Billy the Kid vs Dracula

-> Les films d'horreur, fantastique, SF...

Messagepar BRUNO MATEI » 03 Avril 2012, 11:05

BILLY THE KID VS DRACULA
Réalisateur: William Beaudine.
Année: 1966.
Origine: U.S.A.
Durée: 1h13.
Distribution: John Carradine, Chuck Courtney, Melinda Plowman, Virginia Christine, Walter Janovitz.

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: William Beaudine est un acteur et réalisateur américain, né le 15 Janvier 1892 à New-York, décédé d'insuffisance rénale le 18 Mars 1970 à Canoga Park, en Californie. Il est surtout réputé pour ses films muets.
1960: Les 10 Audacieux
1963: Lassie's Great Adventure
1966: Jesse James contre Frankenstein
1966: Billy the Kid versus Dracula
1974: The Green Hornet
1976: Fury of the Dragon

La même année que son inénarrable Jesse James contre Frankenstein, William Beaudine, spécialiste du cinémat muet (une centaine de titres sont énumérés à son effigie !), s'empare du mythe vampirique pour nous évoquer en l'occurrence la confrontation entre le célèbre bandit Billy the Kid et l'indéfectible Dracula, incarné ici par le vétéran John Carradine.

Dans l'Ouest américain, Dracula a trouvé sa nouvelle proie en la personne d'une ravissante fermière, propriétaire d'un ranch. Mais Billy The Kid, ancien bandit aujourd'hui reconverti dans la bienséance entend bien protéger sa dulcinée des griffes de l'intrépide chauve-souris !

Amateurs de nanars impayables d'une niaiserie hallucinée, ce film est pour vous tant il procure durant son bref cheminement (1h13 !) moult situations risibles transcendées par la prestance cabotine d'interprètes désespérément persuasifs ! Après avoir commis l'insensé Jesse James contre Frankenstein, William Beaudine s'intéresse au cas notable du vampire orgueilleux affublé de longues canines. Notre bon vieux Dracula parcourant aujourd'hui l'Ouest américain en y infligeant sur son chemin quelques morsures furtives à certains quidams imprudents.
Après avoir semé le désordre dans un camp indien, le prince des ténèbres décide de s'installer dans la ville la plus proche après avoir entrevu le portrait d'une ravissante jeune blonde docile, propriétaire d'un ranch. Eperdument amoureux, il décide donc en guise d'alliance maritale d'en faire sa prochaine damnation et de l'isoler vers le refuge ténébreux d'une mine désaffectée afin d'y reposer en toute tranquillité.

La cocasserie futile qui résulte de cette zèderie à la banalité accablante, c'est le soin apporté à la retranscription virile du western par des moyens techniques précaires, néanmoins privilégiée par la photogénie de décors naturels bucoliques. Le caractère attachant des personnages, tous plus crétins les uns des autres (Billy le Kid est génialement altruiste dans sa posture loyale de cow-boy valeureux, mais inculte et peu adroit !), les situations farfelues émanant de l'esprit bon enfant de protagonistes trouillards et l'interprétation saugrenue du génial John Carradine concourent de rendre l'aventure bougrement attractive pour tout amateur de délire infantile.
Bourré d'incohérences et de non sens dans sa structure narrative sporadique, on se plait à suivre les vicissitudes de cette famille de paysans persécutés par un vampire particulièrement imbus ! A la manière d'un cartoon vintage au charme suranné, nous nous plaisons de suivre cette pantalonnade où tous les protagonistes davantage contrariés s'évertuent à s'inquiéter de la présence hostile d'un tyran mégalomane. Car ici, Dracula en aristocrate dédaigneux se prétend tout permis pour s'approprier de la propriété d'un ranch en créant la duperie et favoriser son ambition de vampiriser une godiche empotée. D'autant plus qu'il use régulièrement de façon finaude à se métamorphoser en chauve-souris de pacotille pour ainsi mieux éclipser sa présence sournoise face à ces adversaires.
Le personnage de Billy le Kid doit aussi beaucoup au charme désuet qui émane de l'entreprise tant le comédien rivalise de naïveté et de bonhomie (il ne connaît pas la signification du mot "vampire", faute de n'avoir pu côtoyer les établissements scolaires !) à daigner combattre son antagoniste roublard.

En Dracula notoire, John Carradine se révèle absolument impérial de ridicule tant il cabotine en diable pour tenter de nous terrifier par sa présence famélique, exacerbée par un regard ahuri de yeux exorbitées ! Son tempérament vaniteux et sa désinvolture arrogante donne lieu à des situations improbables irrésistibles d'ineptie. Il faut le voir tenter imposer sa loi et sa ferme autorité face au désarroi de pauvres paysans, convaincus de son origine maléfique mais incapable de s'y mesurer par peur d'être mordus.

Con comme la lune, risible en diable mais sympathiquement chatouillant et visuellement dépaysant, Billy The Kid vs Dracula est un nanar pur jus à conseiller sans modération pour l'authentique inconditionnel masochiste de zéderie inscrite dans la bonne humeur et la désinhibition. Une curiosité davantage truculente, décuplant de nos jours notre ferveur à découvrir un vaudeville foutraque pris entre deux genres académiques (western et épouvante). Une cocasserie séculaire avoisinant le looney-tunes de fond de classe.
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
Image
Avatar de l’utilisateur
BRUNO MATEI
Oh My Gore ! Fan
 
Messages: 1319
Inscription: 14 Novembre 2010, 10:25

Retourner vers Cinéma Horreur & Fantastique

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 1 invité