Réalisateur: David Slade
Année: 2007
Origine: U.S.A
Durée: 1h53
Distribution: Josh Hartnett, Melissa George, Danny Huston, Ben Foster, Mark Boone Jr, Mark Rendall.
Sortie salles France: 9 Janvier 2008. U.S: 19 Octobre 2007
FILMOGRAPHIE: David Slade est un réalisateur britannique, né le 26 Septembre 1969 au Royaume Uni.
2005: Hard Candy. 2007: 30 Jours de Nuit. 2010: Twilight - Chapitre 3: Hésitation. 2011: R.E.M (TV). 2012: The Last Voyager of Demeter. Daredevil reboot.
David Slade avait déjà prouvé son habile talent de metteur en scène avec son premier film, Hard Candy, thriller psychologique confiné autour d'un huis-clos éprouvant. Deux ans plus tard, il récidive pour peaufiner son potentiel artistique avec l'adaptation d'un comic créé par Steve Niles et Ben Templesmith. Déclaration d'amour au travail artisanal de John Carpenter (photogénie esthétisante d'un environnement reculé, charisme attachant des comédiens, photo immaculée encadrée au format scope, score rythmique), 30 Jours de Nuit se réapproprie du thème du vampire avec un souci formel bluffant.
Epargnés du soleil durant 30 jours de nuit hivernale dans un village de l'Alaska, un shérif et une poignée de survivants vont tenter de déjouer la menace d'une horde de vampires assoiffés de sang.
A partir de ce concept trivial, on ne peut pas dire que David Slade compte sur l'originalité d'une intrigue classiquement éprouvée avec son lot d'attaques impromptues auprès de victimes esseulées. D'autant plus que l'on a la gênante impression d'assister à une temporalité trompeuse puisque ces 30 nuits semblent se dérouler en un temps beaucoup plus restreint (à peine 3, 4 jours !) du point de vue des motivations des héros ! Mais avec une foi et un respect pour l'amour du genre, le réalisateur réussit à contrecarrer une narration aseptique pour sublimer de prime abord une atmosphère ténébreuse au sein d'un huis-clos réfrigérant. Qui plus est, avec l'efficacité d'une action cinglante terriblement spectaculaire et d'un gore sanguinolent au réalisme saisissant, 30 Jours de Nuit frétille et distille un climat anxiogène diffus au fil d'affrontements intrépides perpétrés par des vampires erratiques. C'est simple, il y avait belle lurette que nous n'avions pas pu contempler devant l'écran des goules aussi fétides dans leur morphologie taillée à la serpe. Vêtus en costard noir, David Slade a réussi à donner chair à des goules épouvantablement vicieuses dans leurs exactions meurtrières (elles surveillent leurs proies du haut des toitures des maisons pour ensuite encercler certaines d'entre elles avec une vanité condescendante !). Il faut les voir se faufiler sous les chalets et se projeter à une vitesse vertigineuse sur les victimes pour les égorger avec une sauvagerie primitive !
En jouant le plus souvent la carte du huis-clos oppressant, le réalisateur insuffle un suspense continu pour l'épreuve de force impartis aux survivants, contraints d'accéder d'un refuge à un autre pour se prémunir de la menace vampirique. La puissance visuelle qui émane de sa scénographie nocturne contrastant avec la clarté d'une neige endeuillée nous immerge dans un environnement cauchemardesque prédominant.
Au point d'orgue escompté, on pardonne l'aspect un peu décevant de son revirement héroïque (dès que leur leader est anéanti par l'un des survivants, la clique des vampires décide trop facilement de rebrousser chemin) et on se rattrape sur son épilogue désenchanté d'une beauté onirique clairsemée !
Sobrement dominé par le caractère valeureux des protagonistes (Josh Hartnett et Melissa George forment un duo d'amants attachants dans leur reconversion sentimentale), 30 Jours de Nuit mise sur la fonction du divertissement efficace avec son lot d'action cinglante et d'éclaboussures de sang. Rehaussée d'une atmosphère cauchemardesque terriblement palpable, on reste surtout impressionné par l'aspect délétère de ces vampires contemporains incroyablement classieux dans leur morphologie démoniaque.