Réalisateur: Scott Charles Stewart
Année: 2013
Origine: U.S.A.
Durée: 1h37
Distribution: Keri Russell, Dakota Goyo, Josh Hamilton, Annie Thurman, Alyvia Alyn Lind, Trevor St. John.
Sortie salles France: 26 Juin 2013. U.S: 22 Février 2013
FILMOGRAPHIE: Scott Charles Stewart est un réalisateur, producteur, acteur et scénariste américain.
2009: Legion. 2011: Priest. 2013: Dark Skies
Réalisateur des produits aseptiques Legion et Priest, Scott Charles Stewart avait de quoi laisser dubitatif le cinéphile averti à la vue de son 3è long-métrage. Par je ne sais quel miracle et à ma stupeur la plus inopinée, Dark Skies est une excellente série B du samedi soir qu'on aurait tort d'occulter ! Oubliez donc l'affiche et son titre formatés et tentez l'expérience ludique, aussi modeste soit-elle !
En empruntant le schéma classique du film de hantise exploité sous un contexte d'anticipation, Scott Stewart nous emballe un film d'angoisse parfaitement efficace et plutôt retors dans sa topographie.
De prime abord, les protagonistes s'avèrent crédibles dans la caractérisation d'une famille unie, rapidement témoin d'évènements aussi troubles qu'inquiétants au sein de leur foyer. Des objets et divers ustensiles sont empilés les uns sur les autres en rangée verticale sur la table de cuisine. Les enfants sont perturbés durant leur sommeil par une étrange présence alors que leurs parents sont confrontés à diverses hallucinations sous l'emprise du somnambulisme. Sur un rythme continu, le réalisateur va continuer d'exploiter nombre d'incidents inexpliqués afin d'entretenir l'anxiété (comme ses stigmates retrouvés sur le corps des bambins !) mais aussi insuffler une notion de suspense en ascension. Perpétuellement trouble et inquiétant, Dark Skies nous évoque essentiellement une conspiration extra-terrestre régie sous le mode du kidnapping. Mais la manière dont le réalisateur nous amène cette idée éculée s'avère tout à fait efficace et surtout convaincante dans sa persuasion de provoquer la peur d'une hostilité venue d'ailleurs. Qui plus est, la sobriété des protagonistes provoque une inévitable empathie dans leur désarroi esseulé (ils sont suspectés de mauvais traitements sur leurs enfants), contraints d'ignorer l'aide de la police. Néanmoins, ses parents démunis trouveront le soutien auprès d'un expert en affaires d'enlèvements extra-terrestres. Le film réussit par l'appui de sa compétence à nous convaincre de leur existence tout en nous interrogeant sur la thèse des ovnis. En l'occurrence, des aliens pernicieux installés sur notre globe depuis des décennies pour une raison bien spécifique. Sur ce point, le dernier quart d'heure particulièrement cinglant va redoubler de tension pour leur apparition escomptée ainsi que la destinée précaire de cette famille, d'autant plus que le réalisateur s'est appliqué à réfuter le "happy-end" !
Mené sur un rythme sans faille et tout à fait convaincant dans sa démarche de nous questionner sur l'existence des E.T, Dark Skies est une habile surprise où l'inquiétude se fait toujours plus pesante. Efficacement angoissant, voir parfois effrayant (la 1ère apparition du "gris", le point d'orgue assez couillu dans son nihilisme accordé), cette série B possède notamment l'atout crédule de comédiens attachants (jusqu'aux seconds rôles infantiles !).