Electro-choc

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Messagepar BRUNO MATEI » 10 Juin 2011, 09:36

ELECTRO-CHOC
Titre Original: Human Expreiments
Réalisateur: Gregory Goodell.
Année: 1980.
Origine: U.S.A.
Durée: 1h22.
Distribution: Ellen Travolta, Jackie Koogan, Aldo Ray, Linda Haynes et Geoffrey Lewis.

FILMOGRAPHIE: Grégory Goodell est un réalisateur, scénariste et producteur américain
1980: Human Experiments, 1995: Mariage Criminel (TV), 1996: Terror in the Family (TV), 1999: Down Will come baby, Cruelle Justice (TV), 2007: Perdus dans la tempête (TV).

"Quand une femme cesse de choisir, elle cesse d'être une Femme".

Il s'agit apparemment du seul long-métrage pour une exploitation au cinéma du réalisateur méconnu Grégory Goodell. L'anecdote ironique vient de certaines sources du net prétendant que le film fut resté inédit en salle.
En outre, il sera bien présenté en compétition à Paris pour le festival du Rex en 1979 auquel l'actrice Lynda haynes reçu le prix d'interprétation féminine.
Electro-choc est également listé dans la rubrique des fameux "vidéos nasties" créé en 1984 par l'Angleterre puritaine. C'est ainsi que 74 films jugés trop violents, décadents ou sanglants furent cachetés "nasty" et bannis de leurs vidéos-clubs.

Après être tombée en panne, Rachel, une jeune chanteuse de Cabaret est témoin d'un massacre commis dans une demeure durant son voyage du retour aux abords d'une route désertée. Pris à parti avec le meurtrier, elle s'empare d'un fusil de chasse et le tue en cas de légitime défense. La police dépêchée sur les lieux accuse la jeune femme des crimes perpétrés. Elle se retrouve dans un pénitencier lugubre dirigé par le Dr Kline qui réalise sur certaines de ses patientes d'étranges expériences inhumaines.

Après quinze minutes d'exposition de notre héroïne principale verbalement provoquée par quelques machistes libidineux après la retransmission d'un concert de chant, l'intrigue équivoque nous emmène dans le refuge sordide d'une demeure perdue au milieu de nulle part. C'est là que Rachel fait l'horrible découverte d'un massacre perpétré par un fils de famille aliéné. Ambiance solaire étouffante et cadavres ensanglantés maladroitement positionnés sur chaque recoin des pièces délabrées rappellent les climats poisseux particulièrement tangibles des bandes d'horreur subversives des années 70.
Après avoir été arrêtée par la police et jugée coupable des meurtres d'une famille au complet, la jeune femme se retrouve dans une prison aux méthodes expéditives atypiques totalement débridées.
Durant une bonne partie du métrage, Electro-choc se résume à l'exploitation d'un "women in prison" classiquement entretenu, sans originalité profitable et quelque peu bavard, malgré la prestance affirmée de l'héroïne principale, campée par Ellen Travolta. Portant le film à bout de bras, les séquences d'humiliation et d'emprisonnement restrictif se suivent et se ressemblent, bien qu'une patiente déficiente embrigadée dans une cellule adjacente attise la curiosité du spectateur.

C'est à mi-parcours du métrage, quand l'une des prisonnières décide de s'échapper de l'enceinte pénitencière avec l'aide de Rachel que cette prise de risque décisive va bifurquer dans une impitoyable machination expérimentale à base de lavage de cerveau. La narration qui était au préalable classiquement tempérée va véritablement prendre son envol et pouvoir se démarquer dans une étude psychologique sur le conditionnement humain destitué de toute forme d'agressivité morale et physique. En effet, le docteur maboul régissant cette prison castratrice a élaboré une étude comportementale sur l'être humain en subtilisant leur pire terreur et ainsi les transformer en sujet lobotomisée, éludé de toute violence délétère.
Un thème qui était déjà magnifiquement traité dans Orange Mécanique vis à vis du personnage d'Alex, délinquant addict obligé de subir des expérimentations inédites lui opposant par la force du regard oculaire les pires images de violence obscènes afin de le purger du Mal. Ce qui devait avoir comme résultante rédemptrice de le rendre aussi docile et doux qu'un agneau.
Dans les deux cas d'expérimentations précitées, l'homme et la femme n'auraient donc plus libre choix de se confronter à la logique manichéenne du Bien et du Mal.
A ce procédé physiologique bestial et immoral de l'exploitation de l'âme humaine au service du Bien, une séquence extrêmement éprouvante et malsaine va proprement nous révulser dans son réalisme au ton de verdeur quasi insupportable . L'héroïne va en effet se retrouver embrigader dans une pièce sombre et se voir confronter à d'immondes insectes et arachnides velus rampant sur toutes les parties de son corps tuméfié !
Quand au final équivoque, il pourra rebuter de prime abord certains spectateurs déconcertés mais s'annonce malgré tout étonnamment insolite et troublant dans sa mise en scène stylisée pour sa potentielle repentance administrée.

Hormis une première partie plutôt laborieuse et déjà vue, Electro-choc entreprend louablement la demi-teinte dans son alliage des genres. C'est à dire l'affiliation du WIP orthodoxe au film d'horreur excentrique et intelligent. Dominé par l'interprétation convaincante d'Ellen Travolta, cette série B d'exploitation laisse finalement une impression durable de curiosité malsaine hors normes et audacieuse. Tandis qu'une des deux séquences chocs survenue en intermittence est à ranger dans les anthologies de l'horreur la plus répulsive, sans s'allouer une seconde à la facilité d'une complaisance putassière.
A découvrir.
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BRUNO MATEI
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