par SUSPIRIA » 03 Avril 2009, 04:59
ATTENTION !!!! Avant de lire ce qui va suivre, y'en a qui vont faire des bons de 10 mètres de leur siège !!!!!!!!!!!!!!!!
Le blogueur tib20011 livre son analyse de ce qui s'avère être une des bonnes surprises de l'année, à savoir le remake de La dernière maison sur la gauche, qui sortira le 22 avril dans les salles obscures. Comme quoi, Alexandre Aja n'est pas le seul à pouvoir revisiter tout en la transcendant une oeuvre horrifique culte de Wes Craven.
S'ils nous ont prouvé qu'ils ne savaient vraiment pas faire de remakes de films asiatiques (Les Intrus étant le dernier massacre en la matière), les studios nous ont en revanche livré des remakes de plus en plus complexes et de plus en plus travaillés. En haut de la file, L'armée des morts version Zack Snyder, pour moi le plus représentatif d'un remake qui reprend une idée de départ et livre un film totalement jouissif pour les fans. Les autres aimeront le film autant que ceux qui vénèrent Romero, et c'est l'important. Idem pour Massacre à la tronçonneuse et surtout La colline a des yeux. Ce dernier, réalisé par Alexandre Aja, était vraiment une claque absolue de bout en bout, jusqu'au-boutiste et rentre-dedans. D'où l'espoir mis dans La dernière maison sur la gauche.
Les similarités sont là : remake d'un film de Wes Craven qui a très mal vieilli, Craven que l'on retrouve à la production, et un réalisateur européen responsable d'un premier film inspiré (Hardcore). Encore une fois, pas de têtes d'affiches, mais des acteurs avant tout. Et force de constater, après une première bande-annonce superbe (sur la reprise de « Sweet Child O'Mine » par Taken By Trees), que La dernière maison sur la gauche est une réussite dans le genre. Ou quand le sérieux revient vous mettre un pavé dans la gueule. Car le film n'a rien de cynique, d'ironique ou de satirique. Il s'agit d'une vraie plongée en enfer partant sur un concept simple mais malin : et si les parents d'une victime d'un groupe de psychopathes avaient la chance de se venger ? C'est le point d'arrivée du métrage qui commence assez lentement, faisant des 15 premières minutes une petite traversée de croisière pour les fans du genre. Présentation des personnages, une adolescente douée à la nage (Sara Paxton, autrement meilleure que dans Aquamarine) et ses deux parents (le génial Tony Goldwyn, réalisateur de The Last Kiss, et Monica Potter, toujours magnifique), qui filent vers un week-end à la campagne un an après la mort accidentelle du petit dernier.
La première chose qui saute aux yeux est la maîtrise totale de la réalisation par Dennis Illiadis. Le bonhomme a une caméra inspirée, faisant de son film une expérience jamais plate, un film d'horreur jamais cheap. La photographie va dans ce sens, offrant un superbe contraste entre les scènes de jour glauques et les scènes de nuit effrayantes. Rien que ce plan qui suit Mari jusqu'à la cabane sur le lac vaut son pesant d'or. Une Mari qui décide de quitter le cocon familial pour rejoindre son amie Paige (Martha MacIsaak de Superbad). Et après une partie de drogue avec le revenant Spencer Trevor Clark (le petit de Incassable), le groupe se retrouve face à face avec Krug et sa bande qui nous a été introduite quelques dizaines de minutes plus tôt. A partir de l'entrée en scène de Garret Dillahunt dans le film, le métrage ne perd pas une seconde et nous emmène assez loin. La présence de l'acteur de Deadwood et Jesse James est impressionnante, le bonhomme est véritablement capable de faire ressortir des traits de personnalité à un psychopathe comme Krug, violent patriarche qui prend en charge sa bande et prend les mauvaises décisions. Mais Krug n'a rien d'un fou, ce qui le transforme en danger permanent. Il sait ce qu'il fait, il connaît ses forces, et il est prêt à tout pour s'échapper.
La première partie de l'expérience est donc la torture qu'il fait subir à Mari et Paige après un accident de voiture. Tuant la première froidement avec un couteau, Krug va jusqu'à violer Mari sous les yeux de ses pairs, dans ce qui restera une séquence éprouvante et maîtrisée de bout en bout. Contrairement à l'original qui offrait des violences gratuites à tout bout de champ (le pipi dans la culotte reste l'un des trucs les plus gratuits jamais fait), le nouveau film ne part pas aussi loin et reste dans le crédible, dans la mesure où Krug est bel et bien un salopard qui n'a aucune limite. Sans compter la maîtrise totale du montage, de la musique (John Murphy tout de même !) et de la mise en scène, transformant chaque coup porté aux héroïnes comme un coup de poing dans nos tripes. L'histoire prend vraiment à la gorge, et on se sent immédiatement concerné par le destin de Mari. Parce que le film n'implique pas des jeunes débiles, des sous-intrigues avec des policiers ou des explications farfelues.
Le métrage reste un « petit » film d'horreur, mais un sacré bon, rappelant la claque The Strangers. Il ne s'agit plus de mettre une musique qui fait peur quand un tueur est derrière le héros. Il s'agit de faire monter la tension, l'angoisse. Et la deuxième partie le fait parfaitement bien lorsque le groupe se réfugie dans la maison des parents de Mari... et que cette dernière revient, violée et blessée. Toujours réaliste, ne partant jamais en vrille (les interventions du père docteur sont crédibles et informatives), le film part donc dans la quête de vengeance des deux parents qui ne savent pas s'ils font le bon choix, mais qui doivent sauver leur fille coûte que coûte. Une séance de séduction qui finit par une main dans le broyeur, une surprise dans la chambre qui finit par une balle dans le crâne et un dernier combat qui se poursuit dans la maison, le tout mené avec un suspense impeccable et une tension permanente.
Plus que l'horreur, on est dans le thriller, si l'on enlève cette petite scène de vengeance pure et dure qui précède le générique, et qui derrière son aspect purement burlesque et jouissif (le contraire du métrage) met surtout en avant les techniques de Illiadis pour intéresser le spectateur : est-ce que cette vengeance était justifiée ? Est-ce que vous auriez tué et torturé les psychopathes qui ont blessé votre fille à vie ? Et le pire, c'est que la réponse est oui... nous sommes prêts à tout pour sauver notre famille. La dernière maison sur la gauche fait vraiment plaisir à voir. Car aujourd'hui, un film aussi régressif et jouissif que My Bloody Valentine ou Vendredi 13 peut coexister avec un film parfaitement sérieux comme celui-ci. Les producteurs auraient-ils compris qu'il n'y a pas qu'un seul sous-genre dans le cinéma d'horreur ?
Note : 8/10 (blog DVDRAMA)
Well done ! (avis d'un lecteur)
Texte agréable pour un film qui s'annonce bien plus fun à voir que prévu ! On le dit peu, alors autant ne pas se priver ici ...
Cool !