Guerrier de l'Espace, Le

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Messagepar SUSPIRIA » 03 Juillet 2010, 07:21

LE GUERRIER DE L'ESPACE, aventures en zone interdite.
Titre d'origine: Spacehunter: Adventures in the Forbidden Zone.

Réalisateur: Lamont Johnson.
Année: 1983.
Origine: Canada/Etats-Unis.
Durée: 1h30.
Distribution: Peter Strauss, Molly Ringwald, Ernie Hudson, Andrea Marcovicci, Michael Ironside, Beeson Carroll, Harant Alianak, Deborah Pratt, Aleisa Shirley.

L'ARGUMENT: Chasseur de primes, Wolff parcourt l’espace en compagnie de la belle Chalmers, à la recherche d’activités trépidantes et lucratives. Le crash d’une navette commerciale lui apportera ce qu’il cherche puisqu’une forte récompense est offerte pour la récupération de trois jeunes survivantes échouées en territoire hostile.

POINT DE VUE POSITIF: Lamont Johnson est un réalisateur de 7 longs-métrage dont "Viol et Chatiment" qui avait fait son petit effet à l'époque des années 70, mais il est aussi acteur, producteur et scénariste américain.
"Le Guerrier de l'Espace" sera son dernier film avant de se consacrer pleinement aux séries T.V en tant qu'acteur ou plus rarement derrière la caméra comme Charmed, les experts miami, Fastlane, New-York police blues, Felicity, Urgences. Il aura même réalisé 2 épisodes de la 4è dimension créé par Rod Serling pour la saison 3 et 4.

Dans une époque lointaine, à des millions de kms de la Terre, trois terriennes vont s'égarer sur une zone interdite nommée Terra 2. Elles vont fugacement être kidnappée par l'odieux Overdog, un chef totalitaire omnibulé par la chair ferme de tendres humaines fraichement jeunes et belles.
Wolf, un aventurier solitaire aura pour mission de récupérer ses trois demoiselles emprisonnées dans un lieu resté secret avant de rencontrer sur sa route une nécrophage obtue et casse bonbon décidée elle aussi à participer à l'aventure haute en couleurs !

En 1981 explose la bombe "Mad-Max 2" de Georges Miller, succès phénoménal public et critique dignement récompensé du grand prix à Avoriaz en 1982. La franchise est lancée et une multitude de série B et Z vont pululées sur les écrans durant toute la décennie 80. Ce sont en particulier les Italiens qui vont s'approprier le genre Post Nuke lancé par Miller pour commettre une multitude de nanars atypiques davantage savoureux à revivre de nos jours.
Mais l'américain Lamont Johnson va s'essayer lui aussi 2 ans après l'équipée sauvage du guerrier de la route avec ce "guerrier de l'Espace" qui sera de plus officieusement tourné avec l'expérimentation du relief pour rameuter un peu plus les foules.
Cette production au budget réduit mixant également la trilogie de Georges Lucas dans un space opéra d'opérette avec pistolet laser du plus bel effet restera l'un des meilleurs erzats du western science-fictionnel post-apocalyptique ou tout du moins un nanar fun et jouissif de la trempe d'une autre belle perle toute aussi friande: "Flash Gordon" de Mike Hodges réalisé un an auparavant !

Après une entrée en matière dans un vaisseau spatial voyageant dans une lointaine galaxie de pacotille, on entre rapidement de plein pied dans un désert aride inexploré aux nuances orangers pour un atterrissage forcé. Un décor homogène immersif qu'accompagnera tout le métrage sorti tout droit d'un western baroque dans une atmosphère futuriste aux teintes criardes avec ces vallées rocailleuses hostiles clairsemées de vastes étendues fantomatiques.
Quand arrive cette séquence d'intro bondissante pour nous en mettre plein les mirettes sans perdre de temps avec l'arrivée inopinée d'un immense voilier se trainant langoureusement sur des rails d'un chemin de fer trafiqué.
Tandis que Wolf planqué non loin de ce bateau insolite venu de nulle part ira tant bien que mal leur porter secours d'un guet-apens en estocade tout en étant témoin de la capture des trois terriennes par l'ennemi invincible commandité par Overdog.
Une séquence d'action semi hilarante par son déluge visuel d'engins motorisés farfelus, de véhicules blindés rouillés et métamorphosés avec ces marginaux laissés sur les bords de routes, des guerriers peu redoutés empilant leur rôle avec réelle conviction et des monstres ailés irradiés laissant s'échapper un mince fumigène rouge lors de leur traversée en plein air.
Ce gros délire chatoyant est réalisé avec les moyens du bord, fabriqué de bric et de broc mais l'alchimie diablement fun et sympathique fonctionne admirablement dans le second degré et c'est cette ambiance chaleureuse, communicative que Lamont Johnson va imprégner durant toute l'aventure riche en couleurs et péripéties malgré la vacuité d'un scénario mince comme un filet sans aucune surprise.

Il faut dire aussi que le couple interprété par Peter Strauss (les héritiers) dans celui du guerrier Wolf, étonnament à l'aise dans un rôle viril personnel si impromptu ainsi que sa complice, l'inconnue Molly Ringwald, jeune fille rebelle, tête en l'air et désinvolte que Wolf va devoir malencontreusement se coltiner comme un boulet sont respectivement tout à fait convaincants dans leur état d'esprit chaleureux, modeste et trépidant.
C'est cette communion inattendue qui va ainsi créer l'attachement au spectateur dans leur humanité relevée et la loufoquerie bon enfant emprunt de naiveté dévoilée par sa jeune compagne impertinente et immature.

La suite des aventures se résumera à de multiples rencontres fantastiques entre deux prises de becs pour notre duo accompli à travers un bestiaire débridé composé de séduisantes amazones dévêtues, monstres marshmallow gloutons (celle là c'est moi qui vient de l'inventer !), créature mutante aquatique, enfants monstres irradiés et enfin pour terminer le tyran "Overdog", campé par le génial Michael Ironside, réduit ici à une créature mi-homme, mi-machine armé de gigantesques pinces à crabe métalliques au détriment de ses bras de chair.
Le final énergique se clôtura dans une sorte de thunderdome d'avant l'heure richement fourni de décors délirants, bariolés, enfumés dans un mélange de couleurs flashy et fluo pour ces nouveaux jeux du cirque futuristes passés maitre dans l'art de la cruauté. De multiples épreuves redoutées pour les pauvres victimes mises en pâture devant un public avide de sang et de hurlements d'agonie !

"Le Guerrier de l'Espace" fait partie de ces petits métrages naifs mais humblement généreux sans prétention aucune dont les années n'ont fait qu'amplifier le charme indéniable d'une production avant tout sincère pour livrer un spectacle haut en couleur, misant tout sur l'action et l'aventure fantastique autant qu'à ses deux héros sympathiques formant un duo inconoclaste au vif tempérament.
Avec le temps, de série B, "Le Guerrier de l'espace" aura accédé au niveau Z à cause de son budget inférieur dôté d'une partition musicale amusante héritée d'un Star Wars du pauvre ou Superman boiteux avec ses décors cheaps face à un univers kitch particulièrement soigné pour ses moyens financiers acquis. Sans compter que certains FX concoctés par Tom Burman réussissent parfois à tirer leur épingle du jeu et que l'accoutrement vestimentaire de certains protagonistes (en particulier notre guerrier Wolf) n'aura bizarrement pas vieilli non plus !
Un amour du Bis devenu un petit classique du genre.
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Messagepar Scars » 04 Juillet 2010, 16:40

Il me dit bien ce film. Je vais essayer de me trouver ça rapidement car ça fait un moment que j'ai pas vu de post nuke, et si l'atmosphère est aussi désolée qu'un Hardware alors ça devrait le faire !

Merci Susu pour cette chronique, très bien écrite par ailleurs.
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Messagepar SUSPIRIA » 04 Juillet 2010, 18:40

T'es fou Scars !!!! ne compare pas son atmosphère avec celle d'Hardware !!!! ça n'a rien à voir !!!! Hardware , on suffoce, le ton est beaucoup plus noir et y'a un côté cauchemardesque.
Ici c'est léger, fun et divertissant. Et effectivement il y a une belle atmosphère désolée assez évasive mais sans jamais tenter de nous inquiéter au 1er degré.
Attention Nanar quand même hein ! lol

J'te remercie Scars, ça fait toujours plaisir. ;) Et de rien...
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Messagepar ottorivers » 04 Juillet 2010, 18:52

Oui celui la est beaucoup plus fun et a un coté ringard.

Il est sortit en 3 D également, mais pas en France. Il est trouvable en DVD.

Pas un chef d'œuvre mais marrant. :)

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Messagepar san » 04 Juillet 2010, 19:29

...tout pareil que "scars", merci de prendre le temps de "pondre" de longues critiques qui donne envie.De plus je connaissais pas celui là non-plus!!!
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