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[SUSPIRIA]

LE GLADIATEUR DU FUTUR
Titre d'Origine: Endgame / Bronx Lotta Finale
Réalisateur: Joe D'Amato (Steven Benson).
Année: 1983.
Origine: Italie.
Durée: 1h38.
Distribution: Al Cliver, Laura Gemser, George Eastman, Jack Davis, Al Yamanouchi, Edmund Purdom, Bobby Rhodes.

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Joe d'Amato (né Aristide Massaccesi le 15 décembre 1936 à Rome, mort le 23 janvier 1999) est un réalisateur et scénariste italien.
1977 : Emanuelle in America, 1977 : Viol sous les tropiques, 1979: Buio Omega (Blue Holocaust), 1980:Anthropophagous, La Nuit Erotique des morts-vivants, Porno Holocaust, 1981: Horrible, 1982: 2020, Texas Gladiator, Caligula, la véritable histoire, Ator l'invincible, 1983: Le Gladiateur du futur, 1991: Frankenstein 2000

En 1981, sort sur nos écrans deux oeuvres charnières de la science-fiction post-apo, Mad-Mad 2 et New-York 1997. Une véritable mode est alors amorcée pour le genre ludique de la série B d'action futuriste. C'est surtout nos chers voisins transalpins qui vont s'empresser d'exploiter le filon mercantile pour mettre en amont nombre de péripéties frénétiques inspirées de la bande dessinée et du western spaghetti. La même année que le fleuron Z du genre, 2019 après la chute de New-York, Joe d'Amato nous livre sa version des faits avec le Gladiateur du futur. Un post-nuke tout aussi improbable et crétin mais suffisamment drôle et fertile en action pour passer un moment hilarant entre amis du samedi soir. Que le jeu de la mort commence !

En 2029, après une guerre nucléaire, le monde est devenu une terre polluée par la radioactivité alors que des mutants tentent d'y survivre sous la dictature fasciste d'un gouvernement corrompu. Participant une fois de plus à un célèbre jeu télévisé où chaque participant risque la mort au prix d'un gain faramineux, Shanon est un guerrier solitaire usant de bravoure pour combattre ces nouveaux gladiateurs du futur. En l'occurrence, le "jeu de la mort" se révèle truqué et Lilith, une mutante de classe B, va épauler Shanon pour lui éviter de tomber dans un traquenard. En échange, la jeune femme lui propose un marché pour l'aider à fuir la ville contaminée et s'expatrier dans une contrée paisible en compagnie de ses acolytes. Shanon accepte la transaction et commence à recruter une équipe de baroudeurs intrépides afin de mieux repousser l'antagoniste.

Avec l'entrée en scène d'un préambule aussi farfelu qu'inutile mais tout à fait ludique (la retransmission en direct live du fameux jeu de la mort auquel nos participants armés s'affrontent impitoyablement dans des sous-sols décrépits), Joe d'Amato et son collaborateur Georges Eastman (acteur mais aussi scénariste) nous érigent une énième bisserie Z à la hauteur des moyens précaires alloués.
Il faut d'abord souligner le plaisir immodéré de voir réunir à l'écran dans un même métrage une galerie de trognes de seconde zone bien connues des amateurs. Participent donc à l'aventure pour notre plus grand bonheur coupable, Al Cliver (l'Enfer des Zombies, le Chat Noir, l'Au-dela), Al Yamanouchi (2019, après la chute de New-York... 2020, Texas Gladiateur), Edmund Purdom (l'Avion de l'apocalypse, Emilie, l'enfant des Ténèbres, 2019...), Bobby Rhodes (Démons 1 et 2, Héros d'Apocalypse), Georges Eastman (Horrible, Anthropophagous) et enfin notre vénus des îles, Laura gemser (la série des Black Emanuelle). Avec des comédiens aussi aimables et inexpressifs dans leur jeu cabotin fort en diable, difficile de ne pas éprouver une sympathie attendrie face à leurs élucubrations verbales et péripéties échevelées menées sans répit.

Avec une trame d'une crétinerie puérile (notre valeureux Shanon doit sauvegarder une bande de mutants pour les évacuer du centre-ville irradié au prix de moults risques), nous allons donc suivre leurs vicissitudes fantaisistes auquel nombres d'antagonistes marginaux vont tenter de leur barrer chemin. Pour épicer l'intrigue, un officier fasciste et son armée de nazis font aussi partie de l'aventure pour tenter de retrouver et ravir un garçonnet doué de pouvoirs surnaturels !
Ainsi, durant ces tribulations futuriste post mad-max, vous ferez la connaissance de notre héros pugnace à la barbe impassible, d'un chinois taciturne sans pitié, d'un chef de gang grassouillet fort en gueule, d'un neurologue pacifiste bienveillant, d'un bad-guy obtus et increvable ou encore d'un colonel fasciste à la mine renfrognée. Mais aussi et surtout des mutants de Classe B (des contaminés à la physionomie vertueuse) et des mutants régressifs (des affreux jojos à la morphologie néandertalienne), d'une communauté d'aveugles clairvoyants (toujours plus nombreux quand leur confrère trépasse sous les balles de l'adversaire), d'une docile télépathe méditerranéenne et enfin d'un enfant prodige doué de télékinésie (il soulève des pierres et un véhicule militaire par la simple force de sa pensée !). Autant vous dire qu'aussi vide qu'une coquille d'oeuf soit la narration, le rythme vigoureux des scènes d'action, la verve des dialogues hilarants, les ringardise des décors de mines désaffectées ou de sous-sols industriels et le faciès de nos protagonistes ahuris compensent largement la nullité de l'entreprise pour nous offrir un grand numéro de cirque tout à fait attractif.

De la part d'un maître du Z qui tache (et du porno rentable), notre téméraire et regretté Joe d'Amato nous a une fois de plus conçu un nanar foireux constamment plaisant parce que façonné avec un sérieux et une foi inébranlable. Sans atteindre le niveau du fleuron du genre réalisé la même année par Sergio Martino (2019, Après la chute de New-York), le Gladiateur du Futur peut se targuer d'être l'une des réussites (mineures) du genre post-nuke au même titre que le dyptique Les Guerriers du Bronx.
Difficile alors de faire la fine bouche devant tant de fantaisie risible quand on est inconditionnel de bisserie transalpine bien ancrée dans les glorieuses années 80.
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