LE CIRQUE DES HORREURS
Titre d'origine: Circus of Horrors
Réalisateur: Sidney Hayers.
Année: 1960.
Origine: Angleterre.
Durée: 1h28.
Distribution: Anton Diffring, Erika Remberg, Yvonne Monlaur, Donald Pleasance, Jane Hylton, Kenneth Griffith, Conrad Philips, Jack Gwillim, Vanda Hudson, Yvonne Romain.
Sortie salles France: 31 Août 1960
FILMOGRAPHIE: Sidney Hayers est un réalisateur, monteur, producteur et scénariste anglais, né le 24 Août 1921 à Edimbourg (Ecosse), décédé le 8 Février 2000 à Altea (Espagne).
1958: Violent Moment. 1959: The White Trap. 1960: Le Cirque des Horreurs. 1961: Les Gangsters. 1962: Brûle sorcière, brûle ! 1963: This is my street. 1969: l'Etoile du Sud. 1971: The Firechasers. Revenge. Assault. 1974: Cet Emmerdeur de Charly. Mortelle Rencontre. 1975: Diagnostic : Meurtre. King Arthur, the young Warlord. 1976: One Away.
Drôle de production américano-brittish (le financement est en parti crédité par Samuel Z. Arkoff), le Cirque des Horreurs est un film d'épouvante d'une perversité étonnante pour l'époque dans lequel il fut conçu. Après le succès flamboyant des Hammer-Film, le réalisateur Sidney hayers semble épris d'une verve outrancière pour mettre en exergue une violence et un érotisme assez effronté.
Après avoir défiguré accidentellement une de ses patientes, le Docteur Rossiter est contraint de racheter un cirque français pour continuer ses travaux de chirurgie esthétique. Avec l'assistance de ses acolytes, Angela et Martin, ce médecin affublé d'une nouvelle identité s'emploie à recruter des marginaux sans le sou pour sa nouvelle entreprise afin de mieux les compromettre au chantage mais aussi préserver son identité. Mais quand l'un d'eux décide de quitter le cirque, Schueler et ses comparses n'hésitent pas à provoquer des accidents meurtriers. Un inspecteur et l'ancienne patiente préalablement défigurée décident de rejoindre le chapiteau pour tenter de le démasquer.
De prime abord, le scénario du Cirque des Horreurs a de quoi rebuter par son aspect décousu n'hésitant pas à employer certaines ficelles élémentaires (Schueler accidentellement défiguré au moment où sa patiente vitriolée est sur le point de le dénoncer !). En prime, le fait de continuer ses travaux de chirurgie plastique dans l'antre d'un cirque puis de provoquer de façon récurrente la mort de ses employées indociles a de quoi laisser perplexe quand à sa cohérence crédible.
Pourtant, cette production cynique baignant dans une perversité couillue réussit facilement à captiver le spectateur compromis dans un spectacle de fête foraine particulièrement macabre et sordide.
Il faut dire aussi que la galerie peu recommandable de personnages mesquins ajoutent une aura sournoise dans cette suite d'incidents mortels parfois commis de façon non intentionnelle ! C'est cette narration désordonnée, parfois débridée dans son humour noir corrosif (la victime éprise d'une vengeance fougueuse car n'hésitant pas à écrabouiller avec son véhicule le Dr Rossiter !) qui rend cette attraction foraine plutôt singulière.
En prime, les spectacles acrobatiques perpétrés par nos artistes ne manquent pas d'attrait spectaculaire dans leur numéro parfaitement calibré. Tandis que les scènes-chocs assénées à intervalle régulier s'accordent une violence percutante ou un gore outrancier (le couteau planté dans la gorge d'une acrobate).
Si le Cirque des Horreurs emporte néanmoins l'adhésion grâce à son esprit putassier, il le doit également à la prestance de ces comédiens se prêtant au jeu perfide avec ferveur. En outre, ce délire festif est dominé par l'interprétation notoire d'Anton Diffring (les Prédateurs de la nuit, Borsalino and Co, les Diablesses, Quand les aigles attaquent) dans un rôle machiavélique. Son regard de séducteur aux yeux azur lui permettant de cumuler les conquêtes féminines déloyales et son flegme autoritaire illustrent de façon raffinée un corrupteur particulièrement insouciant. On peut aussi relever en préambule l'interprétation légitime du regretté Donald Pleasance endossant avec modestie le rôle d'un patron de cirque fauché et alcoolique, mais épris d'intégrité paternelle pour sa fille défigurée.
Sous le plus grand chapiteau maudit !
Hormis ses faiblesses narratives et son caractère désordonné, Le Cirque des Horreurs est un classique british sauvé par ses ambitions subversives, conciliées par la débauche de ses protagonistes impliqués dans des exactions sardoniques. La flamboyance de sa photographie conçue pour agrémenter son décor festif d'amphithéâtre forain, son rythme sans faille et le talent des interprètes nous acheminent à un jouissif jeu de massacre.