Oh My Gore ! - Forum

par **BRUNO MATEI** » 04 Janvier 2011, 16:19

BAISER MACABRE
Titre Original: Macabro
Réalisateur: Lamberto Bava.
Année: 1980.
Origine: Italie.
Durée: 1H31.
Distribution: Bernice Stegers, Stanko Molnar, Veronica Zinny, Roberto Posse, Ferdinando Orlandi.

Sortie Salles France: 13 Mai 1981.

FILMOGRAPHIE: Lamberto Bava est un réalisateur et un scénariste italien né le 3 avril 1944 à Rome, fils de Mario Bava.
1980 : Baiser macabre (+ scénariste) , 1983 : La Maison de la terreur, 1984 : Apocalypse dans l'océan rouge, Blastfighter 1985 : Demons (+ scénariste), 1986 : Demons 2 (+ scénariste), Midnight Killer, 1987: Delirium, 1991 : Body puzzle, 1991 : La Caverne de la Rose d'Or : La Princesse Rebelle, 1992 : La Caverne de la Rose d'Or : La Sorcière Noire, 1993 : La Caverne de la Rose d'Or : La Reine des Ténèbres, 1994 : La Caverne de la Rose d'Or : L'Empereur du Mal, 1994 : Desideria et le prince rebelle, 1996 : La Caverne de la Rose d'Or : Le Retour de Fantaghirò, 1996 : La Légende d'Alisea, 1997 : La Princesse et le Pauvre, 1998 : Caraibi, 2001 : L'impero, 2005: the Torturer, 2006 : Ghost son.

Première réalisation du fils de Mario Bava et unique coup d'éclat pour une carrière très inégale alternant séries B juste convenables ou séries Z sympathiques de fond de tiroir aussi vite vues qu'oubliées, à contrario de son plus grand succès commercial produit par Dario Argento: Demons !
L'aimable Lamberto Bava serait alors le réalisateur estimable d'un seul coup de génie à l'audace fétide inouïe: Macabro !

Pendant qu'une fillette noie son propre petit frère dans la baignoire de sa salle de bain, la mère infidèle, batifolant dans le lit de son amant, apprend par téléphone la mort (falsifiée) de son jeune fils. Elle ordonne à son amant de l'emmener sur les lieux du drame quand, celui ci conduisant à vive allure sur la route se fait subitement décapiter de manière accidentelle. Un an plus tard, après un séjour dans un hôpital psychiatrique, la femme retourne chez son amant en compagnie du frère endeuillé.

SI DOUCE, SI PERVERSE.
Dire que Baiser Macabre est un poème nécrophile déviant, baignant de manière perpétuelle dans la perversité la plus glauque et sulfureuse est un doux euphémisme tant sa narration éhontée se meut à un inlassable jeu sexuel hautement dérangeant qui embrigade les protagonistes dans un lieu clos suffoquant, suintant l'odeur cadavérique !
L'introduction qui débute brutalement par un double homicide traumatique nous averti irrémédiablement de la teneur malsaine auquel nos protagonistes vont être victimes ou complices. Il fallait tout de même oser montrer l'assassinat d'un enfant, noyé dans une baignoire par sa propre petite soeur profitant de l'absence parentale. ATTENTION SPOILER !!! Et d'inverser les rôles à la toute fin du métrage pour une justice vindicative encore plus immorale face à la maturité d'une adulte dépitée. FIN DU SPOILER.
Mais la suite narrative encore plus barrée ne sera pas en reste. La trame se résumant brièvement à une forme de huis-clos poisseux où nos protagonistes (un aveugle, une fillette et la mère de celle-ci) sont cloisonnés dans une demeure gothique lugubre, mal éclairée pour ne laisser transparaitre aucune clarté fructueuse. Pendant que la veuve obsédée par la perte de son amant se divertit à se caresser pour prendre du plaisir fétichiste dans la chambre de celui-ci !
En outre, quand on se doute furtivement que notre héroïne planque la tête de son défunt dans le frigo de la maison, l'ambiance maladive et nauséeuse qui s'y dégage n'en n'est que plus inconfortable et repoussante d'une façon sensitive.

C'est la ténébreuse Bernice Stegers (La Cité des Femmes, X Tro) qui hypnotise l'écran de son regard ensorcelant un spectateur ébahi, voir largement incommodé de ses talents sexuels d'amante nympho-maniaque envers la tête pourrissante de son bien-aimé chérissant. Après l'avoir sorti du congélateur, il faut la voir s'extasier à rejoindre la trogne de son compagnon posé sur les draps soyeux de son lit, alignant aussi soigneusement que possible une droite rangée de coussins en guise d'un corps humain ! Alors que la gente dame débauchée et malade du ciboulot embrassera langoureusement les lèvres putrides de son hôte exsangue avec un art charnel et nécrophile de façon journalière et tributaire.
Veronica Zinny qui compose avec cynisme le personnage nuisible de la fillette meurtrière est tétanisante de perversité, de sadisme complaisant dans son esprit de jalousie et sa rancune tenace contre sa génitrice.
Son regard glacial dénué de compassion dans une vacuité de sentiment et sa provocation verbale à fustiger un innocent dérange le spectateur impliqué dans un portrait de famille exécrable et irrévérencieux.
Stanko Molnar dans celui du frère du défunt atteint de cécité, témoin indirect des parties de jambe en l'air de sa locataire nécrophile se sort honorablement d'un rôle de célibat refoulé et son physique mélancolique étrangement nacré et chétif accentue le climat nonchalant, désenchanté du récit maladif.

Le final éprouvant et nihiliste enfonce encore un peu plus le clou dans la subversion, le meurtre crapuleux impromptu pour nous laisser sur une impression acerbe, épouvantée d'une histoire d'amour hors norme et putassière, véritable drame baroque de la folie obsessionnelle. Tandis que sa dernière note sardonique boucle la mise sur une note ironiquement grotesque et terrifiante !

NEKROMANTIK A L'ITALIENNE.
Accordé d'une insolite partition musicale en demi-teinte, parfois décalée, alternant des sons lugubres de violons stridants, des accords jazzy intimistes et d'autres rythmes plus vifs d'harmonica mélodieux, Baiser Macabre est un fascinant huis-clos nécrophile, étouffant et dépressif comme seuls les italiens ont le secret dans l'art de transgresser les audaces les plus immorales.
Son atmosphère malsaine tangible qui s'imprègne du cadre, ses séquences perverses couillues et la galerie pathétique de personnages esseulés en quête d'affection en font un sommet horrifique licencieux, inoubliable et bafoué.
AMES PRUDES, S'ABSTENIR !

par **jigsaw** » 04 Janvier 2011, 23:11

M'avait pas trop plu, passe assez inapercu, pourtant j'etais tres content de l'avoir trouve...A part la decapitation de debut.... :wacko:

par **Killjoy** » 05 Janvier 2011, 12:24

BRUNO MATEI @ 04.01.2011 à 17:19 a écrit: FILMOGRAPHIE: , 1998 : Caraibi, 2001 : L'impero, 2006 : Ghost son.

il me semble que tu as oublié "The Torturer" ? (à moins que tu ais mis le titre italien) :huh:

par **BRUNO MATEI** » 05 Janvier 2011, 16:52

Bonne question Killjoy mais je ne sais point !

par **jigsaw** » 05 Janvier 2011, 22:36

yep, en 2005...Belle merde soit dit au passage.... :angry:

par **ottorivers** » 06 Janvier 2011, 07:46

Killjoy @ 05.01.2011 à 13:24 a écrit:
BRUNO MATEI @ 04.01.2011 à 17:19 a écrit: FILMOGRAPHIE: , 1998 : Caraibi, 2001 : L'impero, 2006 : Ghost son.

il me semble que tu as oublié "The Torturer" ? (à moins que tu ais mis le titre italien)

Oui et aussi un paquet de téléfilms et de films, ceux ci sont ceux plus ou moins trouvables en france mais il n'arrête pas de tourner le bougre.

Il y avait aussi DELIRIUM en 1987 (le foto di Gioia) qui n'était pas mal,

ou encore
Morirai a mezzanotte (1986) aka "Midnight Killer" aka Midnight Ripper aka You'll Die at Midnight

Blastfighter (1984)

et quelques gialli télévisuels plus ou moins bien foutus, le reste ne vaut pas grand chose, surtout le minable Torturer justement. :wacko:

par **BRUNO MATEI** » 07 Janvier 2011, 07:21

Vais quand même rajouter tes films Otto, merci.

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