pour rebâtir une vétuste maison héritée d'une tante. Bizarrement, dans ce petit village situé à Salem, la population semble éludée de toute présence humaine, à l'exception de quelques citadins suspicieux. Bientôt, Joe et son fils ne vont pas tarder à découvrir que cette bourgade abrite en faite de véritables vampires vieux de plus de 300 ans !

Huit ans après le télé-film fleuve de Tobe Hooper, Larry Cohen livre une seconde libre adaptation du roman de King et s'attache en priorité à reconstituer consciencieusement l'ambiance maléfique d'un environnement verdoyant dans une bourgade bucolique régie par des vampires mesquins.
C'est de prime abord cette atmosphère fantasmagorique héritée des contes noirs pour adultes qui captive le spectateur facilement convaincu que cette communauté de vampires, vieille depuis 3 siècles, vit en toute discrétion dans la contrée de Salem. Le soin attribué aux décors gothiques (école, église, demeures victoriennes, jardins de loisir, salle de théâtre) participe aussi grandement au pouvoir attractif exercé pour l'amateur d'ambiance fantastique aux chaudes couleurs estivales.
Cette hiérarchie composée d'une lignée d'immortels gouvernés par un ancêtre consulaire et soutenue par de fidèles bâtards surveillant les allers et venues des potentiels visiteurs égarés réussit autant à fasciner dans la façon dont ils ont réussi à s'adapter et s'approprier de notre monde corrompu. Par la peur des maladies et de virus toujours plus délétères (le sida est largement évoqué), ces modestes vampires ont décidé le plus couramment de s'abreuver du sang du bétail pour éviter de perdre de leur verve et leur force surhumaine.

Le scénario assez simpliste n'a rien de révolutionnaire mais il réussit de prime abord à créer un univers prégnant et établit aussi quelques idées bienvenues. Comme ce projet ambitieux d'écrire une Bible par l'entremise de Joe afin de prouver au monde leur sombre existence ou l'enfantement d'un bébé mi-homme, mi vampire par une ancienne dulcinée escamoteuse. De surcroît, la narration se révèle plutôt efficace dans une mise en scène fructueuse accumulant certaines actions échevelées compromises pour tenter d'enrayer la race des vampires. Elle relance aussi de son intérêt à mi-parcours grâce à l'intervention fantaisiste d'un juif, tueur de nazi sur le point d'avoir déniché l'identité d'un officier SS planqué dans cette localité.

C'est l'immense réalisateur notoire, Samuel Fueller, qui est aimablement venu incarner ce personnage truculent du 3è âge, débordant d'ingéniosité et de malice à vouloir délibérément anéantir le moindre vampire planqué sous chacun de leur cercueil. La verve des dialogues imposés sous un mode cocasse ajoute un indéniable capital sympathie à ce personnage couillu, débridé et spontané, décomplexé d'une quelconque moralité dans ces méfaits meurtriers.
L'excellent acteur de série B à la trogne amicale, Michael Moriarty, flanqué d'un gosse morveux et tête à claque interprété par le photogénique Ricky Addison Reed assurent un trio irrésistiblement attachant, débordant d'affinité dans leur étroite collaboration rendue cordiale.

Scandé par une entêtante partition musicale aux tonalités mélodieuses d'un étrange carillon, Les Enfants de Salem est un fort sympathique divertissement auréolé d'un charme vintage dans son alliage d'ambiance rustique, d'horreur gentiment sanguinolente (effets cheaps antiques mais amusants) et de fantaisie ironique. Quelques futiles maladresses d'incohérence et certains effets grand-guignolesques transcendent leur défaut passager par une texture bisseuse condensée à une production respectueuse de son genre, bien ancrée dans son époque bénie des années 80.
Et rien que pour l'interprétation irrésistible de Samuel Fueller, Les Enfants de Salem est une série B vigoureuse à redécouvrir le sourire constant aux lèvres.
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BRUNO MATEI
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