.: L'HISTOIRE
Jenny est maîtresse d'école. Son petit ami et elle quittent Londres pour passer un week-end romantique au bord d'un lac.
La tranquillité du lieu est perturbée par une bande d'adolescents bruyants et agressifs qui s'installent avec leur Rottweiler juste à côté d'eux.
A bout de nerfs, ces derniers leur demandent de baisser le son de leur radio. Grosse erreur !
Ce sera le début d'une escalade dans la violence qui s'achèvera dans le sang.
.: LA CRITIQUE
Si il y a une chose que l'on ne peut reprocher à James Watkins, c'est d'être extrêmement malin. Non seulement il réalise un survival qui respecte les grandes lignes du genre, mais il y injecte assez d'éléments nouveaux pour que son film mérite qu'on s'y arrête. Tout d'abord il faut dire que "EDEN LAKE" est très efficace et prenant de bout en bout ne nous laissant pas le temps de respirer. Le suspense est constant et dés les premières minutes on se trouve projeté dans l'histoire, sans passer par l'inutile demi heure d'exposition habituelle des personnages.
On apprends à les connaitre au fur et à mesure, en fonction de leur choix dans le contexte de l'histoire. On y gagne certes en tension, mais évidemment les personnages restent assez simples et stéréotypés. Heureusement que les acteurs incarnent leur rôles avec passion et font passer par l'image toute la sympathie nécessaire à une quelconque empathie. Perso, j'ai toujours eu un faible pour Kelly Reilly, c'est donc un plaisir de la revoir.
La bande d'ados est beaucoup plus détaillée et réaliste que le petit couple de "bobos", mais il est bien connu que les méchants sont bien plus passionnants à décrire que les gentils qui se contentent de se défendre ou de contrer leur mauvaises actions.
Le point faible du film à mon avis est le fait que le but de tout "survival" est de faire ressortir la bête qui sommeille en chacun de nous, et qui dans des conditions extrêmes, nous fera passer outre toutes les barrières morales qui nous encombrent afin de sauver notre vie. Ici le couple sera victime d'un bout à l'autre et à l'exception d'une scène, tout de suite contrebalancée par le regret de l'héroïne, il n'y aura pas de vengeance digne de ce nom. Choix délibéré ou couardise de façon à rester politiquement correct tout en abordant un sujet suffisamment chaud comme l'éducation et la responsabilité des parents.
Toujours est il que c'est le seul "Hic" de ce bon petit film, qui reste intense et plausible, mis à part quelques réactions dues donc à cette entorse au genre.
Le final par contre est assez bien joué, bien qu'attendu mais donne un petit air de "LA DERNIèRE MAISON SUR LA GAUCHE" inversé, qui le rend plus digne d'en être une adaptation moderne, plutôt que l'infâme remake du même nom de 2009.
Coté gore, pas vraiment d'abus de ce coté, mais plutôt une violence omniprésente et des tortures plus psychologiques que démonstratives, mais particulièrement efficaces.
En gros un "survival" typique au départ qui renie donc ses racines par la suite, incluant quelques problèmes sociologiques actuels en toile de fond, sans vraiment donner de réponses ni à l'un ni l'autre, mais qui reste un bon spectacle haletant. Ce qui est le but des films de genre après tout.
Mieux vaut il donc peut être ne pas chercher plus loin et juste profiter viscéralement de ce weekend d'horreur éprouvant. Il dépasse malgré tout les productions aux sujets similaires de ces deux dernières années telles que le remake sus mentionné de "LA DERNIèRE MAISON SUR LA GAUCHE", "BROKEN", "ILS" ou même le sympa "LES PROIES" et le très bon "ROVDYR/MANHUNT".
Vous auriez tort de vous priver.
Note: James Watkins avait écrit les scripts des films suivants qui étaient assez inégaux. Tout deux avec de bonnes idées et des clichés et fins décevantes. "MY LITTLE EYES" (2002) sur des jeunes enfermés avec un tueur dans un maison isolée lors d'un programme de real TV diffusé sur le net . Et "GONE" (2007) qui suivait un couple d'anglais aux prise avec un psychopathe dans le désert Australien.
On ne se refait pas, toujours des histoires classiques à la base, mais il s'améliore franchement du coté des péripéties. Alors vivement le prochain qui nous dira si on a à faire à un futur grand ou à un petit roublard.
Note de ottorivers : 7 sur 10
Critique du film "EDEN LAKE"