Baron Blood de Mario Bava, 1972

-> Les films d'horreur, fantastique, SF...

Baron Blood de Mario Bava, 1972

Messagepar BRUNO MATEI » 04 Février 2015, 07:43

Titre d'Origine: Baron Vampire/Gli orrori del castello di Norimberga
Réalisateur: Mario Bava
Année: 1972
Origine: Italie/Allemagne de l'Ouest
Durée: 1h38 (Italie)/1h30(U.S.A.)
Distribution: Joseph Cotten, Elke Sommer, Massimo Girotti, Rada Rassimov, Antonio Cantafora, Umberto Raho, Luciano Pigozzi.

Sortie salles Italie: 25 Février 1972

FILMOGRAPHIE: Mario Bava est un réalisateur, directeur de la photographie et scénariste italien, né le 31 juillet 1914 à Sanremo, et décédé d'un infarctus du myocarde le 27 avril 1980 à Rome (Italie). Il est considéré comme le maître du cinéma fantastique italien et le créateur du genre dit giallo. 1946 : L'orecchio, 1947 : Santa notte, 1947 : Legenda sinfonica, 1947 : Anfiteatro Flavio, 1949 : Variazioni sinfoniche, 1954 : Ulysse (non crédité),1956 : Les Vampires (non crédité),1959 : Caltiki, le monstre immortel (non crédité),1959 : La Bataille de Marathon (non crédité),1960 : Le Masque du démon,1961 : Le Dernier des Vikings (non crédité),1961 : Les Mille et Une Nuits,1961 : Hercule contre les vampires,1961 : La Ruée des Vikings, 1963 : La Fille qui en savait trop,1963 : Les Trois Visages de la peur, 1963 : Le Corps et le Fouet, 1964 : Six femmes pour l'assassin, 1964 : La strada per Fort Alamo, 1965 : La Planète des vampires, 1966 : Les Dollars du Nebraska (non crédité), 1966 : Duel au couteau,1966 : Opération peur 1966 : L'Espion qui venait du surgelé, 1968 : Danger : Diabolik ! , 1970 : L'Île de l'épouvante ,1970 : Une hache pour la lune de miel ,1970 : Roy Colt et Winchester Jack, 1971 : La Baie sanglante, 1972 : Baron vampire , 1972 : Quante volte... quella notte, 1973 : La Maison de l'exorcisme, 1974 : Les Chiens enragés,1977 : Les Démons de la nuit (Schock),1979 : La Venere di Ille (TV).

Un an après son chef-d'oeuvre la Baie Sanglante, Mario Bava nous revient en petite forme avec Baron Blood, un slasher gothique inspiré de l'Homme au masque de cire et du Fantôme de l'Opéra. Tourné en 5 semaines dans la région d'Autriche, l'intrigue relance les exploits criminels du sinistre Baron Otto Van Kleist depuis qu'un couple osa invoquer des incantations dans son manoir historique par le biais d'un parchemin. Autrefois réputé pour avoir agi comme un tortionnaire sadique auprès des villageois, sa dernière victime, une sorcière, avait promis de s'y venger avant de périr sur le bûcher. Accueilli par son oncle dans un château prochainement mis aux enchères, Peter Kleist et sa nouvelle compagne Eva Arnold vont être les nouveaux témoins des exactions du baron avant d'élaborer une stratégie de défense parmi l'entremise d'une médium.

Ce drôle de scénario brassant également certains éléments du Masque du Démon et de la Chambre des Tortures pâti de situations conventionnelles dans la visite guidée des protagonistes et ces poursuites exercées entre le tueur et la victime, mais aussi dans le comportement superficiel d'investigateurs malhabiles peinant à provoquer l'effroi par leur statut de traquée. Peu inspiré par son histoire abracadabrante et non exempt d'incohérences (comment le baron peut-il changer à sa guise d'apparence physique ? N'était-il pas condamné à souffrir sous son visage difforme ?), Mario Bava tente en dernier tiers de maintenir un suspense sur l'identité du fantôme tout en continuant de fignoler l'ambiance crépusculaire d'un manoir gothique saturé d'éclairages surréalistes. Passé maître dans l'art de transcender une scénographie macabro-sensuelle, le cinéaste montre une fois de plus l'étendue de son talent dans un souci esthétique assez prégnant. En prime, il est amusant de contempler le faciès vérolé du fameux baron ressemblant à s'y méprendre à une tarte à pizza dans sa physionomie putrescente rongée par les siècles de l'âge ! Soutenu d'un score rétro de Stelvio Cipriani typiquement latin, Baron Blood réussit à entretenir l'intérêt dans ce climat funèbre parfois endeuillé de morts brutales car émanant d'instruments de torture (le cercueil garni de pointes acérées fait son petit effet de répulsion !). Si l'intrigue piétine également par quelques sautes de rythme, la bonhomie attachante des personnages, le cheminement délirant du dénouement et l'icone morbide du personnage du Baron permettent de nous distraire dans une facture Bis inhabituelle de la part du maître transalpin !

Avec son scénario saugrenu un peu niais et ses personnages fantaisistes, Baron Blood fait indubitablement parti du bas du panier de son illustre auteur. Néanmoins, les fans invétérés du genre prêteront un réel intérêt à l'esprit goguenard de certaines mises à mort, à son charme vintage et surtout à l'utilisation judicieuse du manoir richement détaillé d'une architecture alambiquée et situé à proximité d'une nature fantasmatique où plane l'entité d'une sorcière !
Avatar de l’utilisateur
BRUNO MATEI
Oh My Gore ! Fan
 
Messages: 1319
Inscription: 14 Novembre 2010, 10:25

Retourner vers Cinéma Horreur & Fantastique

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 11 invités

cron