Titre originel: Ghost Story
réalisateur: John Irvin
Année: 1981
Origine: U.S.A
Durée: 1h50
Distribution: Fred Astaire, Melvyn Douglas, Douglas Fairbanks Jr, John Houseman, Craig Wasson, Patricia Neal, Alice Krige.
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: John Irvin est un réalisateur et scénariste anglais, né le 7 Mai 1940 à Newcastle-upon-Tyne en Angleterre.
1980: Les Chiens de Guerre. 1981: Le Fantôme de Milburn. 1984: Champions. 1986: Le Contrat. 1987: Hamburger Hill. 1989: Un Flic à Chicago. 1990: La Guerre des Nerfs. 1991: Robin des Bois. 1994: Parfum de Scandale. 1997: City of Crime. 2001: Vengeance Secrète. 2008: The Garden of Eden.
Réalisateur éclectique, John Irvin s'entreprend pour son second long-métrage à adapter une histoire de fantômes d'après une nouvelle de Peter Straub. Bien connu auprès des amateurs de films de guerre et d'action, à l'instar des Chiens de Guerre, Hamburger Hill ou le Contrat, John Irvin empreinte ici la voie de l'épouvante vétuste avec l'aimable intervention d'anciennes gloires des années 30 (Fred Astaire ici dans son dernier rôle, Melvyn Douglas, Douglas Fairbanks Jr, puis dans une moindre mesure John Houseman !).
Un groupe de sexagénaires, anciens amis de longue date, sont confrontés à endurer le même cauchemar durant leurs nuits d'insomnies. Hantés par un terrible secret, nos quatre notables vont être contraints d'affronter le fantôme d'une jeune dame revancharde !
Confectionné sous le moule d'une ghost story vintage alternant la reconstitution des années 30 puis l'époque moderne des années 80, Le fantôme de Milburn avait de quoi fantasmer les amateurs de bonnes vieilles histoires horrifiantes que l'on aime se narrer au coin du feu avec un verre de cognac ! D'autant plus que le soin alloué à sa photographie, à la confection des maquillages (élaborés par le spécialiste Dick Smith, préalablement responsable de la métamorphose de Regan dans l'Exorciste !) et à la prestance notable d'anciens vétérans d'Hollywood laissaient présager un film ambitieux traité avec conviction. Seulement à l'arrivée, il faut bien admettre que cette ghost story revancharde manque cruellement d'intensité dans sa dimension dramatique, d'empathie pour le sort de la victime (notamment la culpabilité des responsables !) et surtout d'angoisse diffuse pour les méfaits délétères d'un spectre transi de rancoeur. Si le film se laisse tout de même suivre sans trop d'ennui et qu'en de rares occasions il ne manque pas de susciter une aura de charme désuet, sa facture télévisuelle, l'emploi pompeux de sa partition musicale et surtout la routine de sa réalisation stérile l'empêchent d'accéder à l'oeuvre obsédante promulguée. Eludé de séquences spectaculaires ou effrayantes, les quelques apparitions spectrales qui jalonnent le récit s'avèrent tout de même marquantes (bien que concises !) dans l'aspect morbide des maquillages afin de mettre en exergue des cadavres en putréfaction ! En prime, pour le rôle imparti à une revenante discréditée, l'actrice Alice Krige véhicule un trouble permanent dans son regard austère et une froideur persistante dans sa physionomie blafarde. Son jeu ombrageux émanant de sa tragédie accidentelle ne manque pas de suggérer un charme particulièrement vénéneux.
Si la génération actuelle risque sévèrement de s'ennuyer pour rendre compte d'une oeuvre fastidieuse éludée du moindre frisson (un préjudice pour un film d'horreur !), les nostalgiques de l'époque reverront sans doute le Fantôme de Milburn avec une mélancolie sentencieuse, d'autant plus contrariés par le dépit.