Bordel de culte !
Après LA NUIT DES MORTS VIVANTS et ZOMBIE, Romero poursuit sa saga horrifique dite « zombiesque » avec ce trosième opus, de grande cuvée.
L'ambiance du film s'avère particulièrement sombre, contrairement à ZOMBIE, et les scènes d'action s'y font plus rares. L'intrigue se situe entièrement à l'intérieur d'un silo à missile où des soldats se refugient. Le tout nous assène un terrifiant sentiment de claustrophobie; sur ce point-là, on constate d'ores et déjà que Romero connait son métier.
Tout en distillant une atmosphère étouffante, le réalisateur n'a guère délaissé sa critique acerbe sur la dégénérescence américaine, qu'il développe encore davantage sur ce troisième volet.
LE JOUR DES MORTS VIVANTS apporte, étrangement, pour la première fois une dose de tendresse, aussi dérisoire soit-elle, dans le monde si morbide de Romero, à savoir la relation tour à tour particulière et touchante que se livrent un chirurgien et un zombie pas tout à fait comme les autres.
Contraste d'une intrigue aux événements jusque là relativement feutrés, l'orgie sanglante surgissant vers le dernier quart du métrage est loin de faire dans la dentelle. Le spécialiste Tom Savini s'en donne à coeur joie en nous pondant un florilège d'atrocités visuelles indescriptibles, où se mêlent tripaille, cannibalisme et autres joyeusetés sanguinaires, dans des flots d'hémoglobine.
Deux scènes, particulièrement, marqueront à jamais leur empreinte dans le Gore hardcore: la première où un militaire se fait arracher la tête par une horde de morts vivants déchainés, puis surtout la seconde, qui montre le chef sadique des troufions se faire littéralement déchiqueter en deux par les macchabées ambulants. Un pas de plus dans la violence graphique extrême était désormais franchi.
Si LE JOUR DES MORTS VIVANTS ne possède pas l'ambiance incroyable qui fait la force de ZOMBIE, son prédécesseur, sa réalisation, son ton grand-guignolesque et son propos demeurent à l'honneur.
Les amateurs de Gore outrancier pourront se délecter des vingt dernières minutes de l'ensemble, véritable et incontournable amas de tripailles, profondément écoeurantes.
Note: 9,5/10