HORROR HOSPITAL (La Griffe de Frankenstein)
Réalisateur: Anthony Balch.
Année: 1973.
Origine: Angleterre.
Durée: 1h28.
Distribution: Michael Gough, Robin Askwith, Ellen Pollock, Skip Martin, Vanessa Shaw, Dennis Price.
Sortie salles France: 7 Avril 1976. U.S: Avril 1975
FILMOGRAPHIE: Anthony Balch est un réalisateur anglais né le 10 Septembre 1937 à Londres, décédé en Avril 1980.
1963: William Buys a Parrot. Towers Open Fire.
1966: The Cut Ups
1970: Secret of sex
1972: Bill and Tony
1973: Horror Hospital
Dernier film du réalisateur ignoré Anthony Balch, Horror Hospital (ou La Griffe de Frankenstein) est une version réactualisée du fameux mythe de Frankenstein avec un accent prononcé pour le délire assumé. Cette farce grotesque toujours plus aberrante par son intrigue désincarnée entretient son caractère attachant par la galerie de personnages excentriques et d'idées grand-guignolesques sporadiques.
En guise de repos, un chanteur de rock part dans la ferme de santé du Docteur Storm dans une contrée anglaise. Durant son trajet ferroviaire, il fait la connaissance de Janet, une jeune blonde convoquée par sa tante, l'épouse du chirurgien utopiste. Cet hôpital reculé est en fait un laboratoire d'expériences insensées pratiquées sur des êtres humains lobotomisés.
Petit succès lors de sa sortie Vhs dans les vidéos-clubs des années 80, les fantasticophiles n'avaient pas manqué d'évoquer lors de discussions exaltées son fameux prologue inconcevable. A l'intérieur d'une limousine noire, deux hommes patibulaires installés à l'arrière attendent patiemment l'arrivée de deux fuyards aux abords d'une forêt ! Les proies étant rapidement localisées, la voiture s'engage furtivement pour les traquer, tandis que l'un des commanditaires s'engage à actionner le levier d'un boitier afin d'extraire de l'arrière du véhicule une lame acérée pour décapiter vivant les deux malheureux ! En guise de trophée, les têtes retombées pile-poil dans un panier disposé sous la lame d'acier ! Une situation totalement aberrante mais oh combien ludique puisque l'arme blanche encastrée à hauteur de pneu ne pouvait jamais avoir la faculté d'atteindre simultanément les têtes hautes des survivants !
La continuité du récit est fort heureusement du même acabit et regorge de séquences toutes aussi risibles ! Un couple qui s'était rencontré dans un train pour rejoindre la maison de repos du Dr Storm se retrouve pris au piège au milieu d'un odieux trafic d'humains. Pour preuve, ce médecin utopiste (notre vétéran Michael Gough, toujours aussi charismatique dans sa physionomie impassible !) souhaite dominer le monde en lobotomisant des badauds par greffe de cerveau pour les rendre insensibles à la douleur. Ces automates téléguidés par une machine révolutionnaire sont donc réduits à l'état végétatif, à la manière de zombies aphones, et déambulent hagardement dans les locaux sous l'agencement du Dr Storm. Nos deux héros déconcertés vont non seulement fréquenter ces trognes délavées mais aussi des géôliers pugnaces en combinaison de cuir, affublés de casque de moto, un assistant nain ambivalent, une tante sournoise et un monstre de foire, concurrent défaillant du Dr Phibes !
L'ingénuité inculte de nos deux protagonistes rendent leur mésaventure plutôt amusante à force récursive de se questionner sur les agissements suspicieux d'un personnel cynique et d'évènements inquiétants toujours plus ostentatoires. Surtout qu'un troisième luron tout aussi déficient va venir égayer l'aventure et s'introduire en interne de l'établissement pour tenter d'extraire nos deux héros des griffes du Dr Storm.
Les insatisfaites poupées déficientes du Dr Storm !
Ce joyeux bordel se vautrant dans l'incohérence la plus désordonnée se permet en outre d'insuffler une ambiance futilement glauque par ces décors blafards d'un centre médical où les draps imbibés de sang exaltent un parfum insalubre. D'ailleurs, l'intimité d'une brève scène incongrue s'improvise soudainement quand un monstre gluant réunit dans une chambre tamisée se met à battre à mort une godiche dévêtue livrée à sa guise et lardée de sang ! On sera également surpris du ton parfois décalé de l'entreprise émanant d'une truculence volontaire de la part du cinéaste, délibéré à désinhiber une épouvante vintage. En l'occurrence, Horror Hospital est un nanar encore plus plaisant à suivre par son esprit exagérément saugrenu qu'à l'époque discrète de sa sortie !