La Bête tue de sang froid de Aldo Lado, 1975

-> Les films d'horreur, fantastique, SF...

La Bête tue de sang froid de Aldo Lado, 1975

Messagepar BRUNO MATEI » 07 Février 2014, 08:20

Titre d'origine: L'Ultimo treno della notte / Le Dernier Train de la Nuit / Night train murders
Réalisateur: Aldo Lado
Année: 1975
Origine: Italie
Durée: 1h33 (version intégrale)
Distribution: Flavio Bucci, Laura D'Angelo, Irene Miracle, Macha Méril, Gianfranco De Grassi, Enrico Maria Salerno.

Sortie salles France: 30 Août 1978. Italie: 8 Avril 1975

FILMOGRAPHIE: Aldo Lado est un réalisateur italien, né le 5 décembre 1934 à Fiume (Croatie).
1971: La corta notte delle bambole di vetro. 1972: Qui l'a vue mourir ? 1972: La Drôle d'affaire. 1973 : Sepolta viva. 1974 : La cugina. 1975: La Bête tue de sang Froid. 1976 : L'ultima volta. 1978 : Il prigioniero (TV). 1979 : L'humanoïde. 1979 : Il était un musicien – Monsieur Mascagni. 1981 : La désobéissance. 1982 : La pietra di Marco Polo (TV). 1983 : La città di Miriam (TV). 1986 : I figli dell'ispettore (TV). 1987 : Sahara Heat ou Scirocco. 1990 : Rito d'amore. 1991 : La stella del parco (TV). 1992 : Alibi perfetto. 1993 : Venerdì nero. 1994 : La chance.

Ersatz italien de la Dernière Maison sur la Gauche, La Bête tue de sang froid s'est taillée au fil des décennies une réputation presque aussi notoire que le trauma infligé par Craven. Si Aldo Lado reprend le même cheminement narratif afin de réexploiter le "rape and revenge", il réussit tout de même à s'en démarquer grâce au décor confiné à l'intérieur d'un train et au portrait alloué à une bourgeoise sans scrupules. Cette dernière prétendument affable va finalement entraîner un duo de marginaux dans la débauche crapuleuse. Sous son emprise intelligente, deux délinquants issus de classe ouvrière vont se laisser charmer par sa stature hautaine et accomplir les pires exactions sur deux adolescentes. Merveilleusement campé par une Macha Méril habitée par le vice, sa présence symbolise d'une certaine manière l'avilissement de la bourgeoisie, engluée dans son confort et sa richesse. A l'instar de ce témoin oculaire, sexagénaire d'apparence respectable mais soudainement épris de pulsions voyeuristes pour se laisser inviter au viol collectif.

Tableau pathétique d'une nature humaine aux instincts barbares et pervers, La Bête tue de sang froid est un voyage au bout de l'enfer. Celui de deux jeunes étudiantes embarquées dans un train pour rejoindre leur bercail mais rapidement prises en otage par le trio diabolique. A partir du moment où le piège se referme autour des victimes, Aldo Lado nous laisse en position de voyeur pour témoigner de leur calvaire interminable. Ce sentiment de gêne occasionné est accentué par l'enfermement du lieu clos (une cabine irrespirable) où viols et sévices leur seront infligés. L'atmosphère terriblement malsaine s'émane notamment des regards obscènes que l'inspiratrice va échanger avec les voyous. Au moment crucial des actes les plus extrêmes, la lumière nocturne vire subitement aux éclairages bleutés afin de renforcer l'aspect cauchemardesque de cette mascarade. Après les crimes lâchement perpétrés, Aldo Lado passe en mode revenge avec l'intervention des parents d'une des victimes. Sur ce point autrement crucial, la manière dont le trio réussit à s'infiltrer chez eux me parait un peu plus crédible que ce qu'avait envisagé Craven, alors que le jeu d'acteurs invoqué aux parents s'avère plus plausible dans leur sentiment de contrariété. Puisqu'ici, devant l'insistance de la mégère blessée (une écorchure au genou), le père de la victime, éminent chirurgien, va devoir lui porter assistance et accueillir le trio au sein de son foyer. Avec une réelle efficacité, Aldo Lado reprend le mode opératoire de son modèle (vengeance expéditive abrupte) en instaurant un climat de tension qui ira crescendo. Sans chercher à se complaire dans la violence bestiale, il illustre avec psychologie l'aspect avilissant de la justice individuelle quand le père se résigne à éliminer sa dernière victime devant le témoignage contradictoire de son épouse.

Profondément pervers, dérangeant et malsain, La Bête tue de sang froid est sans doute la meilleure déclinaison du rape and revenge depuis sa référence imposée par Craven. Outre sa violence insupportable mais jamais outrancière, son caractère éprouvant est notamment influencé par l'apparence perfide de Macha Méril et d'un score indolent chuchoté à l'harmonica.
A réserver à un public averti.

Warning ! La VF présente sur le Dvd de Neo Publishing est censurée de 15 minutes. Seule, la VOSTF comporte bien la version intégrale.
Avatar de l’utilisateur
BRUNO MATEI
Oh My Gore ! Fan
 
Messages: 1319
Inscription: 14 Novembre 2010, 10:25

Retourner vers Cinéma Horreur & Fantastique

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités

cron