Je profite du coup que son adaptation au cinéma a été annoncée (voir ici - j'ai peur)) pour vous parler d'une BD qui claque littéralement sa chatte, j'ai nommé Black Hole de Charles Burns.
D'autant plus approprié que Panthéon books vient de sortir une intégrale de fort belle tenue :
Plutôt belle édition, qui rassemble les 12 numéros du comics, dont on regrettera quand même les splendides illustrations de couv (chez fantagraphics tout ça) :
Mais vous allez me dire, ça parle de quoi ?
Bah dans les années 70, dans une petit bourgade au fin fond des Etats Unis, se développe une étrange MST qui provoque toutes sortes de mutations sur les ados qui en sont atteinds, de la petite bouche qui pousse sur la gorge à la défiguration complète. Rejetés, ils sont forcés de se cacher dans les bois et de vivre en parias.
Mais ici pas de gros gore qui tache, ni de survival horror, mais au contraire une oeuvre intimiste et portée sur l'introspection. Car Black hole est (pour moi en tout cas) une histoire d'amour (vous comprenez pourquoi j'accueil la nouvelle d'une adaptation ciné avec scepticisme). Pas une histoire d'amour nian-nian, pour qui me prenez vous ? mais un amour qui marque et s'inscrit dans la douleur. Et dans la beauté aussi, car y a pas de raison pour que l'horreur ne soit pas belle.
Et beau, Black Hole l'est assurément, tant dans ce dessin qui brille par l'ambiance indéfinissable qu'il ancre instantanément et ses jeux de clair-obscur que dans sa mise en page, époustoufflante.
Notons aussi que Delcourt édite une traduction française, malheureusement assez mauvaise (rien à voir avec la trad, ce sont les livres en eux même qui sont mal fichu). Espérons pour les francophones irréductibles qu'ils aient l'idée de republier ce chef d'oeuvre dans des conditions décentes.