Titre d'origine: De Lift
Réalisateur: Dick Maas
Année: 1983
Origine: Hollande
Durée: 1h35
Distribution: Huub Stapel, Willeke van Ammelrooy, Josine van Dalsum, Liz Snoyink, Wiske, Sterringa, Huib Broos, Pieter Lutz, Paul Gieske.
Récompense: Grand Prix au Festival du Film Fantastique d'Avoriaz en 1984
Sortie salles France: 22 Février 1984. U.S: 4 Juillet 1985
FILMOGRAPHIE: Dick Maas est un scénariste, réalisateur, producteur et compositeur hollandais né le 15 Avril 1951 à Heemstede (Pays-Bas).
1977: Picknick. 1977: Adelbert. 1981: Rigor Mortis. 1983: L'Ascenseur. 1986: Les Gravos. 1988: Amsterdamned. 1992: Flodder in Amerikia ! 1995: Les Lavigueur 3: le retour. 1999: Issue de secours. 2001: L'Ascenseur, niveau 2. 2003: Long Distance. 2004: Zien (video). 2010: Saints.
En 1984, une petite production hollandaise d'un jeune réalisateur méconnu décroche le prestigieux Grand Prix au Festival d'Avoriaz. Bien que décrié par la plupart des cinéphiles qui auraient plutôt privilégié des oeuvres plus probantes comme Christine, Dead Zone (même s'il se voit décerner 3 prix secondaires !) ou encore le Dernier Testament, l'Ascenseur trouve quand même son public dans les salles obscures puisqu'il remporte un joli succès commercial. Cet engouement inattendu pour cette série B modeste est surtout favorisé par l'originalité de son concept dans lequel l'ascenseur d'un immeuble résidentiel commet des actes meurtriers envers les quidams infortunés. Cette idée saugrenue, voire ridicule, est sauvée par l'ironie macabre d'un cinéaste multipliant incidents meurtriers dans un sens de l'efficacité allié à son thème alarmiste (la technologie organique !). A l'image de cet aveugle trébuchant maladroitement dans le vide après avoir appuyé sur le bouton pour se rendre à l'étage désiré. Ou encore ce gardien infaillible retrouvé la tête coincée entre deux volets d'ascenseur alors que la cage commence subitement à descendre pour là lui arracher ! Il y a aussi une autre séquence anxiogène dans le rendu de son climat claustrophobe lorsque deux couples éméchés vont se retrouver piégées dans l'enceinte de l'ascenseur pour y être asphyxiés.
Le scénario délirant (il y est question de micro puces douées de vie organique, se régénérant par la machine d'un ordinateur !) s'attache à nous décrire l'investigation d'un dépanneur et d'une journaliste, déterminés à résoudre la mystérieuse faille technique empêchant la fonctionnalité ordinaire d'un ascenseur. Outre l'inanité des rapports conjugaux entre le héros et sa femme (leur mésentente s'avère peu crédible lorsque le mari impassible tente de se justifier qu'il n'y a pas eu d'adultère avec sa collègue journaliste), le film véhicule un intérêt constant pour escompter la résolution d'une énigme débridée pointant du doigts les dangers de nouvelles technologies toujours plus innovantes. Sur ce point, on peut d'ailleurs souligner l'aspect avant-gardiste de son thème d'anticipation puisqu'il préfigure l'introduction des puces électroniques à l'intérieur d'un être vivant (aujourd'hui l'identification d'un animal domestique peut-être inscrit sous la peau). On peut aussi évoquer dans un avenir proche les nouvelles lois envisageables auquel les puces seraient imposées cette fois-ci dans le corps humain pour déjouer la progression d'une maladie (ce que évoque l'un des protagonistes du film dans son analogie avec les puces organiques !).
Avec son concept insensé et le caractère attachant de ces protagonistes, l'Ascenseur est une série B divertissante dont le savoir-faire technique du réalisateur (les séquences chocs inventives et sardoniques sont particulièrement maîtrisées dans le sens du cadrage et d'un suspense expectatif) renforce son capital irrésistiblement sympathique.