par Sir Gore » 24 Août 2005, 10:11
Ma critique personnelle:
«Anthropophagous». Un film qui suscite encore à l'heure actuelle de nombreuses polémiques. Totalement interdit ou sévèrement charcuté dans de nombreux pays lors de sa sortie, voilà ce qu'il reste de ce 'slasher' à l'italienne réalisé par le tâcheron Joe D'Amato au début des années 80, période typique de ce genre de production.
Pour aborder en premier les points faibles du métrage, «Anthropophagous» se présente comme un film manquant singulièrement de conviction et de punch. L'interprétation est en outre plutôt médiocre et les acteurs n'ont parfois pas beaucoup de crédibilité. Une poignée de défauts qui nuisent passablement à la qualité de l'ensemble.
En ce qui concerne les points forts, D'Amato a su installer une ambiance particulièrement malsaine et troublante à sa réalisation; l'aspect mystérieux et inquiétant de l'île abandonnée y est certainement pour beaucoup. Venons-en enfin à la composition hallucinante de George Eastman dans le rôle du cannibale psychopathe qui n'apparaît que dans la dernière demi-heure: le comédien, flanqué d'une carrure particulièrement impressionnante et effroyablement maquillé pour l'occasion, tient littéralement le film sur ses épaules. Rarement acteur ne m'aura sans doute aussi bien tétanisé en une aussi courte apparition !
Et pour terminer en beauté, abordons les deux passages chocs qui firent la "gloire" d'«Anthropophagous»: le premier, où le cannibale extirpe le foeutus d'une femme enceinte, semble aujourd'hui complètement dépassé.
On lui préférera carrément quelques autres scènes gore plus graphiques, comme un couteau de boucher sauvagement planté à travers une tête, une éventration saisissante et surtout une séquence autant marquante que sanguinaire où une jeune aveugle se fait tirer les cheveux, puis horriblement lacérer le visage sous le frottement de la toiture rugueuse dune maison, avant de périr sous la morsure fatale du cannibale.
En revanche, pour le second, qui montre le cannibale vaincu et mangeant ses propres entrailles échappées de son ventre à la suite d'un coup de pioche, la séquence n'a rien perdu de son impact et demeure toujours aussi atroce et nauséabonde.
On reprochera à «Anthropophagous» un rythme parfois languissant et des numéros dacteur très approximatifs, mais la présence formidable de George Eastman dans le rôle-titre, le climat morbide du film ainsi que ses quelques scènes gore dune abomination indicible suffisent à la vision de ce classique du 'bis' italien dantan.