Oh My Gore ! - Forum

[moviemaniac]

Suspiria je crois que je te l'ai déjà dit plusieurs fois mais je vais le redire : JE T'AIME !!! (et ton amie aussi on passage )



PS : Bedelia j'en parle même pas ça coule de source !!!

[Maniak]

une affiche originale venue de pologne:

[moviemaniac]

Je l'avais jamais vue, merci Maniak !!! Mais purée ce qu'ils sont l'influence vampire dans l'europe de l'est c'est vraiment dans leurs gênes !!!

[GladSlayer]

Tout à l'heure je suis tombé sur un topic sur Stephen King et paf! je me suis souvenu que j'avais acheté le DVD de Christine au mois de juin !

Bah ça fait plaisir! J'avais pas vu ce film depuis... wohaa!! pfff... longtemps
Je veux la même bagnole!! Avec les bons vieux morceaux de rock'n'roll à la radio putain!

I'm bad to the bone! Bbbbbbbbb bad!

L'histoire est belle et triste. Certaines scènes sont sublimes, l'auto est vraiment charismatique, bravo Carpenter! (bah de toute façon c'est le meilleur!)
Ça m'a donné envie de lire le bouquin tiens.

[Butcher]

Christine....alalalalalala elle et moi c'est une grande histoire d'amour!

Plus sérieusement, un des films qui m'a fait connaitre le Big Daddy John, un chef d'oeuvre absolue, et même si ce n'est pas son meilleur film, la magie est toujours présente!Non vraiment une perle!

[BRUNO MATEI]

"Laisse-moi te dire ce que je pense de l'amour Denis. L'amour à un appétit vorace. Il te bouffe tout. Les amis, la famille. Tout ce que ça bouffe, ça me sidère. Mais ce que je sais maintenant... C'est que si tu le nourris bien, ça peut devenir une belle chose. Et c'est ce qui nous arrive. Quand tu es sûr que quelqu'un croit en toi, tu peux tout faire. Faire tout ce dont tu as envie. Et si en plus tu crois toi-même en l'autre,... mon vieux... Alors attention le monde, personne ne pourra jamais t'arrêter, jamais !"

Un an après l'échec public et critique de The Thing, John Carpenter décide d'adapter un roman de Stephen King, Christine, écrit la même année. Considéré comme une oeuvre mineure dans la filmographie du maître, il s'agit pourtant d'une clef de voûte du fantastique moderne, une variation ensorcelante sur le thème vampirique de l'amour entre un jeune adolescent complexé et sa rutilante Plymouth Fury d'un rouge flamboyant: Christine !

Arnie est un jeune adolescent introverti et timoré par son physique impersonnel, d'autant plus que ses parents lui vouent une éducation drastique. Son meilleur ami Dennis tente de le convaincre de tenter de courtiser une prochaine dulcinée. Au lycée, ils font la rencontre de la ravissante étudiante Leigh que Dennis ne tarde pas aborder. Un après-midi, alors qu'ils roulent tranquillement sur une route bucolique, Arnie tombe sous le charme d'une vieille carrosserie située dans le jardin d'un vieux propriétaire. Il demande à son ami de se garer précipitamment sur le bas-côté et décide illico d'acheter le véhicule au prix exorbitant de 250 dollars. Une étrange relation amoureuse commence à se nouer entre Christine et Arnie.
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Avec la touche fantastique d'un scénario aussi original et peu commun, mais à deux doigts de sombrer dans le ridicule le plus risible, John Carpenter a relevé cette immense gageure de nous convaincre qu'un véhicule diabolisé puisse posséder chaque propriétaire de son entité amoureuse.
Formellement réalisé dans un montage précis et structuré et incarné par de jeunes interprètes épatant de sincérité dans leur dimension humaine, Christine séduit immédiatement par son ton résolument fantasmatique (la voiture crève l'écran à chacune de ses exactions !) et inévitablement tragique (la déchéance humaine progressive d'Arnie). Car Carpenter réalise ici une tragédie funèbre au pouvoir d'envoûtement indéfectible. L'histoire d'amour insoluble, imbitable et improbable entre un jeune adolescent avec son modèle 57 d'une Plymouth Fury préalablement délabrée. Grâce à l'emprise amoureuse de Christine, Arnie va complètement se substituer en ado revanchard, particulièrement orgueilleux et égocentrique dès qu'un rival perturbateur pourrait se frayer leur chemin. Beaucoup mieux affirmé et désinhibé qu'au préalable, il réussit même à conquérir la plus belle fille du lycée, Leigh. Mais Christine, plus jalouse que jamais, ne va pas tarder à manifester sa rancoeur et sa haine inhérente.

Avec talent de conteur, Big John accorde beaucoup d'importance à l'humanité chétive de ces protagonistes clés (Leigh, Dennis et les parents démunis d'Arnie) qui évoluent autour d'un adolescent possédé par l'esprit maléfique d'une carrosserie. Et si le film parfois poignant (Christine, désossée de tous ses membres devant son gendre fou de rogne !) se révèle si puissant et envoûtant, c'est grâce à la sobriété de ses interprètes chargés d'une désillusion humaine quand ils se voient contraints d'assister impuissants au déclin caractériel d'Arnie, en pleine déchéance existentielle.
Par cette relation attendrissante entreprise avec son véhicule de fonction, ce protagoniste rendu solitaire et inflexible nous immerge totalement de son esprit tributaire par l'extase de l'amour. Et pour incarner ce personnage opiniâtre transi de rancoeur et de nihilisme, Keith Gordon se révèle saisissant d'autorité marginale avec son regard noir halluciné, totalement voué à fanatiser son idylle avec la reine Christine.
Avec peu d'effets-spéciaux et une action intermittente parfois spectaculaire, John Carpenter réussit néanmoins à nous livrer quelques séquences d'anthologies restées dans les mémoires. Comme la reconstitution matérielle de Christine après avoir été réduit en pièces par une bande de casseurs, ou encore toutes les séquences incluant quelques poursuites automobiles remarquablement dirigées et rehaussées d'une atmosphère crépusculaire à l'aura surnaturelle. Pour exacerber son climat irréel mais bien ancré dans la sérénité d'une petite bourgade ricaine, le score funèbre composé par Carpenter et Alan Howarth va aisément décupler son pouvoir émotionnel scindé entre le trouble et la fascination.

Liens d'amour et de sang
Superbement narré dans une réalisation assidue et géométrique, Christine est un chef-d'oeuvre sous-estimé, abdiqué par le propre camp des fantasticophiles exigeants. La densité des personnages subtilement dessinés, son atmosphère irréelle tangible et sa musique aussi magnétique qu'ensorcelante aboutissent à une réflexion intrinsèque sur les effets pervers de l'amour destructeur. Sous argument fantastique d'une relation idyllique partagé entre une voiture et un adolescent, son thème universel du béguin amoureux nous ait ici exprimé avec l'ambivalence d'une entité perfide. Un démon de métal avide d'affection et d'allégeance, se nourrissant sans vergogne de la sève humaine de ces élus. Par son emprise prégnante à la teinture flamboyante et par le talent d'un cinéaste hors pair, la rutilante Christine crève littéralement l'écran ! Jusqu'à lui tolérer une certaine empathie dans son destin meurtri !