Titre d'Origine: Barbarella: Queen of the Galaxy
Réalisateur: Roger Vadim
Année: 1968
Origine: France/Italie
Durée: 1h38
Distribution: Jane Fonda, John Phillip Law, Anita Pallenberg, Milo O'Shea, Marcel Marceau, Claude Dauphin, Serge Marquand, David Hemmings, Ugo Tognazzi, Véronique Vendell.
Sortie salles France: 25 Octobre 1968. U.S: 10 Octobre 1968
FILMOGRAPHIE: Roger Vadim est un réalisateur, scénariste, comédien, romancier et poète français, né le 26 Janvier 1928 à Paris, décédé le 11 Février 2000.
1956: Et Dieu créa la femme. 1957: Sait-on jamais... 1958: Les Bijoutiers du clair de lune. 1959: Les Liaisons Dangereuses 1960. 1960: Et mourir de plaisir. 1961: La Bride sur le cou. 1962: Les 7 Pêchers capitaux. 1962: Le Repos du Guerrier. 1963: Le Vice et la Vertu. 1963: Château en Suède. 1964: Le Ronde. 1966: La Curée. 1968: Histoires Extraordinaires (sketch: Metzengerstein). 1968: Barbarella. 1971: Si tu crois Fillette. 1972: Hellé. (la Femme en grec). 1973: Don Juan 73. 1974: La Jeune fille assassinée. 1976: Une Femme Fidèle. 1980: Jeux Erotiques de Nuit. 1982: The Hot Touch. 1983: Surprise Party.
Production improbable compromise entre Dino De Laurentiis et Roger Vadim (célèbre réalisateur de Et Dieu créa la Femme), Barbarella est l'aberration cinématographique tirée de la célèbre bande-dessinée homonyme de Jean-Claude Forest. Co-produit entre la France et l'Italie, ce space opera coloré et festif dans ses décors hallucinés, son érotisme lubrique et ces Fx ringards, s'impartie (à l'instar de son compère Flash Gordon) d'un casting hétéroclite invraisemblable. Puisque l'on y croise Marcel Marceau, Claude Dauphin, David Hemmings, Ugo Tognazzi et surtout la célèbre pin-up Jane Fonda. C'est d'ailleurs par sa présence sensuelle de blonde iconique au haut pouvoir de sex-appeal que le film de Vadim fait office de curiosité saugrenue, suscitant notamment un charme rétro polychrome.
En l'an 40 000, Barbarella est enrôlée par le président de la Terre pour retrouver Durand Durand, un savant en possession d'une arme destructrice, le Positron. Sur la planète Lithion, la guerrière des étoiles va rencontrer une civilisation amorphe au sein d'une population asservie par les agissements totalitaires d'une reine et de Durand Durand.
Comédie, érotisme soft et science-fiction se juxtaposent pour nous concocter un divertissement débridé, où le scénario risible et l'extravagance lourdingue des personnages accouchent d'un nanar foutraque, à consommer avec prudence selon l'humeur du jour. En effet, sa narration extrêmement faiblarde et surtout le caractère pittoresque de certains évènements ou situations (le dispositif masochiste de la machine à mourir de plaisir ou les effets corporels de la pilule de l'amour, les envolées aériennes de l'ange Pygar, la rencontre avec une tribu d'enfants sardoniques) rendent le spectacle gentiment divertissant pour peu que l'on soit indulgent à sa topographie destructurée. L'intérêt de Barbarella réside alors sur les rencontres impromptues que notre charmante héroïne va devoir établir pour retrouver la trace de Durand Durand. Régulièrement molestée par ses antagonistes de tous bords (une reine noire et un savant masochistes, des oiseaux agressifs et même des poupées patibulaires aux dents acérées) ou sujette aux avances sexuelles (archaïques ou virtuelles), Barbarella se retrouve incessamment ballottée d'un endroit à un autre par ses ennemis ou ses alliées (les insurgés contestataires). Cette couverture scénaristique est un frêle alibi afin de rendre plus attractive une aventure sidérale dépaysante, jalonnée entre autre de quelques batailles spatiales préfigurant celles de la série TV San Ku Kaï. Car si la flamboyance de sa richesse visuelle, la présence sexy de Jane Fonda (parfaitement à l'aise dans l'archétype fortuit d'une amazone preuse !) et le ton décalé de certaines situations cocasses laissent en éveil le spectateur déconcerté, la défaillance d'un réalisateur peu concerné par son projet accouche d'une oeuvre kitch profondément ringardisée.
Insupportable pour les uns, gentiment fun pour les autres, Barbarella est une production hybride à situer entre le nanar sensiblement ludique et le navet renfrogné à deux doigts de faire chavirer l'entreprise. A (re)découvrir d'un oeil distrait dans une humeur sans contrainte ou avec l'entremise de substance illicite.