Frozen

-> Les films d'horreur, fantastique, SF...

Messagepar SUSPIRIA » 13 Septembre 2010, 12:40

FROZEN
Réalisateur: Adam green.
Année: 2010.
Origine: U.S.A.
Durée: 1H34.
Distribution: Emma Bell, Shawn Ashmore, Kevin Zegers, Ed Ackerman, Rileah Vanderbilt, Kane Hodder, Adam Johnson, Chris York, Peder Melhuse, Adam Green...

BIO: Adam Green (31.03.75) est un réalisateur, producteur, scénariste et acteur américain. Il s'est fait connaitre en France en 2006 avec son second film, Hatchet qui était un hommage aux slashers des années 80, imprimé d'humour et de générosité gore agrémentée d' FX concoctés à l'ancienne. Frozen est son 4è long-métrage qui lui aura aussi permis d'entreprendre l'écriture du scénario.

L'ARGUMENT: Trois jeunes skieurs, deux hommes et une femme vont malencontreusement se retrouver coincés sur un télésiège en pleine nuit et à l'approche d'une violente tempête. Rapidement, nos trois héros désemparés vont devoir faire face à un minimaliste espoir de survie.

L'ASPIRATION AVANT LA NEIGE EN DEUIL.
D'une trame limpide aussi basique mais génialement inédite et exploitée, Frozen est un calvaire horrifique d'un réalisme et d'une intensité à la limite du soutenable. Un petit film remarquablement réfléchi qui joue dans la cour des grands, dans son ingéniosité du montage et une structure scénaristique imparable qui ne va pas entacher d'une seconde l'intérêt du spectateur littéralement crispé sur son siège.
Pour ceux qui s'attendent à revoir une parodie d'une séquence clef des Bronzés font du ski avec Jean Claude Dusse peuvent passer de suite leur chemin car ce qui vous attend ici durant 95 minutes de tension dramatique éprouvée va vous plaquer au sol la tête creuse contre la rigidité d'un carrelage impassible.
Imaginez le concept sarcastique ! Trois jeunes adultes insouciants mais matures et équilibrés (et non bêtas de service comme on en a coutume de voir) profitent de leur bon temps au sport d'hiver. Mais à cause d'une erreur humaine accidentelle, nos trois skieurs vont se retrouver subitement emprisonnés sur le télésiège d'un téléphérique en pleine nuit glaciale, avec comme seule compagnie une meute de loups affamés situés juste en dessous de leur pied congelifié.
Une mise en scène sans concession établie, digne du pire des cauchemars mais bien réel, sous un climat hivernal glacial à l'approche d'une tempête de neige !
N'imaginez pas une seconde que le métrage tendu comme un arc sera une partie de plaisir (référence antérieure avec Hatchet) pour vous divertir, convenablement installé dans votre fauteuil, en toute sérénité ludique de vous offrir quelques jolis moments de frayeurs !
Non, Frozen joue la carte du premier degré dans une rationalité qui force le respect et l'admiration face aux réactions, aux exactions de nos protagonistes jamais téléphonées ou stéréotypées. Car la grande force de cet éprouvant et impitoyable cauchemar sans fin vient en priorité de la crédibilité rapportée de son histoire, aussi mince soit-elle. D'avoir su éviter les clichés tant ressassés dans ce type de situation extrême, renforcé par des comédiens talentueux qui vivent littéralement leur rôle !

La narration sera toujours imprévisible, inquiétante, désespérée, sans pitié requise et sans pouvoir deviner si nos témoins s'en sortiront vivants !
A ce jeu dantesque de la faculté de survie, il faut les voir se mesurer contre les éléments de la nature, que ce soit le froid glacial d'une température extrême ou la menace omniprésente de loups affamés aux aguets qui n'attendent qu'à ce que nos protagonistes tombent accidentellement (ou volontairement) de leur siège.
Trois êtres humains davantage frigorifiés, désespérés, lamentés, laminés par leur triste sort vont physiquement se détériorer mis en cause par un temps d'attente insurmontable, pour espérer une potentielle aide venue de l'extérieur, aux alentours d'une forêt enneigée mais totalement désertée de présence humaine.
Les engelures sur la peau des visages apparaissent, les lèvres se gercent, les mains fébriles pourtant protégées de gants sont totalement engourdies et raidies par le froid. Et je ne vous raconte pas l'état de la main d'un de nos trois jeunes héros quand un des gants sera inopinément égaré.

LA MORT SUSPENDUE.
Face à une situation aussi extrême sans issue de secours, il ne reste alors qu'une seule idée en tête ! Un acte suicidaire pour tenter de mettre un terme à cet horrible calvaire, sauver sa peau et celle de ces compagnons. Un terrifiant combat contre un environnement hostile et morbide qui ne laissera aucun répit aux personnages durant un laps de temps interminable que je ne dévoilerai pas ici.
Et le pire d'arriver dans une séquence choc atroce induite dans la force de suggestion qui mise tout sur la psychologie de nos personnages témoins de la mort hideuse, cruelle et sans pitié. Par ces hurlements d'agonie, de détresse et d'impuissance face au trépas lapidaire, l'impact émotionnel retranscrit n'en n'est alors que plus radical, cruellement éprouvé et surtout insupportable à imaginer dans l'esprit perturbé du spectateur affolé.
Cette séquence dramatique à la limite du soutenable par son réalisme cru nous met immédiatement en garde que ce que nous allons vivre et subir ne sera jamais une partie de survival fun et jouissif pour contenter notre plaisir masochiste, appréhender la peur avec dérision et ironie sardonique.
Ce qui rend Frozen si fort, intense et bouleversant viendra avant tout des relations psychologiques relevé d'une riche épaisseur humaine. Des états d'âmes délivrés, des confidences à regret, des souvenirs du temps passé que chacun de nos héros va se remémorer pour se rassurer que la vie était si belle et épanouie avant l'attente fatale de la mort moribonde.

LES 3 VISAGES DE LA PEUR.
Trois jeunes acteurs inconnus habités par l'inquiétude, la peur et la terreur qui doivent tant à la réussite de l'entreprise. C'est surtout la jeune et jolie Emma Bell qui interpelle et émeut, le rôle le plus poignant du trio maudit sans doute condamné à une mort rugueuse et austère.
Sa vibrante confession qu'elle délivrera à son compagnon pour sa chienne qu'elle aura laissé seule à la maison se révèle si touchante d'empathie, si poignante dans sa détresse éperdue de petite fille rendue apeurée, sa conscience désolée qu'elle ne pourra sortir vivante d'une telle situation, son immense tristesse de quitter son monde et de laisser à l'abandon son simple animal de compagnie. Tout en suppliant de voir son père et sa mère une dernière fois avant ses brefs instants de non retour.
Shawn Ashmore dans le rôle viril du confident tout aussi effrayé de subir sa dernière tranche de vie impose le respect dans son courage exemplaire. Surtout dans son ultime stratège, un dernier acte héroïque qui pourrait lui couter cher s'il en venait à échouer dans une tache aussi risquée à la limite de l'inconscience. Mais quel choix fatidique nous reste t-il quand il n'y a plus rien à espérer ?

Le final opaque à perdre haleine, un chemin de croix imperceptible où l'on suspecte le pire est une dernière délivrance, un éventuel retranchement aux cimes de la folie. Un ultime appel à la raison, une dernière brèche pour l'espoir d'un dernier souffle... Ou d'un dernier râle au beau milieu du néant blafard...

UN GOUFFRE EXSANGUE SANS EFFET DE DENTELLE.
Frozen est une humble surprise que personne n'attendait, surtout venant de la part du réalisateur du défouloir Hatchet. Une nouvelle perle de terreur psychologique qui élève le niveau du genre horrifique comme il y en a malheureusement peu dans ce domaine si mal cerné, jugé, galvaudé et incompris. Un huis-clos glacial à l'atmosphère palpable qui pourrait peut-être réconcilier certains réfractaires au genre occasionné.
Il sera difficile pour le spectateur de sortir indemne d'un cauchemar aussi intensément dur à éprouver, jouant autant sur l'émotion compatissante, plaignante de nos personnages désorientés, davantage affaiblis par le poids de leur destin funeste que leur terreur anxiogène retranscrite avec beaucoup de vérité dans leurs situations parfaitement convaincantes, jusqu'aux larmes imposées.
Un futur petit classique imparable vient d'entrer dans la cour des grands en cette fin d'année 2010 et le bouche à oreille ne fera que débuter.
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Messagepar StitchTS » 20 Septembre 2010, 09:55

J'ai adoré aussi, Adam Green est définitivement un réal que j'adore aux côtés de Christopher Smith.

Il est dit en gros que Frozen est pour les skieurs ce que Les Dents de la Mer est pour les baigneurs, et c'est clairement le cas. Une pure bombe que je conseille à tout le monde.

CRITIQUE FROZEN
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Messagepar SUSPIRIA » 21 Septembre 2010, 06:23

on a vu le même film ! ;)
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Messagepar asath » 21 Septembre 2010, 09:53

ah ca me rappelle un truc votre histoire de télésiège en panne...
uhuh :D


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Messagepar SUSPIRIA » 21 Septembre 2010, 11:58

ben oui asath, c'est ce que j'ai évoqué dans ma critique
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Messagepar asath » 21 Septembre 2010, 13:07

SUSPIRIA @ 21.09.2010 à 12:58 a écrit: ben oui asath, c'est ce que j'ai évoqué dans ma critique


ah j'ai pas tout lu... c un peu long pour moi :P
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