L'Exorciste 3

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Messagepar SUSPIRIA » 27 Octobre 2010, 16:13

L'EXORCISTE 3.
Titre original: The Exorcist 3, Legion.
Réalisateur: William Peter Blatty.
Année: 1990.
Durée: 1H50.
Origine: U.S.A.
Distribution: Dourif Brad, Scott George C., Williamson Nicol, Miller Jason, Flanders Ed, Wilson Scott, Fish Nanc.

BIO: William Peter Blatty est un écrivain, scénariste et réalisateur américain d'origine libanaise, né à New York le 7 janvier 1928. On lui doit deux uniques réalisations: la neuvième configuration (1980) et L'Exorciste 3 (1990).

L'ARGUMENT: Georgetown est de nouveau en proie à des meurtres sanglants. L'inspecteur Kinderman se charge de l'affaire. Celle-ci ne va pas sans lui rappeler certains crimes sataniques perpétrés par un psychopathe mort douze ans auparavant...

Suite directe du chef-d'oeuvre de William friedkin omettant l'impasse du second volet mis en scène par John Boorman qui n'avait plus rien à voir avec le sujet traité, le scénariste et producteur William Peter Blatty retourne derrière la caméra après 10 ans d'absence et se réapproprie son roman sorti en 1983 intitulé LEGION.
La revanche du romancier a enfin sonné puisqu'il avait perdu la bataille artistique de l'Exorciste en terme de montage au profit de la vision de Friedkin (en attendant le remontage de 2000).

Cette suite traitée de manière intelligente, particulièrement suggérée se la joue subtile dans ses effets de peur et n'est pas destinée à nous refaire le coup d'une possession satanique d'un corps envouté à base de vomi verdâtre ou de tête tournante à 360 degrés sur fond d'exorcisme.
L'Exorciste 3 se découpe en 2 parties distinctes. L'une s'oriente vers un thriller passionnant dans la lignée de Seven avec un serial-killer redoutable et méthodique du nom du Gémeaux. Un nom attribué au signe astral qu'il laisse en exergue sur la paume de la main droite de ses proies, spécialiste imparable dans l'art et la manière de tuer en leur sectionnant entre autre l'index de la main gauche.
Le problème improbable avec cette enquête commanditée par le lieutenant Kinderman vient du fait que le Gémaux est décédé il y a 15 ans, condamné à la chaise électrique pour ses forfaits commis.
Mais une nouvelle vague de crimes encore plus monstrueux ont lieu dans la ville de Georgetown et il semble que le gémeaux soit encore à l'origine de ces nouveaux sordides méfaits, d'une rare cruauté dans la résultante de ces odieux meurtres accomplis à base de drogue paralysante et décapitation. Des crimes abjectes auquel il laisse en exergue son empreinte coutumière en guise de provocation (le signe astral, l'index gauche sectionné et les noms des victimes portant toutes la lettre K) auquel même l'innocence d'un enfant africain en subira les horribles tortures infligées.
L'enquête dirigée par Kinderman va le mener dans un hôpital psychiatrique où l'individu emprisonné de la cellule 111 semble être le véritable Gémeaux mort 15 ans auparavant.
Cette première partie haletante et prenante se joue remarquablement de l'effet de suggestion avec une imagination morbide et sordide d'une rare cruauté narrée. Ce sont les actes racontés, décris et rapportés par nos spécialistes des affaires criminelles ou de la psychiatrie qui effraient le spectateur dans une multitude de détails ignobles confinant au crime parfait trouble et irrationnel !

La seconde partie du film se verra s'affronter dans une cellule tamisée le lieutenant Kinderman et le potentiel tueur, le gémeaux, incarnation du Mal absolu consolidé dans le corps du prêtre Damien Karras, décédé à la fin du premier film.
Cette confrontation psychologique plutôt habile fascine et tétanise le spectateur dans l'art de terrifier avec de simples dialogues qui font mouche et une interprétation hors pair d'un comédien habité (Brad Dourif mais aussi Jason Miller dans ce double rôle).
Ces moments intenses et terrifiants de révélations présomptueuses en la personne du diable nous emmene tout droit en Enfer, dans les limbes de la perversité et de l'immondice procréée.
Le récit est aussi traversé de moments terrifiants plus démonstratifs et scotchants comme cette vieille dame agrippée sur le mur de l'hôpital, se déplaçant et courant à quatre pattes, telle une araignée ! Ou cette infirmière destinée à décapiter la femme du lieutenant dans son foyer familial ! Sans parler d'un meurtre accompli hors champs dans la clinique avec cette même infirmière armée d'une grande cisaille. Une agression affolante qui laisse le spectateur le souffle coupé par cette brusque estocade !

Le grand et trop rare Georges C Scott interprète le rôle du lieutenant Kinderman avec son habituel tempérament chevronné et autoritaire, sa lourde présence paternelle même s'il se laisse parfois gagner par une composition quelque peu surjouée, un jeu excessif par moment dans ces expressions désolées ou colériques.
L'incroyable Brad Dourif prête sa présence délurée et sa trogne inquiétante dans le rôle de Damien Karras, ou plutôt dans celui du diable en personne réfugié dans ce corps étranger. Il impressionne durablement et marque les esprits dans ces provocations hautaines et sa haine de l'humanité condamnée à pourrir en Enfer.

Malgré quelques lourdeurs comme ce rêve matérialisé avec ses anges ailés et nains égarés, une autre courte séquence à sursaut maladroitement imposée dans la pénombre d'une salle et un final qui tombe quelque peu dans la facilité outrancière (une petite séance d'exorcisme inutile), aux antipodes de ce à quoi on avait assisté durant 1H30, L'Exorciste 3 réussit à intriguer, fasciner et effrayer. Sans emploi de grand guignol, avec une narration consciencieusement établie en faveur du Diable en personne auquel semble planer une fois de plus une ambiance démoniaque qui déteint de la pellicule envoutée.
En résulte une excellente suite sous-estimée qui laisse des traces, traversée de moments réellement flippants et d'une angoisse perceptible qui mérite beaucoup plus que son silence malencontreusement attribué depuis sa sortie en 1990.

Récompenses : Saturn Award du Meilleur scénario (William Peter Blatty) en 1991
Nominé au Prix du Meilleur film et du Meilleur acteur de second rôle (Brad Dourif) en 1991.
Nominé au Razzie Award du Pire acteur (George C. Scott) en 1991.
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Messagepar Forensick » 28 Octobre 2010, 11:42

Putain c'est vrai que je l'ai jamais vu celui là :joues rouges:
Mais bon vu le 2eme ça donnait pas envie d'aller plus loin.
Du coup Tu m'as donné envie ;)
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