uvre brutale, glauque et d'une noirceur jusqu'au-boutiste, Dog Bte Dog reste trop décevant pour valoir réellement le coup d'il. Un propos intéressant sur l'impuissance de la police face à une violence humaine de plus en plus animale, hélas mal exploité par un film bancal et truffé de défauts. En premier lieu, les sous-intrigues (relations entre un père et son fils, tous deux flics; liaison amoureuse entre le personnage principal et une jeune femme paumée) sont mal amenées et ne font qu'entraver l'efficacité d'un récit dont le thème principal s'articule autour de la traque d'un dangereux tueur cambodgien (excellent Edison Chen) doté d'une agressivité peu commune, le spécimen tabassant et assassinant comme il respire, sans le moindre remord ou autre sentiment du même type. Dog Bite Dog souffre ainsi d'un scénario mal gaulé et prolixe, qui ne se concentre pas suffisamment sur ses propres points forts pour s'attarder en vain sur des développements secondaires dont on se fiche royalement. Secundo, l'esthétique du film laisse souvent à désirer: mouvements d'appareil inutilement branlants
des réminiscences du pitoyable Irréversible de Gaspard Noé ? , photographie poseuse qui oscille entre teintes ocre et jaune pisse seul le Dead or Alive: Final de Miike avait son pareil pour ça et traficotages d'image à vomir. Ces effets stylistiques bidon et racoleurs ne font que tirer l'ensemble vers le bas. Enfin, la durée du métrage est bien trop excessive, la faute à ces digressions psychologiques et sentimentales inutiles ainsi qu'un dernier quart se déroulant au Cambodge qui traîne salement en longueurs.
Soi Cheng avait matière à réaliser un bijou de drame ultra-violent (une violence faisant d'autant plus mal qu'elle se veut parfaitement sommaire, froide et dépourvue de complaisance, voire banalisée), mais le manque de radicalité de l'intrigue et de la mise en scène plombent cette tentative, transformant le tout en petite série B aussi opaque que maladroite et prétentieuse, au style visuel laid et épuisant, en partie rachetée par l'impressionnante composition d'Edison Chen. Guère indispensable.
4/10