.: L'HISTOIRE
Malgré sa paralysie, Jake Sully, un ancien marine immobilisé dans un fauteuil roulant, est resté un combattant au plus profond de son être. Il est recruté pour se rendre à des années-lumière de la Terre, sur Pandora, où de puissants groupes industriels exploitent un minerai rarissime destiné à résoudre la crise énergétique sur Terre. Parce que l'atmosphère de Pandora est toxique pour les humains, ceux-ci ont créé le Programme Avatar, qui permet à des "pilotes" humains de lier leur esprit à un avatar, un corps biologique commandé à distance, capable de survivre dans cette atmosphère létale. Ces avatars sont des hybrides créés génétiquement en croisant l'ADN humain avec celui des Na'vi, les autochtones de Pandora.
Sous sa forme d'avatar, Jake peut de nouveau marcher. On lui confie une mission d'infiltration auprès des Na'vi, devenus un obstacle trop conséquent à l'exploitation du précieux minerai. Mais tout va changer lorsque Neytiri, une très belle Na'vi, sauve la vie de Jake...
.: LA CRITIQUE
L'un des évènements les plus médiatisés de cette fin d'année 2009, c'est bien sûr la sortie tant attendue de "AVATAR", le film supposé révolutionner notre rapport au cinéma qui a déjà fait couler tellement d'encre... !
Accusé de plagiat à la sortie de "TERMINATOR", James Cameron - systématiquement présenté comme le réalisateur de l'agaçant "TITANIC" - se voit une fois de plus embarrassé par les similitudes visuelles de son nouveau long métrage avec "DELGO", un film d'animation sorti aux USA en 2008, mais également par la comparaison encore plus troublante avec « Call Me Joe », une nouvelle écrite par Poul Anderson datant de 1957 et racontant les aventures d'un paraplégique qui se glisse par télépathie dans un corps créé artificiellement pour parcourir la planète Jupiter...
Dans "AVATAR", c'est Jake, un ancien marine cloué dans un fauteuil roulant, qui est envoyé sur Pandora pour remplacer son frère décédé au sein du programme Avatar, et ainsi s'unir à une enveloppe corporelle hybride créée de toute pièce afin d'explorer la planète sans en craindre la toxicité. Redécouvrant les sensations de ses jambes, il fait rapidement la connaissance de Neytiri, une magnifique indigène, et finit par être accepté par le peuple Na'vi dont il apprend toutes les coutumes.
Mais bientôt, le jeune homme sera confronté à un cas de conscience : mener à bien sa mission d'espionnage au risque de trahir ses nouveaux compagnons ou se ranger du côté des Na'vi afin de repousser l'envahisseur assoiffé de conquête...
Renvoyant immanquablement à l'histoire des pays colonisés par les puissances occidentales pour leurs ressources naturelles ainsi qu'à une certaine forme d'incompréhension face à l'inconnu / l'étranger, ici une tribu considérée comme primitive (qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler les indiens d'Amérique par leur apparence physique), "AVATAR" véhicule de surcroît un message écologique de bonne augure à la veille du sommet de Copenhague !
Si le film laisse peu d'espoir quant à l'évolution socioculturelle du genre humain (ou du peuple américain, vraisemblablement le seul représentant terrien sur Pandora), que l'on aurait imaginé - peut être de manière utopique - tirer les leçons du passé dans un futur proche ; il dépeint également l'homme de 2154 comme le digne successeur de ses aïeux du 21e siècle, qui non content d'avoir épuisé les ressources de sa propre planète, s'attaque à coup de bulldozers à la nature soigneusement préservée de Pandora pour résoudre la crise énergétique de la Terre.
Des thèmes somme toute bien classiques, au même titre que le déroulement du récit, entre romance convenue, jalousie masculine, héroïsme exacerbé, et trahisons machiavéliques..., alors que Sam Worthington incarne sans surprise un personnage quasi prophétique, qui sortira grandi de cette aventure de Science Fiction initiatique et épique d'une mièvrerie digne d'un Disney.
Bien que le scénario manque définitivement d'audace, l'intérêt principal du film réside dans ses prouesses techniques largement vantées depuis les débuts de sa promotion et qui en constituent d'ailleurs le principal argument.
Repoussant toujours plus loin les limites de la technologie, "AVATAR", qui a nécessité une longue période d'incubation pour profiter au mieux de l'évolution des images de synthèse, est doté d'effets spéciaux spectaculaires en 3D immergeant le spectateur dans l'univers merveilleux - mais toutefois menacé - des Na'vi, qui eux ont bénéficié du procédé « performance capture » consistant à capter avec précision les expressions faciales et oculaires des acteurs.
Résultat de quatre années de travail intensif : une jungle féerique à la végétation luxuriante et phosphorescente peuplée par une faune extraordinaire à l'aspect préhistorique, dans laquelle évolue une communauté humanoïde à l'apparence féline.
En osmose avec la nature, avec laquelle ils forment un genre de réseau de communication, ces êtres agiles qui ne manquent pas de sensualité, possèdent curieusement une gestuelle propre à des acteurs hollywoodiens...
Une créativité finalement bridée par de sempiternels codes destinés à attirer un public plus exigeant sur la forme que sur le fond, gâchant ainsi un spectacle colossal qui laisse d'autant plus perplexe que l'on y dénombre moult similitudes avec d'autres références parmi lesquelles POCAHONTAS, "LE SEIGNEUR DES ANNEAUX" ou encore "LE CHATEAU DANS LE CIEL" de maître Miyazaki, sans que cela ne semble réellement choquer...
Note de Lan : 6.5 sur 10
Critique du film "AVATAR"