L'Homme Sans Ombre

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Messagepar BRUNO MATEI » 04 Octobre 2011, 11:34

L'HOMME SANS OMBRE
Titre Original: Hollow Man
Réalisateur: Paul Verhoeven. 2000.
Origine: U.S.A.
Durée: 1h59.
Distribution: Elisabeth Shue, Kevin Bacon, Josh Brolin, Kim Dickens, Greg Grunberg, Joey Slotnick, Mary Randle, William Devane, Rhona Mitra, Pablo Espinosa, Margot Rose.

Sortie en salles en France le 20 Septembre 2000. U.S: 4 Août 2000

FILMOGRAPHIE: Paul Verhoeven est un réalisateur néerlandais né le 18 Juillet 1938 à Amsterdam (Hollande).
1971: Business is business, 1973: Turkish Délices, 1975: Keetje Tippel, 1977: Le Choix du Destin, 1980: Spetters, 1983: Le 4è Homme, 1985: La Chair et le Sang, 1987: Robocop, 1990: Total Recall, 1992: Basic Instinct, 1995: Showgirls, 1997: Starship Troopers, 2000: l'Homme sans Ombre, 2006: Black Book.

Trois ans après son caustique pamphlet anti militariste avec le belliqueux Starship Troopers, Paul Verhoeven aborde le mythe de l'homme invisible et façonne à sa manière politiquement incorrecte la thématique du mal inné en chaque être humain.

Un scientifique surdoué est sur le point de trouver la formule adéquate pour rendre invisible toute forme humaine ou animale. Après avoir tenté l'expérience sur un gorille, il s'administre le serum dans ses propres veines et se retrouve dénué de toute enveloppe corporelle. Le problème est qu'il ne retrouve plus son apparence originelle après s'être réintroduit le produit. Peu à peu, il semble particulièrement fasciné par son immense pouvoir et sombre dans une folie meurtrière.

Mené à un rythme infernal et diaboliquement sardonique, notre pourfendeur hollandais Paul Verhoeven nous concocte une série B survitaminée privilégiant de prime abord un sens de l'efficacité imparable. Que ce soit au niveau des effets spéciaux révolutionnaires, constamment inventifs et d'une conduite d'un récit sans surprise mais continuellement captivant car mené avec une vigueur roublarde pour clouer le spectateur sur son siège.
La première partie du film qui voit le déroulement d'un protocole mené par un groupe de scientifiques appatés par la gloire, s'approprie d'un caractère spectaculaire en utilisant ingénieusement un florilège d'effets spéciaux hallucinants de réalisme pour authentifier l'invisibilité du sujet expérimenté. La manière adroite dont Verhoeven utilise son artillerie de trucages novateurs n'est jamais gratuite pour à contrario servir sa trame davantage perfide et délétère.
Et en ce qui concerne l'argument ombrageux, le réalisateur dépeint ici le profil d'un ambitieux personnage dépassé par sa prodigieuse invention scientifique qu'il a lui même façonné mais qui va peu à peu la mener à sa perte pour le faire sombrer dans une haine bestiale. Frustré et jaloux de ne pouvoir renouer avec sa précédente idylle d'une ex petite amie partie batifoler dans les bras d'un autre héros, Sebastian va utiliser son nouveau don de l'invisibilité pour se venger de ses comparses et de sa société prête à le congédier, faute de son échec professionnel.
C'est d'abord la frustration sexuelle qui interesse ici Paul Verhoeven quand notre antagoniste, incapable de réfrêner ses pulsions et dépité de son échec sentimental, va s'entreprendre à rentrer chez une de ces voisines pour la matter tel un vulgaire voyeur et finalement oser la violer sauvagement. D'avantage conscient de ses capacités illimitées à pouvoir envisager des exactions immorales par l'invisibilité de son identité, Sebastian, toujours plus rancunier, opportuniste et avide de puissance orgueilleuse va se laisser attendrir par sa haine véreuse et sa révolte capricieuse pour envisager le crime en série.

La seconde partie se focalise vers une bondissante traque inlassable, une course poursuite haletante et spectaculaire engagée par notre groupe de scientifiques piégés à l'intérieur de leur labo par leur ancien leader opiniâtre déterminé à les exécuter un à un. Chaque péripétie remarquablement fignolée par une caméra virtuose utilise avec beaucoup d'efficacité l'environnement labyrinthique de ses décors d'un bâtiment industriel. De surcroît, une multitudes d'idées ingénieuses sont habilement exploitées quand nos protagonistes vaillants vont décider de se défendre contre la menace omniprésente de l'homme sans ombre apte à se camoufler dans n'importe quel recoin. Pour pimenter la frénésie des rebondissements perpétrés, les mises à morts sanglantes sont en prime violemment brutales, cinglantes et sans concession !

Comme disait Hitchcock, plus le méchant est réussi, meilleur le film sera ! Et on peut dire ici que le leitmotiv est respecté à la lettre tant Kevin Bacon endosse avec machiavélisme inné le rôle orgueilleux et misanthrope d'un odieux tortionnaire subitement éludé de toute moralité pour la quête personnelle du pouvoir le plus cupide. En effet, que ferions nous en pareil cas si nous avions un jour la capacité de se retrouver invisible ? Comme le héros, notre âme pourrait-elle se laisser happer par l'influence de nos bas instincts putanesques et irrémédiablement nous mener vers une tendance perverse volontairement assumée ! La ravissante Elisabeth Shue apporte aussi une étonnante ferveur dans son courage hors normes à combattre son ennemi et sauver ses acolytes pour la quête de la survie. Sa présence non dénuée de charme lascif va exacerber le rythme échevelé des incidents dans son interminable point d'orgue explosif culminant son apothéose dans la cage abyssale d'un ascenseur déréglé.

Hormis une trame classiquement préconçue et d'un épilogue conventionnel virant dans la facilité redondante, Hollow Man trouve son impact émotionnel et sa percutante vigueur dans l'utilisation finaude de ses incroyables effets spéciaux débordant de fertilité. En prime, son caractère contestataire ne manque pas de mordant pour illustrer sa thématique du Mal auquel l'homme opportuniste et mégalo est capable de commettre de pire pour parvenir à sa gloire égotiste. Rondement mené sans aucun temps morts et fougueusement interprété par des comédiens pugnaces, ce divertissement ironiquement indocile se révèle constamment jubilatoire.
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Messagepar asath » 06 Octobre 2011, 07:08

je l'ai vu mais aucun souvenir...
je crois que c'etait sans plus et surtout tellement loin de la version de l'homme invisible de 1933.
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asath
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