Oh My Gore ! - Forum

[Remy]

ENFANCE

Joseph J. Spagnuolo nait le 28 octobre 1936 à New York.

Joe Spinell : Je joue depuis toujours. A 9 ans je faisais de la radio, j’y jouais les chefs de gangs. Je connaissais déjà la plupart des rôles de méchants.

Sa sœur, Grace Raimo, confirme : Il se baladait toujours dans notre appartement, les mains autour du cou comme si quelqu’un l’étranglait.

Le jeune Joe trouve refuge dans les cinémas de son quartier pour fuir une réalité terne. Obligé de subvenir aux besoins de sa famille (son père est malade et un de ses frère est atteint de troubles mentaux qui l’empêchent de travailler), Joe fait le taxi pendant 9 ans. Joe le Taxi, c’était lui !

LE PARRAIN

Il obtient un rôle dans Le Parrain grâce à sa sœur.

Grace Raimo : La meilleure amie de ma belle-sœur était marié à Mario Puzo (Ndlr: l’auteur du Parrain). Elle m’avait dit qu’ils allaient faire le film. J’ai écrit une lettre de 6 pages pour vanter ses mérites d’acteur. Joe était naturel sans avoir pris aucun cours. Trois semaines plus tard, j’ai reçu une réponse lui proposant d’auditionner. C’est ainsi qu’il a eu le rôle .

Joe dira plus tard: Après Brando, j’étais l’acteur le mieux payé. D’après William Lustig : il avait été embauché à la journée. Il avait demandé à Coppola s’il pouvait venir sur les tournages pour apprendre le métier. Coppola aimait tellement Joe qu’il l’a gardé sur le film plus de 6 mois. Un des acteurs notait tous les jours sa présence comme s’il travaillait. Tous les acteurs sauf Brando étaient payé au salaire minimum. Joe a été payé des milliers de dolars.

JOE AU GRAND CŒUR

Fêtard invétéré, doté d’un sens de l’humour ravageur, Joe Spinell est aussi un homme généreux. Il aide sans compter les jeunes acteurs, les maquilleuses, les techniciens en leur trouvant du boulot. Au restaurant, c’est souvent lui qui règle la note.

Un ami : Il achetait des pizzas pour les sans-abris. Joe était humble, il allait parler aux putes de Time Square. Il aimait les gens et croyait en eux.

SPINELL ET STALLONE

Dans les années 70, un des jeunes acteurs que Joe prend sous son aile se nomme Sylvester Stallone.

Wiilam Lustig : Joe l’a déniché. Stallone voulait jouer comme figurant dans Le Parrain, mais ils ne l’ont pas pris. Personne ne voulait donner sa chance à Stallone. Joe lui donnait de l’argent pour payer son essence, nourrir les siens. Il croyait en lui.

Quand Stallone décroche le gros lot dans Rocky, Joe aussi est de la partie. Par la suite on a pu le voir avec Sly dans Rocky 2 et Les faucons de la nuit.

Lustig : Ils ont été amis jusqu’à ce que Sly devienne populaire. Après ils se sont brouillés. Son manager, à mon avis, l’a éloigné de ses anciens amis.

L’AMOUR DU JEU

William Lustig : Joe adorait jouer. Il acceptait tous les rôles, il adorait travailler. Jouer, c’était toute sa vie. Pour Joe, il n’y avait pas de « petit rôle ».

Sonny Grosso: Il n’avait pas besoin de se concentrer. Joe pouvait être en train de chier, si on lui disait « Spinell, c’est à toi ! », il était là ! J’ai rencontré Joe sur le tournage de Question of honor (Le prix de l’honneur). Pour vous montrer qui était Joe, il y avait une scène où un type devait entrer dans un tribunal pour témoigner, et il devait porter une cagoule. Les acteurs contactés avaient tous refusés le rôle, car on ne pouvait pas les voir. A la fin de la scène, le type est venu me voir. Je ne savais pas qui c’était. Il a enlevé sa cagoule, et c’était Joe ! Joe avait appris qu’il y avait un problème et s’était proposé. Sans faire d’histoire…Il était comme ça. Vous savez, quand Joe était votre ami, c’était pour la vie.

Richard Lynch (un acteur qui est aussi sur SecondsCouteaux.com): Il osait se présenter à des pointures comme Francis Coppola ou William Friedkin. Il n’était absolumment pas impressionné par leurs noms, il s’en foutait. Il était engagé à chaque fois, ça plaisait. « Allez, disait-il, allez Billy, tu as besoin de moi pour ce film !» « Je n’ai pas de rôles pour toi, Joe ! » « Mais si, fais-moi confiance, Billy ! »

LA NEUVIEME CONFIGURATION

Le film se tourne à Budapest, dans les années 70. Le régime totalitaire est si redouté que la ville a un taux de criminalité excessivement bas. Mais on peut compter sur Spinell pour gonfler les statistiques. Explications.

Un soir, il sort en compagnie de Stacy Keach et Jason Miller faire la tournée des bars. (Richard Lynch était resté à l’hôtel se taper une belote avec Tom Atkins et Robert Loggia, on suppose). Passablemnt éméchés, nos trois lascars sont impliqués dans une bagarre de rue. Jason Miller se souvient : En fait, on a été entrainé dans une toute petite bagarre, à l’ancienne, avec deux Russes…non… deux Allemands (Ndlr : ça fait rois contre deux, ça, Jason !)des coups de poings fusaient, et on a fini en prison. Nous étions devenus les criminels de Budapest !. C’est finalement l’ex-femme de Spinell qui prévient Richard Lynch, ce dernier s’empressant d’aller les sortir de là. Jason Miller : Les flics nous demandaient : « Est-ce que vous pouvez nous parler du Parrain. Et Joe s’est lancé dans l’histoire du Parrain, les flics buvaient ses paroles.

SES AMOURS

William Lustig : Joe était marié à une actrice porno. Je me souviens qu’avant leur mariage, un de ses films s’appelait Autobiography of a flea. Joe avait dit : « Allons voir ce film ! » J’ai répondu que je n’irais pas voir un film où sa petite amie baisait à l’écran. « Mais c’est rien ! », a-t-il dit, « on y va ! ». On est donc allé voir le film et dès que sa femme ou une autre actrice faisait une remarque stupide destinée à être drôle, Joe éclatait de rire ! C’était très gênant de voir sa petite amie faire l’amour comme ça. On quitte la salle, puis Joe m’arrête et me fait : «Ecoute, dans la scène avec le type, elle le lèche à peine, elle ne le suce pas vraiment, c’est le type qui la baise dans cette scène et elle n’a pas l’air d’aimer. » Moi je pensais « oh mon dieu ! ». Là ou la plupart des types seraient partis en courant, Joe, lui, regarde le film et dit « il faut que je l’épouse.»

TALENTS

Jason Miller : Joe était un homme complet, ne vous y trompez pas ! Il écrivait de la poésie, il savait peindre, chanter, danser, il savait tout faire !

MANIAC

A la fin des années 70, Joe est embarrassé. Elia Kazan lui propose un contrat pour 5 films. Très bien. Mais à la même époque, Joe est approché par deux jeunes gens, William Lustig et Andrew Garroni, pour jouer dans un film d’horreur au budget riquiqui, Maniac. Spinnel fera finalement le choix le plus risqué et se lance dans l’aventure. Il croit en Lustig, participe à l’élaboration du script, met 6000 dollars de sa poche (sa paye de Cruising) et devient ainsi producteur exécutif sur le film. Le tournage fut épique (tourné à l’arraché, sans autorisation) mais Joe n’abandonna jamais.

Lustig : Sa folie était à son apogée quand il a fait Maniac. Je crois vraiment que c’est le marketing des producteurs d’Analysis Films qui a aidé Maniac à devenir légendaire. Ces types sont arrivés avec ce chef-d’œuvre (l’affiche ndlr) qui nous a tous choqué la première fois qu’on l’a vu. Joe l’était car il voulait son visage sur l’affiche. On avait du le lui promettre à un moment ou à un autre . Mais son visage n’y était pas et ils avaient créé un affiche avec ce qui semblait être une énorme erection dans son pantalon.

SA MERE

Maman Spinell tient une grosse place dans la vie de Joe. Il vit avec elle dans le Queen, elle l’accompagne aux auditions, le cherche quand il s’absente trop longtemps avec ses copains. On peut sentir cette complicité à la fin des Frénétiques, dans cette scène hallucinante où ils partagent tous les deux un joint de marijuana (Passe moi le joint ! lui dit sa mère !)

LE DEBUT DE LA FIN

Lustig : Son penchant pour l’alcool et la drogue augmenta après Maniac. Le succès du film a du dévélopper certains aspects de son comportement.

Le comédien Robert Forster (Jackie Brown) se rappelera longtemps la vision d’un Spinell, au bar d’un grand hôtel, en train de s’enfiler verres sur verres, vêtu d’une robe de sa mère.

La mort de sa mère lui porte un coup fatal. Un de ses amis se souvient : Chaque fois qu’on rentrait chez lui, il disait « On est revenu, Maman ». Il n’a jamais pu se remettre de sa mort. C’est une période de déclin suicidaire pour Joe. Pourtant hémophile, il n’hésite pas à se battre dans les bars avec des bouteilles cassées. William Lustig souhaite l’embaucher pour une courte scène dans son Relentless mais Joe décline l’invitation : j’ai perdu mon dentier, je ne suis pas visible .

LE MYSTERE DE SA MORT

Joe meurt le 13 janvier 1989. Il est retrouvé chez lui, allongé sur son canapé, semble-t-il, vidé de son sang suite à une coupure. Plusieurs explications sont avancées : arrêt cardiaque causé par l’abus d’alcool et de drogue, chute mortelle dans sa salle de bain, suicide. Mais nous ne connaîtrons jamais la vérité.

William Lustig : Il avait gardé la tête coupée de Maniac, et l’avait mise dans son salon sur sa télé . Comme il était hémophile, il y avait énormément de sang dans son salon. Quand les flics ont fait irruption dans la pièce, ils ont vu tout ce sang et la tête sur la télé, ils ont pris peur. Joe a du trouver ça drôle, c’était son type d‘humour.

filmo

# Rapid Fire (1990) .... Hansen

# Maniac 2: Mr. Robbie (1989) .... Mr. Robbie
# The Undertaker (1988) .... Uncle Roscoe
# Married to the Mob (1988) .... Leonard 'Tiptoes' Mazzilli
# Deadly Illusion (1987) (as Joe Spinnel) .... Crazy Man in Gun Bureau
... aka I Love You to Death
... aka Love You to Death (USA)
# The Pick-up Artist (1987) .... Eddie
# The Messenger (1987/I) .... Rico
... aka Messagero, Il (Italy)
# Cugino americano, Il (1986) .... Joey, New York Goon #1
... aka Blood Ties
# The Whoopee Boys (1986) .... Guido Antonucci
# The Children of Times Square (1986) (TV) .... Street Vendor
... aka Street Wise (Australia: video title)
# Hollywood Harry (1986) .... Max Caldwell
... aka Harry's Kingdom
... aka Harry's Machine
# Out of the Darkness (1985/I) (TV) .... Jim Halsey
# Eureka (1984) .... Pete
# The Big Score (1983) .... Mayfield
# Trackdown: Finding the Goodbar Killer (1983) (TV) .... Escobar - Doorman
... aka Trackdown (USA: short title)
# The Last Fight (1983) .... The Boss
# Losin' It (1983) .... Border Patrolman
# Vigilante (1983) .... Eisenberg
... aka Street Gang
# Walking the Edge (1983) .... Brusstar
... aka The Hard Way
# One Down, Two to Go (1982) .... Joe Spangler
# Monsignor (1982) .... Bride's Father
# The Last Horror Film (1982) .... Vinny Durand
... aka Fanatic
... aka Fanatical Extreme (USA: video title)
# Night Shift (1982) .... Manetti
# A Question of Honor (1982) (TV) (uncredited) .... Masked witness
# National Lampoon Goes to the Movies (1982) .... Agent/M.C. ("Success Wanters")
... aka National Lampoon's Movie Madness (UK: video title)
# Nighthawks (1981) .... Lt. Munafo
... aka Hawks
# The First Deadly Sin (1980) .... Charles Lipsky
# Melvin and Howard (1980) (uncredited) .... 2nd Go-Go Club Owner
# The Ninth Configuration (1980) .... Spinell
... aka Twinkle, Twinkle, Killer Kane
# The Little Dragons (1980) .... Yancey
... aka Dragons (UK: video title)
... aka Karate Kids USA
# Brubaker (1980) .... Floyd Birdwell
# Nightside (1980) (TV) .... Michael Vincent
# Maniac (1980) .... Frank Zito
# Forbidden Zone (1980) .... Squeezit's Father
# Cruising (1980) .... Patrolman DiSimone
... aka William Friedkin's Cruising (USA: closing credits title)

# Vampire (1979) (TV) .... Captain Desher
# Rocky II (1979) .... Tony Gazzo
# Winter Kills (1979) .... Arthur Fletcher
# Last Embrace (1979) (uncredited) .... Man in Cantina
# Scontri stellari oltre la terza dimensione (1979) .... Count Zarth Arn
... aka Female Space Invaders
... aka Starcrash (International: English title)
... aka Stella Star
... aka The Adventures of Stella Star (USA)
# The One Man Jury (1978) .... Mike
... aka Dead on Arrival
# Paradise Alley (1978) .... Burp
# Big Wednesday (1978) .... Psychologist
... aka Summer of Innocence
# Nunzio (1978) .... Angelo
# Sorcerer (1977) .... Spider
... aka Wages of Fear
# Rocky (1976) .... Gazzo
# Stay Hungry (1976) .... Jabo
# Taxi Driver (1976) .... Personnel officer
# Next Stop, Greenwich Village (1976) (as Joe Spinnell) .... Cop
# 92 in the Shade (1975) .... Ollie Slatt
# Farewell, My Lovely (1975) .... Nick, Brunette's thug
# Strike Force (1975) (TV) .... Sol Terranova
... aka Crack
... aka Crackdown
# Rancho Deluxe (1975) .... Mr. Colson
# The Godfather: Part II (1974) .... Willie Cicci
... aka Mario Puzo's The Godfather: Part II (USA: complete title)
# The Seven-Ups (1973) .... Toredano the Garage Man
# Cops and Robbers (1973) .... Marty
# The Godfather (1972) (uncredited) .... Willie Cicci
... aka Mario Puzo's The Godfather (USA: complete title)

[Killjoy]

très beau thred Hellfucker !!
tu détailles très bien les passages de la vie de ce monsieur aux multiples facettes qu'était Joe Spinell, devenu incontournable figure du cinéma de part sa carrure impressionnante et ses immersions dans les rôles qu'il jouait...

[Remy]

CITATION (killjoy @ samedi 24 décembre 2005, 12:14)

très beau thred Hellfucker !! tu détailles très bien les passages de la vie de ce monsieur aux multiples facettes qu'était Joe Spinell, devenu incontournable figure du cinéma de part sa carrure impressionnante et ses immersions dans les rôles qu'il jouait...

merci mais j'ai eu des bonne sources et en+ tu connais la passion que j'ai pour joe

[Killjoy]

CITATION (hellfucker @ samedi 24 décembre 2005, 12:16)

et en+ tu connais la passion que j'ai pour joe

je me souviens d'une discussion très passionnée autour d'un plat de spaghetti carbonara !!
non plus sérieusement, on se fait plaisir à partager ses passions quand on les expose aux autres, moi c'est pareil pour d'autres films ou réals...
quand on est passionné on peut en parler pendant des heures durant...

[Maniak]

yep excellent topic Hellfucker!!

A mon avis cet acteur nous a tous marqué à jamais avec son inoubliable prestation dasn l'excellent Maniac de Lustig.

[Sir Gore]

L'un des plus grands comédiens que le cinéma ait jamais connu, sérieux....

Sa composition de psycho dans le chef-d'oeuvre Maniac m'a littéralement laissé sur le cul.

C'est bien souvent les meilleurs qui partent le plus tôt.

[Remy]

joe étais un acteur formidable avec un charisme impressionnant il restera une "gueule" du cinema mad in NYC et 1 acteur culte pour 1 generation de horror fans

[jeepers]

splendide acteur ,, personne ne pourra jamais lui arriver à la cheville.

[GoreObsessed]

les bonus de la version collector de Maniac nous apprennent plein de choses sur ce bonhomme, très intéressant !!

[Sebastien]

Maniac 2; pas moyen de le voir?