.: L'HISTOIRE
Après avoir perdu l'enfant qu'elle attendait, la fragile Kate voit ressurgir les douloureux souvenirs d'un passé qu'elle préférerait oublier. Hantée par des cauchemars récurrents et décidée à retrouver une vie de couple équilibrée, elle fait le choix, avec son compagnon John, d'adopter un enfant. A l'orphelinat voisin, Kate et John se sentent étrangement attirés par une fillette, Esther. Mais Kate ne tarde pas à découvrir la face cachée de la "douce" enfant. Autour d'elle, personne n'a rien remarqué, et nul ne semble partager ses doutes et ses inquiétudes...
.: LA CRITIQUE
Kate porte les stigmates de l'accouchement d'un enfant mort né. Une cicatrice physique mais avant tout psychologique qui, après une longue période de dépression jalonnée de sombres épisodes alcooliques, semble doucement se résorber malgré d'effrayants cauchemars encore bien vivaces. Désormais prête à ouvrir son cur à nouveau, la jeune femme est fermement décidée à adopter un troisième enfant avec son mari.
Lors d'une visite dans un orphelinat catholique, John est attiré par le chant d'une petite fille. Particulièrement attachante et érudite, Esther, trouve grâce aux yeux du couple et emménage rapidement dans la maison familiale aux côtés de ses nouveaux parents et de leurs deux enfants, Daniel et Max, fillette muette depuis la naissance.
Alors que son intégration au sein de la famille se déroule sous les meilleurs auspices, des évènements étranges surviennent depuis l'arrivée de cette enfant aux tenues désuètes, qui suscite les moqueries dans sa nouvelle école. Après la disparition suspecte de la sur Abigail venue lui rendre visite, Kate, à l'instar de son fils, devient de plus en plus méfiante à l'égard d'Esther, dont le mystérieux passé semble cacher un lourd secret...
Quatre ans après le mitigé "LA MAISON DE CIRE", Jaume Collet-Serra renoue avec le genre horrifique en réalisant "ESTHER" (co-produit par Leonardo DiCaprio !), qui, comme son premier long métrage semble partiellement inabouti et constamment dans la retenue. Le réalisateur peine à insuffler la moindre once d'originalité à un scénario pourtant valable, prisonnier des codes bien définis du film d'horreur à l'américaine, bien qu'une certaine influence espagnole se ressente timidement au travers des couleurs et de l'atmosphère.
Portrait d'une femme profondément traumatisée par la perte d'un enfant, le film offre quelques passages poétiques et émouvants, notamment à travers Kate et le souvenir de sa fille disparue ainsi que par la relation qu'elle entretient avec Max et la beauté éthérée du langage des signes, moyen de communication qui deviendra - sans surprise - essentiel pour la suite des évènements.
En proie à un désir de maternité inassouvi, elle trouvera en Esther la seconde fille qu'elle n'a jamais eu... avant que le conte de fée vire au cauchemar.
Etrangement mature pour son âge, l'enfant semble à l'origine d'une série de drames. Particulièrement attachée à John, l'orpheline se délecte de la zizanie qu'elle sème dans la vie du couple, vraisemblablement dépourvue de l'innocence naturelle d'une fillette de neuf ans.
Seule face à ses doutes, Kate, qui passe pour une névrosée aux yeux de son entourage, est prête à tous les sacrifices pour protéger ses progénitures de la menace qui plane...
Au final, "ESTHER" se révèle plutôt sympathique dans l'ensemble malgré un certain nombre de lieux communs ainsi qu'un twist assez prévisible, surtout pour les inconditionnels de la série "NEW YORK UNITE SPECIALE" qui ne manqueront pas de faire le rapprochement avec un épisode sur le même thème. Bravo néanmoins à la jeune Isabelle Fuhrman, carrément flippante dans son rôle de petite peste insidieusement manipulatrice !
Note de Lan : 6.5 sur 10
Critique du film "ESTHER"