HUMONGOUS
Réalisateur: Paul Lynch.
Origine: Canada.
Année: 1982.
Durée: 1H34.
Distribution: Janet Julian, David Wallace, John Wildman, Janit Baldwin, Joy Boushel, Layne Coleman.
Sortie US : 11 Juin 1982
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Paul Lynch est un réalisateur, scénariste et producteur britannique de films et séries TV, né en 1946 à Liverpool (Royaume-Uni).
1973 : The Hard Part Begins, 1978 : Blood & Guts, 1980 : Le Bal de l'horreur (Prom Night), 1982 : La Malédiction de l'île aux chiens (Humongous), 1983 : Cross Country, 1986: Blindside, 1997 : No Contest II, 1999 : More to Love, 2004: The Keeper.
ANTHROPOPHAGOUS US.
Sorti en pleine période effervescente des slashers périodiques établis sur le canevas de Vendredi 13 (sexe, meurtres, drogue et camp de vacances), ce succédané établi dans la mise en forme d'un survival puéril peine à résister aux affres du temps tant la médiocrité s'imprègne de chaque minute écoulée.
Il faut préciser aussi que l'investigateur de ce projet n'est autre que Paul Lynch, le responsable du Bal de l'horreur, réalisé 2 ans auparavant. Un énième slasher déjà très moyen qui avait osé mixer Halloween et Carrie en reprenant l'actrice fétiche de Carpenter, Jamie Lee Curtis, accompagné du non moins célèbre (et regretté) Leslie Nielsen ! ?
En 1946, une femme se fait sauvagement violer par un homme alors que son berger allemand, témoin de la scène se jette sur l'agresseur pour le dévorer.
36 ans plus tard, un groupe de jeunes débarque sur une île mystérieuse dépourvu de toute vie humaine, en dehors d'une femme solitaire et de sa meute de chiens. Mais en arrivant sur les lieux, le groupe remarque des cadavres décharnés et décomposés d'animaux canins ainsi qu'un macchabée humain momifié, retrouvé dans une maison abandonnée.
Alors qu'une présence nuisible semble épier les environs forestiers, nos vacanciers davantage irrités vont disparaitre un à un.
En tant que série B ludique exploitant le filon prolifique du basique slasher movie mâtiné de survival, nous sommes indubitablement en droit d'attendre un film fun et outrancier comportant nombre de scènes gores jouissives et sexe soft folichon contemplés d'un regard coquin et amusé.
Le problème majeur avec Humongous, c'est que le réalisateur avare (ou présomptueux) va éluder ces ingrédients incontournables pour nous permettre de passer un savoureux moment entre potes ricaneurs et se fixer plutôt sur une potentielle ambiance de terreur et d'horreur dans une photographie nocturne totalement terne et vaine !
En dehors d'une scène d'intro assez violente et plutôt crue dans sa scène de viol imposée et l'égorgement qui s'ensuit d'un chien vorace contre l'agresseur, Humongous va pesamment échouer son récit dans une partie de cache cache forestier insulaire entre un groupe de jeunes décervelés et un tueur neuneu sorti tout droit d'une caverne mal éclairée !
Difficile alors d'éprouver un quelconque plaisir coupable au vu du résultat final d'une médiocrité éloquente où chaque séquence horrifique se verra contourné par le hors-champ lapidaire. Même le monstre toujours planqué dans l'ombre malfaisante ne sera qu'entraperçu aux tous derniers instants.
Si par rares moments, l'ambiance frivolement ténébreuse fait son p'tit effet gentillet, elle est furtivement assombrie par une musique assourdissante nullissime et une photo délavée exécrable. Tandis que la platitude des dialogues, l'interprétation inerte (en dehors de Janet Julian, inoubliable dans The King of New-York et à degré moindre dans New-York 2 heures du matin !), la mise en scène inexistante, le rythme imposé en langueur et l'opacité de cette agaçante texture visuelle désaturée peinent à éveiller un quelconque intérêt indulgeant.
Le final beaucoup plus énergique mais inutilement étiré (par les cheveux) dans un enchainement de scènes d'action ridicules et situations saugrenues laissent place à l'humour involontaire (libérateur !), surtout quand on voit apparaitre enfin au dernier moment la trogne à visage découvert de notre cannibal à tête de pizza au coin d'un incendie de grande envergure !
En citant le terme cannibale réfugié dans une île forestière, Anthropohagous n'est pas vraiment loin, surtout que la partition musicale électronique à base d'orgue funèbre pompe parfois laborieusement le thème du film de Joe d'Amato!
L'HOMME QUI NE SE MANGE MEME PAS LUI MEME.
Humongous est donc un médiocre produit de fond de couloir ayant de surcroit subi les affres du temps.
Un film d'exploitation à peine regardable qui pourrait sans doute uniquement contenter les nostalgiques des années 80, curieux (ou maso) de retenter l'expérience au charme superficiel, indéniablement désuet et obsolète.