par Sir Gore » 29 Décembre 2005, 13:40
Ca y est, j'ai vu Kichiku très tôt ce matin, vers 1h30 (après avoir terminé Dead or Alive 3) !
*****WARNING:::::::SPOILERS*****
Ce film est un gros coup de poing dans le bide. Distinctement divisé en trois parties, Kichiku nous narre dans la première d'entre elle le quotidien d'un groupe d'étudiants d'extrême gauche limite babas-cool 70's, dont le leader, emprisonné, a temporairement cédé les fonctions à sa petite amie, une sorte de nymphomane quelque peu névrosée. Ce premier tiers, filmé avec les pieds, et d'une longueur interminable (surtout qu'il ne s'y passe quasiment rien), se veut probablement une - maladroite - approche "pseudo-documentaire" de plus dans le paysage cinématographique indépendant; au moins quinze bonnes minutes de tout ce torchon pelliculaire auraient gagné à passer à la trappe.
Puis Kichiku amorce un virage à 180 degrés lorsque les relations du groupe dégénèrent subitement; après le suicide de l'un des membres, la fiancée du leader, désormais cheffe hiérarchique à sa place, décide d'aller en faire voir de toutes les couleurs à l'un d'entre eux, qui se voit encombré d'une peu trop grande gueule, et ordonne au groupe d'aller exécuter leur sinistre tâche dans une forêt.
Rapidement, le film se métamorphose en une explosion de violence trash et Gore rarement atteinte; d'abord un, puis deux membres du groupe, se font méchamment et interminablement tabasser à coups de poings puis coups de pieds pour la plupart portés dans la tête, avant que la leader fasse exploser la tête de l'un au fusil de chasse (sans aucun doute le headshot le plus abominable et impressionnant de l'histoire du cinéma, comprenant celui de Maniac), puis découpe le pénis de l'autre au rasoir.
Kichiku adopte par la suite une dimension filmique toute autre, symbolisée par une succession de mouvements de caméra quasi virtuoses. Après avoir explosé la carcasse d'un fuyard du groupe avec le fusil de chasse, les bourreaux de celui-ci prennent possession d'une gigantesque maison en ruine, dont les décors crades et sordides, mais en même temps vivement éclairés par la lumière du jour, semblent faire vaguement allusion à l'univers barré de Tsukamoto; tout cela représente la troisième et dernière partie du métrage, dans lequel les surprises trash n'ont de loin pas dire leur dernier mot: alors que le membre le plus énigmatique du groupe s'amuse à achever la victime à laquelle l'on a tranché le pénis au rasoir à coup de morceau de bois sur la tête, la leader elle arrache de ses dents le zizi de l'un de son amant/tortionnaire principal, avant que celui-ci ne lui fasse exploser le corps par le vagin avec le fusil de chasse en un percutant plan Gore.
Le dernier membre du groupe, un adepte du sabre, terminera le travail en sectionnant la main et décapitant l'amant/tortionnaire, en faisant exploser l'artère carotide de l'énigmatique, pour finir par se suicider lui-même avec son arme blanche. Une conclusion riche en FX Gore et hémoglobine.
Vous l'avez compris, Kichiku est l'une de ces bandes de violence hardcore où il serait difficile d'aller plus loin dans l'atrocité. En outre, le jeu des interprètes s'y avère d'un réalisme saisissant. Alors que 'vrai Gore' et 'dérangeant' sont rarement parvenus à trouver un terrain d'entente, ils font ici bon ménage, et Kichiku est à la fois un film profondément dérangeant ET à la fois un must du Gore graphique. Vraiment pas pour les enfants.