FRANKENWEENIE de Tim Burton, 2012

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FRANKENWEENIE de Tim Burton, 2012

Messagepar Lan » 29 Novembre 2012, 16:06

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Ecrit par Leonard Ripps, Tim Burton, John August

Année : 2012
Pays : USA
Durée : 87 min

L'HISTOIRE
Après la mort soudaine de Sparky, son chien adoré, le jeune Victor fait appel au pouvoir de la science afin de ramener à la vie celui qui était aussi son meilleur ami. Il lui apporte au passage quelques modifications de son cru... Victor va tenter de cacher la créature qu'il a fabriquée mais lorsque Sparky s'échappe, ses copains de classe, ses professeurs et la ville tout entière vont apprendre que vouloir mettre la vie en laisse peut avoir quelques monstrueuses conséquences...

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.: LA CRITIQUE
En 1984, Tim Burton réalisait un court métrage en noir et blanc intitulé "FRANKENWEENIE", mettant en scène un jeune garçon qui ramenait son chien à la vie. De cette même base (qui n'est pas sans rappeler le "Simetierre" de Stephen King), il nous offre aujourd'hui la version longue et animée qu'il aurait aimé faire à l'époque, et dans laquelle il s'est littéralement lâché pour rendre hommage aux classiques de l'horreur qu'il affectionne tant.

C'est à travers son héros aux allures d'"EDOUARD AUX MAINS D'ARGENT", que Tim Burton injecte une touche autobiographique à son récit. Animé par la même passion du cinéma (il tourne ses propres films amateurs en super 8), Victor partage également une relation privilégiée avec son chien, comme celle que le réalisateur raconte avoir vécue durant son enfance. Inconsolable lorsque son adorable Sparky meurt après avoir été percuté par une voiture, le jeune garçon parvient à ressusciter son bull terrier grâce aux cours de son professeur de sciences et mentor, qui a hérité des traits de Vincent Price !

A l'instar du récent et rafraichissant "PARANORMAN" des studios Laika, "FRANKENWEENIE" 2012 regorge de références au cinéma d'épouvante, essentiellement des années 30/40. Les noms des protagonistes ainsi que leur physionomie bien identifiable célèbrent avec humour les figures emblématiques de la littérature fantastique ainsi que les Universal Monsters et bien sûr le personnage de Frankenstein, mais c'est du côté des animaux du film que l'on sera le plus gâtés !
De la chienne choucroutée transformée en fiancée de Frankensparky à la galerie de créatures d'outre tombe résultant des expériences hasardeuses des camarades de classe de Victor, les mutations générées se montrent particulièrement savoureuses, avec notamment d'amusants clins d'œil aux Kaiju Eiga (le "GAMERA" façon Tim Burton vaut son pesant de cacahuètes !), à "DRACULA", "LA MOMIE", "LE LOUP GAROU" ou encore aux "GREMLINS"...

Réalisé en stop motion comme l'avaient été "L'ETRANGE NOEL DE MR JACK" et "LES NOCES FUNEBRES", "FRANKENWEENIE" est techniquement très réussi. Tourné en noir et blanc à l'image du projet original, le film donne vie aux marionnettes imaginées par Tim Burton dans les décors d'une banlieue résidentielle américaine des 70's similaire à celle d'"EDOUARD AUX MAINS D'ARGENT". Un travail fastidieux pour un résultat impressionnant à l'écran, à la fois drôle et émouvant, qui porte la marque si reconnaissable du réalisateur.

Note de Lan : 8.5 sur 10

Critique du film "FRANKENWEENIE" : http://www.ohmygore.com/critique-frankenweenie-1048.html
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FRANKENWEENIE

Messagepar BRUNO MATEI » 26 Décembre 2012, 07:51

Réalisateur: Tim Burton
Année: 2012
Origine: U.S.A
Durée: 1h30
Noir et Blanc

Sortie salles France: 31 Octobre 2012. U.S: 5 Octobre 2012

Récompenses: Prix du Meilleur Film d'animation
Prix du Meilleur Film d'animation: New York Film Critics Circle Awards
Prix du Meilleur Film d'animation: Boston Society of Fil Critics Awards
Prix du Meilleur Film d'animation: Florida Film Critics Circle Awards
Prix du Meilleur Film d'animation: Kansas City Film Critics Circle Awards

FILMOGRAPHIE: Timothy William Burton, dit Tim Burton, est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 25 Août 1958 à Burbank en Californie.
1985: Pee-Wee Big Adventure. 1988: Beetlejuice. 1989: Batman. 1990: Edward aux mains d'argent. 1992: Batman, le Défi. 1994: Ed Wood. 1996: Mars Attacks ! 1999: Sleepy Hollow. 2001: La Planète des Singes. 2003: Big Fish. 2005: Charlie et la Chocolaterie. 2005: Les Noces Funèbres. 2008: Sweeney Todd. 2010: Alice au payx des Merveilles. 2012: Dark Shadows. 2012: Frankenweenie.

Sept ans après les Noces Funèbres, Tim Burton renoue avec l'animation entièrement conçue en stop motion pour adapter l'un de ses premiers courts-métrages, Frankenweenie. Hommage à Frankenstein et aux monstres hybrides, ode au droit à la différence, Frankenweenie est une comédie débridée à la poésie macabre prédominante. Tourné dans un noir et blanc immaculé afin de mieux suggérer l'atmosphère funeste chère à James Whale, cette petite perle allie avec vigueur insolente, fantaisie, tendresse et émotion.

Après avoir perdu son chien mortellement blessé par une voiture, le jeune Victor Frankenstein décide de réanimer son cadavre. Revenu à la vie, Sparky commence à attiser la curiosité des camarades de son maître après s'être échappé de sa maison. En prime, depuis que leur professeur de Biologie a lancé un concours de science, certains élèves envisagent à leur tour de ranimer leurs défunts animaliers pour remporter le 1er prix.

Cette déclinaison infantile du célèbre Frankenstein est d'abord une réussite esthétique probante dans son teint monochrome contrastant avec la richesse de ses décors crépusculaires (cimetière gothique, moulin à vent, grenier régi en laboratoire d'expérimentation). L'atmosphère lugubre qui en émane et son thème métaphysique imparti à la résurrection véhiculent des images picturales emplies de poésie. A partir d'un argument fantastique notoire, Tim Burton nous confectionne une irrésistible comédie bourrée de références aux classiques du film de monstres (Gamera, Dracula, la Momie, la Fiancée de Frankenstein, voir même Gremlins !). D'autant plus que la narration délirante donne libre court dans sa seconde partie à moult péripéties particulièrement échevelées. En effet, la dernière demi-heure, intense et homérique, déploie un attirail de monstres belliqueux venus semer la panique en plein centre-ville. Que ce soit en interne d'une fête foraine où chaque créature investit les lieux avec une vigueur cinglante ou au sein d'un moulin enflammé auquel les villageois s'étaient réunis pour traquer le petit Sparky.

Le soin méticuleux octroyé à la confection des personnages se révèlent saisissant de réalisme dans leur physionomie caricaturale où chacun s'alloue d'une personnalité distincte. Leur caractère commun se révèle bien défini et l'on s'attache facilement aux mesquineries des gamins indisciplinés (façon Goonies !) épris d'expériences morbides à daigner réveiller les morts ! Mention spéciale au camarade de Victor, gamin insidieux incapable de garde sa langue dans sa poche et pourvu d'une dentition effrayante ! D'autres protagonistes snobs et interlopes (l'instituteur de biologie passionné par ses cours d'enseignement), marginaux (la gamine mortuaire et son étrange chat) ou bougons (le voisin bedonnant féru de botanique) nous communiquent autant de ferveur dans leur personnalité spontanée.
Sous l'entremise d'un jeune enfant épris d'amour pour son chien, Tim Burton accorde notamment beaucoup d'intérêt à illustrer avec une infinie tendresse l'émotion véhiculée entre l'homme et l'animal. Plusieurs séquences poétiques laisse place à de jolis moments intimistes (Victor, plongé dans l'amertume de l'existence. Sparky, réfugié sur sa tombe pour s'isoler d'une population intolérante), tandis que d'autres situations débridées distillent une cocasserie irrésistible (les altercations entre Victor et son voisin opiniâtre, la conjonction électrique entre Sparky et la chienne de la voisine, les cours de biologie où chaque élève semble transi d'émoi devant la persuasion drastique de leur professeur). ATTENTION SPOILER ! A contrario, on regrettera l'aspect conventionnel de son happy-end inutilement niais pour glorifier une résurrection salvatrice. FIN DU SPOILER

En illustrant les thèmes du droit à la différence et de l'indéfectible fraternité entretenue entre l'homme et l'animal, Frankenweenie est une fantaisie macabre à l'inventivité expansive. Le soin assidu imparti à l'extravagance de chacun des personnages, son esthétisme funèbre et la compassion entretenue au cours du cheminement mystique de Victor s'harmonisent afin d'agrémenter un hommage singulier au mythe de Frankenstein.
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