Le Dragon du Lac de Feu

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Messagepar BRUNO MATEI » 11 Août 2012, 06:52

LE DRAGON DU LAC DE FEU
Titre d'Origine: Dragonslayer
Réalisateur: Matthew Robbins
Année: 1982
Origine: U.S.A
Durée: 1h49
Distribution: Peter McNicol, Caitlin Clarke, Ralph Richardson, John Hallam, Peter Eyre, Albert Salmi, Sydney Bromley, Chloe Salaman, Emrys James, Roger Kemp, Ian McDiarmid.

Sortie salles France: 20 Octobre 1982. U.S: 26 Juin 1981

FILMOGRAPHIE: Matthew Robbins est un réalisateur, scénariste, producteur, acteur américain.
1978: Corvette Summer. 1981: Le Dragon du Lac de Feu. 1985: La Légende de Billie Jean. 1985: The Main Attraction (Episode TV). 1985: Histoires Fantastiques (1 épisode). 1987: Miracle sur la 8è Rue. 1989: Mothers, Daughters and Lovers (télé-film). 1991: Bingo.

Co-produit par Walt Disney et Paramount, le Dragon du lac de Feu fut malencontreusement un échec financier à sa sortie. Totalement sombré dans l'oubli depuis, en dehors d'une poignée d'aficionados indéfectibles, cette production de 18 millions de dollars (qui en aura rapporta 14 !) se révèle pourtant un spectacle d'héroïc-fantasy assez inhabituel. Puisqu'en l'occurrence, l'écurie Disney s'attelle cette fois-ci à faire preuve de violence audacieuse dans les méfaits d'un dragon destructeur, friand de jolies donzelles candides et démunies.

Au royaume d'Urland, un dragon sème la terreur auprès de la population. Pour calmer sa haine destructrice, le roi est régulièrement contraint de lui offrir en sacrifice une jeune vierge tirée au sort parmi sa population. Galen, un apprenti-sorcier, va tenter de combattre le monstre depuis que son maître fut malencontreusement assassiné.

Dans une photographie somptueuse aux teintes maltaises et des décors naturels transcendant l'immensité de plaines et montagnes clairsemées, Le Dragon du Lac de Feu séduit par son esthétisme d'une époque moyenâgeuse où la sorcellerie semble en phase de déclin. Le choix des comédiens est notamment un atout anticonformiste pour crédibiliser les enjeux dramatiques impartis aux protagonistes. En oracle autoritaire et vieillissant, Ralph Richardson fait preuve de son charisme habituel alors que son comparse, Galen, interprété par le débutant Peter McNicol, s'attribue un rôle chevaleresque à la bonhomie naïve. Sa compagne Valérik, campée par Caitlin Clarke, possède elle aussi une physionomie naturelle ordinaire dans sa beauté suave toute en modestie.
Cette aventure sombre mais jamais avare de cocasserie nous illustre donc l'initiation d'un jeune apprenti sorcier délibéré à combattre un monstre destructeur que personne ne semble pouvoir circonscrire. Si son maître nécromancien s'était de prime abord accordé la tâche drastique de l'enrayer, il en aura décidé autrement au moment opportun pour se porter en sacrifice et ainsi privilégier Galen à prendre la relève. S'ensuit alors une expédition de longue haleine pour le jeune disciple afin de traquer le monstre et assurer la sérénité auprès du royaume d'Urland.
Ce qui surprend au fil narratif à l'intérêt grandissant, c'est son refus de l'esbroufe et la volonté majeure de rationaliser un monde médiéval régi par un monarque égocentrique. En effet, le roi empli d'orgueil réfute sans complexe à ce que sa fille vierge soit tirée au sort comme toutes les paysannes prudes de sa contrée afin de satisfaire le dragon irascible. Le réalisateur mise donc dans un premier temps sur la suggestion en retardant au possible les apparitions dantesques de l'animal. Un peu comme les Dents de la Mer ou Alien, le dragon va nous être dévoilé avec parcimonie en divulguant certaines parties de son anatomie. Que ce soit son immense queue de serpent, l'intonation rugissante de sa gueule cracheuse de feu ou ses larges ailes déployées du fond d'un ciel crépusculaire !

En affiliant l'humour pittoresque d'un apprenti maladroit avide de renommée, la tendresse de sa liaison naissante avec une paysanne timorée et son aventure dantesque d'une traque laborieuse contre un dragon cruel, cette épopée médiévale nous transporte au sein d'un univers dépaysant où la magie est en instance d'initiation.
La dernière demi-heure échevelée laisse place à la frénésie de combats homériques entre Galen et l'animal, réfugiés dans une grotte de feu pour se livrer une lutte sans merci. Quand au point d'orgue final tout aussi épique, il met en valeur les envolées aériennes d'un dragon plus pugnace que jamais afin de provoquer l'antagoniste réfugié en altitude d'une montagne. C'est à cet instant fatidique que la sorcellerie acquise va enfin pouvoir porter ses fruits par l'anticipation d'un alchimiste rusé. Toutes ces séquences impressionnantes où le dragon apparaît dans sa complète anatomie se révèlent saisissantes de réalisme par son aspect funèbre et terriblement hostile. D'ailleurs, en ce qui concerne les effets spéciaux, il s'agit du premier film ayant utilisé la technique de l'animation go-motion supervisée par ordinateur. On est également surpris par la cruauté tolérée à certaines séquences martyrs ou de jeunes vierges sont sacrifiées par embrasement d'un brasier ou simplement dévorées par les rejetons du dragon !

Anticonformiste aux traditionnels spectacles familiaux aseptisés et édulcorés, Le Dragon du Lac de Feu aborde le genre d'héroic fantasy avec maturité et même une certaine audace horrifique dans deux séquences portées en offrande. En réalisateur intègre, Matthew Robbins n'oublie pas pour autant la légèreté d'un humour imparti à son héros principal et surtout la crédibilité d'un univers médiéval ténébreux. Quand à la caractérisation du monstre belliqueux, il se révèle l'un des dragons les plus probants jamais conçus au cinéma !
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BRUNO MATEI
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