Appel d'urgence

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Messagepar BRUNO MATEI » 05 Mars 2011, 08:21

APPEL D'URGENCE.
Titre Original: Miracle Mile.
Réalisateur: Steve De Jarnatt.
Année: 1987.
Origine: U.S.A.
Durée: 1H31.
Distribution: Anthony Edwards, Mare Winningham, John Agar, Lou Hancock, Mykelti Williamson, Kelly Jo Minter, Kurt Fuller, Denise Crosby.

Sorti en France le 31 Janvier 1990, U.S.A.: 19 Mai 1989.

Filmographie: Steve De Jarnatt est un réalisateur américain.
1983: Strange Brow
1987: Cherry 2000
1988: Appel d'Urgence

LE JOUR OU LA TERRE S'ARRETERA.
Après l'amusant nanar festif post apocalyptique Cherry 2000 sorti un an auparavant, Appel d'urgence est le troisième et dernier long-métrage d'un réalisateur peu prolifique, même s'il aura également oeuvré en tant que scénariste et producteur pour diverses séries T.V.
Ce vertigineux cauchemar clairsemé évoquant la peur de l'holocauste nucléaire avec un sens débridé affolant et trépidant pour finalement terrifier vers son point d'orgue anthologique se révèle la clef de voûte d'un ultime coup de maître tombé aujourd'hui dans l'oubli le plus éhonté et insondable.

Harry est un jeune homme comblé par l'amour fusionnel de sa compagne, Julie, tout aussi éprise de passion idyllique. Un soir, alors qu'ils s'étaient donné rendez vous dans un snack, le jeune conquis rate malencontreusement leur rencard de manière fortuite. Malgré tout, il décide vainement de prendre la route pour rejoindre leur lieu de rencontre après 3 heures de retard.
Arrivé sur place, à proximité du restaurant, le téléphone d'une cabine téléphonique se met à sonner ! Harry qui se trouvait aux abords pour fumer sa cigarette décide de répondre au mystérieux interlocuteur.
Une voix affolée prise de marasme lui affirme que dans 50 minutes une guerre nucléaire va avoir lieu !!!


D'une idée génialement exploitée, à peine digne d'un épisode de la quatrième dimension, Appel d'Urgence (titre on ne peut plus approprié !) démarre furtivement sur les chapeaux de roue pour nous embarquer dans un suspense oppressant mené sur un rythme alerte. Une situation alarmiste aléatoire qui ne va pas relâcher d'une seconde l'intérêt et la complicité du spectateur dubitatif, perplexe mais autant craintif et effrayé par cette révélation si cauchemardesque !
Un individu lambda déclare à un groupe de noctambules réunis dans un restaurant que la guerre nucléaire va avoir lieu dans moins d'une heure !!! Canular d'une blague foireuse d'un type éméché, tirade saugrenue d'un attardé mental ou d'un drogué halluciné ou véritable cri alarmiste d'un génocide humanitaire d'une envergure mondiale sur le point d'être exaucé !
A cet instant précis d'une révélation aussi incongrue et improbable autant que tristement plausible, cette poignée d'humains de prime abord suspicieux de la véracité des faits narrés par Harry vont rapidement s'interloquer dans une prise de conscience égocentrique pour leur survie individuelle. Dès lors, leur seule résolution est d'accéder à l'aéroport le plus proche pour pouvoir embarquer à bord d'un avion et prendre la poudre d'escampette vers un lointain pays indéterminé !
Sauf que Harry, fou amoureux de sa dulcinée ne souhaite pas quitter le pays sans sa moitié !
Durant la majeure partie du récit, l'amoureux transi d'effroi va donc tenter par tous les moyens potentiels d'accéder le plus fugacement possible à l'appartement de Julie, situé à quelques kilomètres d'intervalle du snack bar et dépêcher désespérément un hélicoptère pour fuir l'Amérique hostile !

On sent que Steve De Jarnatt a éprouvé un finaud plaisir à raconter cette histoire aussi invraisemblable que tristement probable dans son actualité brûlante de conflits politiques majeurs acculés d'une éventuelle 3è guerre mondiale. En jouant sur la peur de l'ère atomique redoutant une fin de notre monde annoncé, son film de prime abord ludique, particulièrement haletant et bien troussé ne cesse de surprendre dans un enchevêtrement de situations impromptues parfois corrosives. Le réalisateur joue de cette ambivalence dans sa teneur débridée, frénétique mais aussi dramatique et austère pour ces actes répréhensibles mis en exergue dans l'illégalité commis par des quidams neurotiques et égotistes appréhendant leur dernier instant de vie.
Durant ce florilège d'évènements soudains alimentés par la prise de panique de chaque citoyen davantage abondant (car averti par l'effet persuasif de commérage), on se questionne si toute cette histoire ne serait pas après tout une simple plaisanterie de mauvais goût énumérée par un esprit déluré !

ATTENTION SPOILER !!!!!
C'est ce que le final absolument terrifiant, perturbant et bouleversant va nous révéler sans fioriture dans une dernière demi-heure apocalyptique d'un nihilisme proprement couillu pour figurer amplement dans les annales des fins les plus déprimantes de l'histoire du cinéma !
Le film puise sa force et prend alors sa véritable dimension alarmiste dans ses derniers retranchements pour finalement dresser le tableau catastrophiste et pathétique d'une civilisation putassière régie par l'effet de frayeur collectif, le chaos, la destruction et la mort dans la caractérisation contentieuse de la folie humaine contagieuse !
Alors que les dernières minutes poétiquement funèbres et désenchantées nous achèvent dans une profonde amertume et une détresse inconsolable. On quitte alors l'écran dans un mutisme condoléant avec l'espoir que cette abomination impardonnable ne puisse se prophétiser en aucune circonstance un jour prochain dans notre monde contemporain.
FIN DU SPOILER.

APOCALYPSE NOW !!!
Soutenu par le score électronique magnétique du groupe Tangerine Dream accentuant avec une belle alchimie nos sens émotifs et sobrement interprété par des comédiens impliqués au charisme tempéré (dont une pelletée de seconds rôles bien connus des amateurs de ciné de genre), Appel d'Urgence est une saisissante oeuvre hybride à double tranchant qui laisse fatalement le spectateur sur le bord d'un trottoir en décrépitude.
ATTENTION SPOILER !!!
L'un des plus puissants et terrifiants plaidoyer contre l'arme atomique, véritable cri d'alarme contre le spectre de l'holocauste nucléaire culminant son apothéose dans un ultime baroud d'honneur destructuré au pessimisme irréversible afin de mieux dénoncer la charge offensive, l'horreur démesurée de la folie humaine.
FIN DU SPOILER.
Une date du cinéma d'anticipation aussi féroce, éprouvante et pertinente que son précurseur, le Jour d'Après de Nicolas Meyer, film monstre testamentaire qui décryptait de façon abrupte les conséquences radioactives après l'apocalypse auprès des derniers survivants faméliques en phase d'agonie.

Récompense: Prix des meilleurs effets-spéciaux au festival international du film de Catalogne.
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BRUNO MATEI
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