Black Death

-> Les films d'horreur, fantastique, SF...

Messagepar Oh My Gore » 08 Juin 2009, 19:57

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Scénariste(s) : Dario Poloni (screenplay)
Genre(s) : Drama | Horror | Mystery
Pays : UK | Germany
Langue(s) : English
avec Sean Bean, Carice van Houten, Eddie Redmayne, Kimberley Nixon, Tim McInnerny, John Lynch...

Après "CREEP" et "SEVERANCE" et en attendant que sorte "TRIANGLE", Christopher Smith est déjà en tournage sur un nouveau film : "BLACK DEATH", où Sean Bean interprète Ulric, un chevalier qui traverse une Angleterre ravagée par la peste en compagnie d'un jeune moine nommé Osmund. Ils parviennent jusqu'à un village dont tous les habitants semblent avoir été épargnés grâce à une nécromancienne incarnée par Carice Van Houten ("BLACK BOOK", "WALKYRIE").
Oubliant tout vœu de chasteté, Osmund succombe aux charmes de la jeune sorcière, ignorant sa véritable nature et mettant en péril sa vie et celle de ses compagnons de route...
L'histoire, écrite par Dario Poloni ("WILDERNESS") devrait faire appel à des éléments historiques mélangés à de l'horreur et de la fantasy.

http://www.ohmygore.com/sean-bean-rejoi ... -6108.html
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Messagepar SUSPIRIA » 01 Octobre 2010, 15:55

Dans la lignée de La Chair et le sang pour son réalisme cru sans effet de style et du Nom de la Rose pour la richesse d'un scénario fortement axé sur les croyances chrétiennes et les superstitions, Black Death renoue avec le cinéma d'aventures rugueux sans fioriture, mis en scène avec une rare intelligence et une justesse de ton imparable.

Dès le début, le ton mortifère est donné ! Nous sommes témoins d'une situation alarmante, véritable pandémie où des monceaux de cadavres desséchés puant la crasse et la mort déliquescente jonchent sur les sols de pierre crasseuse. Des terrains boueux mêlés de paille rêche avec cette diffuse désagréable odeur noire de peste, exacerbée par l'humidité malsaine de l'air environnante.
Nos valeureux héros vont traverser des sentiers moribonds dans cette atmosphère putride et étouffante, accentuée par une sombre photographie désaturée pour mieux coller au caractère authentique du paysage moyenâgeux et sa cruauté sans limite !
Une poignée de héros courageux et téméraires commandités par le chevalier Ulric vont livrer un consensus avec un jeune chrétien quelque peu troublé de cette période exsangue où tant d'innocents paieront de leur vie à cause d'une maladie inexplicable.
Où les hommes dubitatifs et dépités iront à se demander si ce terrible fardeau n'est pas l'oeuvre de Dieu lui même pour cause de leur pêchers condamnables !
Le jeune Edmund réfugié dans son abbaye vit en intermittence une idylle amoureuse avec sa bien-aimée à qui il demandera de quitter au plus vite la région contaminée pour s'en aller rejoindre le village avoisinant situé près d'un marais. Le seul endroit puriste où la peste ne semble pas s'y propager.
Dans ce voyage non exempt d'embûches, nos guerriers chevronnés sont loin d'imaginer que leur parcours meurtrier va les mener droit en enfer !

A travers un remarquable scénario bien écrit et structuré Christopher Smith nous dévoile avec maitrise consciencieuse et ambition virtuose un récit médiéval inopiné dans son refus des artifices orthodoxes, relevé d'un rare souci d'authenticité.
Il nous livre la retranscription d'une époque barbare en pleine dépression où les croyances les plus niaises se mêlaient avec celles des catholiques profondément souscrits dans leur foi et leur conviction auquel le dieu salvateur peut les extraire de leur faiblesse et pêchers.
Comme cette incroyable scène où une sorcière risque de brûler vive sur le bûcher par une poignée d'ahuris (pour ne pas dire abrutis) alors que Edmund pris de conscience lucide la sauvera de ses ravisseurs d'une manière totalement impromptue et cathartique ! Ce n'est que quelques minutes plus tard que l'on comprendra par quelle ordre de conscience véritable Edmund aura causé cette délivrance.
Le metteur en scène dénonce ici indubitablement le folklore éhonté et grotesque d'une ambivalence sur les croyances catholiques mais aussi satanistes car durant tout le récit Black Death traitera des relations humaines et conflictuelles au nom de Dieu ou du Démon.
L'un existant uniquement pour sa suprématie supposément sataniste parce que sans effet surnaturel tandis que l'autre état d'esprit fera tout pour se soumettre et sauver son âme au nom de Dieu avant leur dernier souffle de vie.

Christopher Smith retrace également avec une belle dimension psychologique et une cruauté implacable (l'inquisition en pleine expansion avec ses instruments de torture singuliers !) cette poignée d'hommes exemplaires partis à la recherche d'un bouc-émissaire postiche. Des hommes emprisonnés en cage, noyés jusqu'au cou dans une mare hostile, profondément consolidés communément (à une exception près !) dans leur foi et leur amour pour une cause idéalisée.
Cette confrontation entre deux mondes opposés (le Bien et le Mal) se révèle alors un passionnant jeu de miroir, un affrontement impitoyable où les deux peuples équivoques dans leur conviction vont s'annihiler et tenter d'y survivre.

L'interprétation au cordeau des comédiens aux vrais gueules d'acteurs burinés nous éprouve et émeut dans leur voyage initiatique sans détour.
Sean Bean dans le rôle du leader impose traditionnellement une belle prestance autoritaire pour ce briscard quarantenaire, courageux et rigide mais tout aussi angoissé et douteux de cette ambiance pestilentielle dont n'importe quel quidam semble suspicieux.
Le jeune Eddy Redmayne se révèle charismatique et poignant dans celui du jeune moine néophyte décidé à s'adapter au sein de sa nouvelle entreprise virile. Un groupe affirmé et austère de guerriers sans peur ni pitié requise qui iront fermement lui apprendre la dure réalité des faits. Sans doute le personnage le plus intéressant et plaignant dans sa moralité brimée, écornée.
La cause à une maudite idylle amoureuse envenimée par une despote sorcière malicieuse. Ce qui aboutira en fin de parcours à un total revirement de conscience enrayée par sa haine vindicative dans un final d'une totale noirceur et d'un triste nihilisme livré en guise d'iniquité.

Imprégné d'une ambiance sombre et poisseuse dans des décors minimalistes rigoureux, Black Death est un diamant noir brut comme on en voit si rarement dans le domaine moyenâgeux au plus près de la vérité historique et il faudra remonter aux oeuvres précieuses que sont Le nom de la rose, La Chair et le sang ou Excalibur pour renouer avec ce degré d'authenticité d'une époque troublée, déraisonnée de ses croyances orthodoxes. Le film est aussi une vraie réflexion sur le pouvoir insidieux des religions, des superstitions, de la peur de la mort et leur conséquence permissive sur les potentiels individus endoctrinés à tort ou à raison.
A ne rater sous aucun prétexte pour les vrais amateurs de récit d'aventure âpre, sauvage et sans concession.
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Messagepar ottorivers » 02 Octobre 2010, 16:53

Une fois de plus Christopher Smith ne déçoit pas.

Une histoire pas forcément très originale mais bien menée avec de bons personnages et qui ne vire pas à la facilité avec force démonstration d'effets spéciaux. Le film reste sobre et prenant et bien différent de ses prcédents.
Je l'aime bien ce type. :)

7/10

Par contre suspi je ne trouve pas EXCALIBUR et LA CHAIR ET LE SANG réaliste en ce qui concerne le moyen age.
Le contexte est assez réaliste pour le deuxième mais il y bon nombres d'anachronismes.

Ce sont malgré tout dans les meilleurs sur le sujet, c'est clair.
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Messagepar GoreObsessed » 02 Octobre 2010, 20:08

ottorivers @ 02.10.2010 à 17:53 a écrit: Par contre suspi je ne trouve pas EXCALIBUR et LA CHAIR ET LE SANG réaliste en ce qui concerne le moyen age.
Le contexte est assez réaliste pour le deuxième mais il y bon nombres d'anachronismes.


Je pense qu'il parlait de réalisme dans le sens "cru", en opposition aux chevaliers dans de jolis armures que l'on voyait jusqu'alors dans les films avec de jolies princesses et tout... En tout cas c'est ce que m'évoque ces 2 films, si j'osais une comparaison, je dirai qu'ils ont apporté aux films de chevalerie le "réalisme" qu'a apporté "Il faut sauver le soldat Ryan" aux films de guerre :joues rouges:

Mais sinon pour en revenir au film (que je n'ai pas vu), il va sortir au ciné ? Est sorti ? En DTV ?
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Messagepar ottorivers » 03 Octobre 2010, 12:34

Il est sortit à l'étranger en DVD (Angleterre) donc peut etre chez nous bientot.
Quoi que son précédent "TRIANGLE" qui est excellent n'est toujours pas sortit.

Ils sont sur le net en VO st Fr cependant...

Pour le truc du réalisme, je suis assez d'accord sur cet angle, pour "La Chair" mais Excalibur est plus magique et irréaliste avec leurs superbes armures, etc...

C'est vrai que le moyen age devait etre dur et sale ce que l'on comprends dans ces films par moment et pas clinquant comme dans les films des années 60.
J'aime bien tous ces films. Bien plus que les récents Roi Arthur ou Jeanne d'arc. :sick:
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