Conan le Barbare de John Milius, 1982

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Conan le Barbare de John Milius, 1982

Messagepar BRUNO MATEI » 24 Décembre 2014, 07:51

Titre d'origine: Conan the Barbarian
Réalisateur: John Milius
Année: 1982
Origine: U.S.A.
Durée: 2h11
Distribution: Arnold Schwarzenegger, James Earl Jones, Sandahl Bergman, Gerry Lopez, Mako, Max Von Sydow, Ben Davidson.

Sortie salles France: 7 Avril 1982. U.S: 14 Mai 1982

FILMOGRAPHIE: John Milius est un réalisateur, producteur et scénariste américain, né le 11 Avril 1944 à Saint-Louis, dans le Missouri, Etats-Unis.
1973: Dillinger. 1975: Le Lion et le Vent. 1978: Big Wednesday. 1982: Conan le Barbare. 1984: L'Aube Rouge. 1989: L'Adieu au Roi. 1991: Le Vol de l'Intruder. 1994: Motorcycle Gang (télé-film). 1997: Rough Riders (télé-film).

"Entre l'époque où les océans ont englouti l'Atlantide et l'avènement des fils d'Arius, il y eut une période de l'histoire fort peu connue dans laquelle vécut Conan, destiné à poser la couronne d'Aquilonia, ornée de pierres précieuses, sur un front troublé. C'est moi, son chroniqueur, qui seul peut raconter son épopée. Laissez-moi vous narrer ces jours de grandes aventures..."

Chef-d'oeuvre d'Heroic Fantasy sorti à l'aube des années 80, Conan le Barbare fut inexplicablement boudé par une partie de la critique de l'époque fustigeant un spectacle barbare desservi par la confusion de son scénario (?) et le jeu inexpressif de l'acteur autrichien Arnold Schwarzenegger. C'est d'autant plus injustifiable que l'acteur néophyte se prête à merveille dans la peau du guerrier laconique pourvu d'une musculature saillante. Un héros primitif réduit à l'animal sauvage dans sa condition d'esclave, son personnage évoluant ensuite dans la posture impassible d'une motivation vindicative. Quand on revoit aujourd'hui ce gros morceau de cinéma, on est d'autant plus frappé par l'ampleur de sa mise en scène consciencieuse où rien n'a été laissé au hasard, que ce soit au niveau des paysages naturels ou des décors internes (l'immense palais de la secte des serpents), des effets spéciaux artisanaux, de sa photo sépia, de la figuration déployée ou de son score fulgurant, tout est orchestré par un cinéaste habité par la transposition cinématographique. Ou plus précisément un metteur en scène motivé par l'art de conter l'épisode d'une légende cimmérienne !

Depuis la mort de ses parents, dont celle de sa mère décapitée sous ses propres yeux, Conan, réduit à l'esclavage dès son enfance, va échauder une implacable vengeance pour les meurtriers de ce massacre. Devenu un gladiateur invincible après de longues années d'affrontements, il est libéré par son mentor. Avec l'aide d'un voleur et d'une guerrière farouche, ils vont tenter d'infiltrer le refuge sectaire de Thulsa Doom afin de soutirer la fille d'un roi retenue prisonnière, puis tenter de tuer ce souverain meurtrier ! Aventure mythologique, drame et fantastique s'entrechoquent avec souffle épique, lyrique et romanesque afin de nous plonger dans un univers d'heroic fantasy aussi fluide que brutal. Sur ce dernier point, nous restons sidérés par l'extrême violence impartie aux affrontements belliqueux, puisque perpétrés avec une barbarie primitive ! Les lourds coups d'épées et de massue, les fléchettes et pieux acérées entaillant la chair des victimes dans des gerbes de sang ! Outre l'aspect spectaculaire de ses bravoures préméditées, Conan le Barbare est autant gagné par l'aspect tragico-romanesque de son aventure inscrite dans la cohésion d'une vengeance de longue haleine. Qui peut d'ailleurs oublier le châtiment cruel invoqué à la mère de Conan perpétré sous ses yeux d'enfant, puis celle de sa compagne guerrière lâchement exécutée par un roi fanatique ayant la capacité de se transformer en serpent (il pactise avec le Mal parmi sa secte de fidèles !). Cet habile dosage de Fantasy, de sorcellerie et magie noire réussit à se cristalliser sous nos yeux par l'habileté d'une construction narrative sans fioriture, à l'instar de sa réalisation extrêmement appliquée. John Milius faisant preuve d'un souci de véracité dans sa retranscription mythologique sublimant les grands espaces naturels et l'humanité solidaire de nos héros motivés par l'esprit de bravoure et la foi spirituelle. Il s'en extrait une intensité émotionnelle parfois élégiaque dans leurs souffrances morales compromises par le deuil ou la renaissance, quand bien même la dimension héroïque de notre héros laisse en exergue l'icone du surhomme gagné par l'estime de soi et l'assouvissement de la victoire.

Le trône de fer
Eloge à la puissance de l'acier, au courage de vaincre et à l'instinct de vengeance, Conan le Barbare réussit avec stylisme à transcender un spectacle barbare, baroque et lyrique dans une dimension romanesque bouleversante. Un chef-d'oeuvre immuable d'une fureur guerrière aussi primitive que la virilité de son héros inscrite dans une légende hyborienne !
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BRUNO MATEI
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Re: Conan le Barbare de John Milius, 1982

Messagepar aede » 02 Juin 2015, 16:12

C'est vrai qu'il y a un souffle épique démesuré dans ce film, servi par la musique grandiose de Basil Poledouris. J'ai beau le voir et le revoir, la magie fonctionne à chaque fois !
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