Joshua

-> Les films d'horreur, fantastique, SF...

Messagepar Oh My Gore » 18 Janvier 2008, 15:49

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Titre original : Joshua
Réalisé par George Ratliff
Ecrit par David Gilbert & George Ratliff
Avec Sam Rockwell, Vera Farmiga, Celia Weston, Dallas Roberts, Michael McKean & Jacob Kogan...
Année : 2007
Pays : USA
Durée : 106 min

.: L'HISTOIRE :.

Une petite famille américaine mène une vie parfaite en plein Manhattan jusqu'à la naissance de leur deuxième enfant. Peu de temps après l'arrivée de la petite Lily, son frère Joshua, 9 ans et surdoué, adopte un comportement tout d'abord étrange et qui va très vite devenir inquiétant.Les parents voient alors leur petite vie parfaite se transformer en cauchemar...

.: LA CRITIQUE :.

En alliant le sens du rythme propre aux suspenses à la profondeur des drames, "JOSHUA" relève avec brio le défi de captiver et de fasciner le cinéphile, d’un bout à l’autre du film. En ajoutant à cette formule une distribution étincelante, le résultat frise la perfection. Alfred Hitchcock lui-même n’aurait su faire mieux.

Les films où de jeunes enfants semblent tanguer vers le côté sombre de leur personnalité ont été nombreux à se succéder sur nos écrans. De "ROSEMARY'S BABY" à "LA MALEDICTION", le sujet a été traité à satiété. D’ailleurs, le remake de "LA MALEDICTION" en 2006 avait provoqué plus de rires que de frissons. C’est là qu’entre en ligne de compte "JOSHUA", une véritable bouffée d’air frais dans un genre qui s’essouffle depuis plusieurs années. Sans réinventer le genre, ce film lui redonne à tout le moins ses lettres de noblesse.

À la naissance de sa soeur, le jeune Joshua commence à adopter un comportement résolument troublé, voire dérangeant. Il sombrera graduellement dans une psychose durant laquelle il manipulera ses parents avec autant d’adresse qu’il joue du piano. "JOSHUA" flirte avec le drame d’horreur et le suspense psychologique sans jamais s’ancrer dans un genre trop sombre. Les rues de New York passent de la pénombre à la lumière au gré du scénario, et l’adroite réalisation de George Ratliff insuffle également au récit un rythme qui permet au cinéphile de ne jamais vouloir quitter l’écran des yeux.

En effet, grâce à son scénario habilement ficelé, "JOSHUA" capte l’attention dès les premiers instants avec ses rebondissements intelligents élaborés avec finesse. Ce qui aurait pu être un ramassis de clichés remâchés au goût du jour s’avère être un divertissement habile et impressionnant.

Sam Rockwell ("GALAXY QUEST") et Vera Farmiga ("LES INFILTRES") livrent tous deux des prestations irréprochables dans la peau de parents déboussolés. Ils démontrent que c’est en défendant des rôles à la hauteur de leur talent que les acteurs parviennent réellement à s’épanouir.

Le jeune Jacob Kogan marque quant à lui ses premiers pas au cinéma dans le rôle-titre. Il fait montre d’un réel potentiel, donnant avec aise la réplique à des acteurs déjà bien établis. Comme la totalité du film repose sur son talent, la distribution artistique était primordiale pour assurer un résultat étincelant. Le défi est relevé avec brio, et le résultat est solide.

Prenant et captivant, "JOSHUA" a tout d’un petit bijou cinématographique. Sans prétention mais d’une rare efficacité, voilà un film qui saura sans aucun doute faire son chemin vers le coeur des cinéphiles.

Note de cendrillon is dead : 8 sur 10

Critique de Joshua sur Oh My Gore !
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Messagepar asath » 15 Mai 2008, 20:01

Date de sortie : 30 Avril 2008
Réalisé par George Ratliff
Avec Sam Rockwell, Vera Farmiga, Celia Weston
Film américain.
Genre : Drame, Thriller
Durée : 1h 45min.
Année de production : 2007
Interdit aux moins de 12 ans


Synopsis
Dans leur superbe appartement de l'Upper East Side, Brad et Abby Cairn célèbrent la naissance de leur deuxième enfant, Lily. Joshua, le grand frère, ne voit pas l'arrivée de sa soeur d'un bon oeil. D'une intelligence et d'une précocité rares, sa politesse et son calme apparent contrastent fortement avec son âge et masquent à peine la jalousie viscérale qu'il éprouve envers sa petite soeur.
La vie de famille va peu à peu se fissurer. Entre les pleurs incessants de Lily et les travaux de rénovation de l'immeuble, entre l'étrange dépression postnatale d'Abby et les événements troublants que le couple va vivre, l'existence de rêve de la famille Cairn va virer au cauchemar.
Est-ce le fruit du hasard, d'un redoutable concours de circonstances, ou sont-ils la proie d'un esprit maléfique et machiavélique, celui de Joshua ?

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Messagepar SUSPIRIA » 01 Novembre 2010, 12:44

Un an avant la bombe Esther et deux ans après le tétanisant The Children, Georges Ratliff s'était déjà attelé au thème de l'enfance maléfique avec un sens de suggestion payant où la nuance avec les deux films cités auparavant s'affirme par un refus catégorique d'effets chocs démonstratifs, traditionnels à ce genre de métrage. Ici, tout est caractérisé par la tension psychologique progressive de nos personnages, davantage éprouvés, au bord de la crise de nerf, coexistant dans une ambiance perçante d'oppression !

Joshua, le film prend son temps dans sa première partie à faire évoluer nos personnages cloitrés dans un appartement new-yorkais avec l'arrivée de leur second nouveau-né. Une petite fille que Joshua ne pourra jamais accepter et qui décidera à cet instant précis d'annihiler la cellule familiale avec un sens de manipulation aigue du haut de ses neufs ans !
Par petites touches, George Ratliff va installer de manière insinueuse un piège machiavélique autour de cette famille qui était des plus épanouie avant l'arrivée de leur petite fille Lilly. Les premiers signes d'hostilité de Joshua envers ses parents apparaitront en pleine représentation d'un concours de piano infantile livré en spectacle devant une foule parentale attentive face au talent musical de leur petit génie. Avec un esprit de provocation irritant et insolent, Joshua composera un air de piano volontairement destructuré dans ses notes déployées, entre comptine enfantine démotivée et lourd tempo lugubre et sinistre.
L'anxiété des parents va peu à peu s'accentuer quand chaque nuit ils vont être témoin des cris et des pleurs inopinés que Lily exprimera en guise de rancoeur alors que les premières semaines elle n'avait pas manifesté un seul signe d'irritabilité expansive.
C'est dans un premier temps la mère qui perdra pied face à l'ambiance anxiogène qu'il règne dans l'appartement et au vu de l'attitude incompréhensible de sa petite fille assoupie dans la chambre d'à côté, davantage agitée et apeurée durant chaque nouvelle nuit.
Un climat rendu insolent et destabilisant, dérangé par les subtiles provocations de Joshua, jeune enfant surdoué passé maitre dans l'art et la manière de jongler avec ses proies comme le fait d'improviser une partie de cache-cache avec sa maternelle fragilisée. Ce qui aboutira à un accident émis d'avance portant gravement atteinte à l'état de santé dépressif de la mère en situation précaire.
Le ton dérangeant, voir malsain de l'environnement familial va monter d'un cran quand l'un des protagonistes du récit sera victime d'un tragique incident devant un témoin primordial.

C'est cette seconde partie haletante, stressante qui va permettre de monter d'un cran la tension insidieusement établie pour nous soumettre à un rapport de force entre le père et ce jeune bambin diabolisé. Une violente confrontation improbable d'un homme en état de marasme, avoisinant le bord d'un abîme et qui alourdira grandement une potentielle rédemption d'un enfant tendancieux impossible à réhabiliter.
Ce qui frappe et dérange davantage dans Joshua, c'est son réalisme prégnant qui s'impose à l'esprit face au caractère subtil d'un enfant surdoué décidé à mener un enfer lentement établi à sa progéniture.
Ce sentiment d'angoisse persistant et de climat pervers davantage suffocant mise sur le fait que le meurtrier est un enfant de 9 ans. Non pas qu'il est ici un être surnaturel possédé par une entité maléfique mais un simple enfant presque normal, à la différence qu'il se révèle très intelligent, étrangement calme et dénué de moralité. C'est sa jalousie et son manque d'affectivité à son égard qui fera que ce gamin décidera d'accomplir son intolérable rancune vindicative.
Chaque situation du film est d'autant plus perturbante que les rebondissements se révèlent crédibles car ils ne cèdent jamais aux effets faciles ou au grand-guignol. Le récit est austère, méthodique et prodigieusement enrayé dans une ferme tension qui ira en crescendo.

La mère campée par Vera Farmiga est étonnante de fragilité et de détresse dans son caractère maternel en instabilité, laminée par l'insolence et l'attitude imperturbable, tendancieuse de son rejeton audacieux.
C'est le glaçant Jacob Kogan qui interprète le petit Joshua, docilement inquiétant dans un accoutrement vestimentaire austère, son visage terne et blafard et sa vétuste coupe de cheveux volumineuse. Son attitude discrètement pernicieuse, son impassibilité, sa patience réfléchie et son état d'esprit dérangé compromis au mal impressionne et confine lourdement au malaise comme le fait d'assister à ses odieux méfaits face à une vidéo découverte par son père, stupéfait de voir les agissements pervers et sournois de l'irrévérence de son fils martyrisant avec sérénité un nouveau-né !
Sam Rockwell dans le rôle d'un père affirmé, pris dans une spirale irréversible est tout aussi convaincant dans sa trajectoire inopinée. Un homme autoritaire et équilibré qui ne verra pas arriver le piège concocté, jusqu'à y perdre pied face à l'état d'esprit perfide de son fils dénué du moindre sentiment ou de compassion envers ces progéniteurs.

Joshua est un excellent drame horrifique devant tout au caractère psychologique de ces personnages imbriqués dans un cauchemar finaud parfaitement crédible jusqu'à son étonnant final nihiliste que personne n'aura vu venir.
Sans jamais céder aux facilités et effets chocs escomptés, Joshua laisse des traces, intrigue, inquiète et destabilise dans une ambiance malsaine et suffocante subtilement tempérée. A ranger sans complexe aux côtés des brillantes réussites Esther et The Children.

RECOMPENSES: Prix du Meilleur acteur (Sam Rockwell) et Mention spéciale au festival de Sitgès en 2007.
Prix de la Meilleure photographie au festival de Sundance en 2007.
Nominé au Grand prix du jury à Sundance en 2007
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