Jack l'Eventreur

-> Les films d'horreur, fantastique, SF...

Messagepar BRUNO MATEI » 07 Janvier 2011, 17:01

JACK L'EVENTREUR
Titre Original: Jack the Ripper / Der Dirnenmorder
Réalisateur: Jess Franco.
Année: 1976.
Origine: Suisse/Allemagne de l'Ouest.
Durée: 1H32.
Distribution: Klaus Kinski, Josephine Chaplin, Andreas Mannkopff, Herbert Fux, Lina Romay, Nikola Weisse, Ursula von Wiese, Hans Gaugler, Francine Custer, Olga Gebhard...

Sortie Salles US: 12 Octobre 1979.

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Jesús Franco Manera (né le 12 mai 1930 à Madrid) dit Jess Franco est un cinéaste espagnol.
Son premier long métrage est achevé en 1959 premier d'une longue série de plus de 200 films.
1962: l'Horrible Dr Orlof, 1966: le Diabolique Dr Zimmer, 1970: Les Nuits de Dracula, Eugénie de Sade, 1971: Vampyros Lesbos, 1973: La Comtesse Noire, Christina, princesse de l'érotisme, 1976: Jack l'Eventreur, 1980: Mondo Cannibale, 1981: Sadomania, l'Abime des Morts-vivants, 1988: Les Prédateurs de la Nuit, 1996: Killer Barbys

La petite histoire.
Entièrement tourné à Zurich au printemps 1976 et produit par Max Dora, l'inénarrable Jess Franco s'entreprend à une relecture du célèbre tueur en série anglais de la fin du XIXe siècle, Jack l'Eventreur. Pour s'octroyer d'une certaine crédibilité probante à son tueur de génie, il demande à Klaus Kinski de s'approprier le rôle qu'il accepte sans extravagance. Fort de son tempérament austère et ses tendances capricieuses incontrôlables, il exigeait durant chaque jour de tournage de toucher en main propre son cachet quotidien de 10 000 francs. En outre, l'acteur versatile n’était pas vraiment passionné à l'idée de ce projet car il était très amoureux de sa femme qui venait d'être enceinte.
Le planning du tournage n’était pas simple à gérer non plus, étant donné que Jess Franco tournait aussi un film érotique dans les mêmes décors de Jack l’éventreur. 

En 1888, dans le quartier londonien de Whitechapel, un tueur nommé Jack l'Eventreur sévit en toute impunité auprès de jeunes prostituées fréquentant des bas quartiers mal famés envers des clients peu recommandables.
Il semblerait que les meurtres perpétrés seraient l'oeuvre d'un médecin détenant dans sa demeure une plante médicinale à l'odeur particulière. C'est à un aveugle que l'on doit ce premier indice, ayant su reconnaitre sur les vêtements du tueur cette aura insolite au moment de la première agression nocturne.
Mais la police dubitative ne semble pas être en mesure de stopper les horribles méfaits et les meurtres crapuleux continuent sans restriction...


KINSKI / FRANCO: 2 ATOUTS PAYANTS.
Enième adaptation cinématographique d'un des personnages les plus célèbres du cinéma d'horreur et de suspense, ce Jack l'Eventreur au charme Bis implicitement attachant se révèle une excellente surprise et sans commune mesure l'un des meilleurs films oubliés et méconnus (un paradoxe !) de notre célèbre réalisateur prolifique touche à tout, Jess Franco.

Ce qui surprend dès le départ de l'entreprise, c'est le soin accordé aux décors naturels palpables et sensoriels comme ce petit lac que Jack l'éventreur entreprend quotidiennement en barque pour se déplacer en ville et rentrer chez lui, devant le témoignage quotidien de deux pêcheurs lambdas, incultes et commères. Il y aussi la beauté quelque peu gothique de certaines demeures londoniennes, comme ce bar classieux aux fauteuils de cuir, les ruelles sombres traditionnellement nappées d'un brouillard diaphane ou le spectacle festif et érotique d'un cabaret monochrome aux façades de tonalité rouge distingué. Un petit établissement flamboyant qui dispose derrière la tribune d'un décor gracile, verdoyant et fleuri avec en toile de fond un ciel bleuté légèrement voilé de cils nuageux. La forêt ténébreuse n'est pas non plus dénuée de beauté opaque et pastel avec ces éclairages subtilement bleutés quand notre tueur décide d'éventrer une jeune fille désespérée, bloquée contre le tronc d'un immense arbre. Pour cet acte frénétique, la scène se révèle particulièrement violente et crue dans la façon explicite de montrer de sang froid ce meurtre barbare et sanguinolent.
Plusieurs séquences sont d'ailleurs quelques peu corsées en terme d'imagerie gore puisqu'il s'agit de l'adaptation la plus sanglante et couillue, non exempt d'érotisme futilement grivois.

Traditionnellement, adjoint de sa trogne baroque et renfrognée, Klaus Kinski incarne avec aisance innée un personnage diabolique particulièrement terrifiant et dénué de raison dans son regard ardent. Une sobre prestance plutôt discrète dans son tempérament calme mais ambivalent, en concordance avec son profil impropre et malade d'un passé traumatique. Car ici, notre monstre aurait été martyrisé par sa propre mère qui était antécédement une prostituée putassière pratiquant des attouchements sexuels sur celui-ci, durant son enfance. Voilà pour la note d'originalité du tueur de Whitechapel chez Jess Franco, qui de surcroit, est contribué dans la besogne de ses meurtres d'une complice faible d'esprit, coupable de se débarrasser des corps découpés en morceaux qu'elle jettera machinalement dans le lac des environs !

WHITECHAPEL DANS L'AGREMENT DU BIS.
Si l'intrigue se révèle sans surprise et qu'aucun rebondissement ne vient empiéter l'enquête traditionnelle, la réalisation est suffisamment soignée et le rythme soutenu pour ne pas désintéresser l'intérêt du spectateur. En outre, l'interprétation honorable et surtout l'environnement naturel dans lequel évolue nos personnages, perçu de manière tangible par le spectateur crédibilise l'ensemble dans une ambiance agréablement vétuste, convaincante et réaliste.
Jack l'Eventreur est donc une bisserie comme on les aime: soignée, corsée et agréablement prégnante dans son univers fascinant et pernicieux.
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
Image
Avatar de l’utilisateur
BRUNO MATEI
Oh My Gore ! Fan
 
Messages: 1319
Inscription: 14 Novembre 2010, 10:25

Retourner vers Cinéma Horreur & Fantastique

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 12 invités