
Rappelez-vous, il y a de cela un peu plus de deux ans... La rencontre tant annoncée depuis des lustres entre deux mythes du cinéma d'horreur avait désormais abouti.

Derrière la caméra, le prometteur Ronny Yu à qui l'on devait déjà le très sympathique La fiancée de Chucky, petite comédie horrifique décapante réapprovisionnant la poupée maléfique d'un bon bol de sang frais.

Alors que l'on était en mesure de présager le pire, surtout avec le faible état de santé du genre, noyé dans la bouillie de pâles productions aseptisées à la pelle qui souillaient progressivement son école, Freddy vs Jason s'est permis sans vergogne de briser méchamment les pathétiques codes de l'horreur actuelle.

Déluge de Gore (numérique) à gogo. Photographie léchée. Actrices physiquement avantagées. Slasher contemporain passé à la moulinette semi-parodique (effectivement beaucoup d'humour, et de préférence très noir). Cette bombe peut se résumer trois mots: jubilatoire, jubilatoire, et encore jubilatoire.
Certes, force est d'avouer que nos deux compères tendent parfois à être relégués au second plan, mais nos espérances envers un duel dantesque entre les croquemitaines respectifs, jusque là un tantinet négligées, se voient promptement rachetées par un affrontement final d'ores et déjà culte.
Freddy contre Jason, c'est l'archétype parfait - mais trop rarement retranscrit à l'écran, on le sait bien - du film d'horreur ET à gros budget ET avec une représentation totalement décomplexée du caractère Gore des meurtres (oubliez rapidement les trois goutelettes d'hémoglobine et le petit coup de machette cut résumant les audaces graphiques des Vendredi 13 les plus "sanglants", ici, les démembrements et les décapitations en gros plan pullulent, et l'hémoglobine est déversée par hectolitres, ouais !).
En quelque sorte échec critique, mais gros succès public, puis mi-dénigré, mi-apprécié par les aficionados du genre, Freddy contre Jason ne ratera pour sûr pas la coche des classiques de l'horreur à retardement.
